[17,97] Αὐτὸς δὲ πάλιν μετὰ τῶν φίλων ἐμβὰς εἰς τὰς ναῦς
διὰ τοῦ ποταμοῦ τὸν πλοῦν ἐποιεῖτο μέχρι τῆς συμβολῆς
τῶν προειρημένων ποταμῶν καὶ τοῦ ᾿Ινδοῦ. Μεγάλων δὲ
ῥείθρων εἰς ἕνα τόπον συρραττόντων ἴλιγγες πολλαὶ καὶ
φοβεραὶ συνίσταντο καὶ τὰ σκάφη συστρέφουσαι
διέφθειρον. Τῆς δὲ τοῦ ῥεύματος βίας ὀξείας καὶ
σφοδρᾶς οὔσης καὶ τῆς τῶν κυβερνητῶν τέχνης
κατισχυομένης δύο μὲν μακραὶ ναῦς κατέδυσαν, τῶν δὲ
ἄλλων πλοίων οὐκ ὀλίγα πρὸς τὴν γῆν ἐξέπεσε. (2) Τῆς
δὲ ναυαρχίδος καταρράκτῃ μεγάλῳ περιπεσούσης ὁ
βασιλεὺς εἰς τὸν ἔσχατον ἦλθε κίνδυνον. Διὸ καὶ τοῦ
θανάτου πρὸ ὀφθαλμῶν ὄντος ὁ μὲν ᾿Αλέξανδρος
ἀποθέμενος τὴν ἐσθῆτα γυμνῷ τῷ σώματι τῆς
ἐνδεχομένης ἀντείχετο βοηθείας, οἱ δὲ φίλοι
παρενήχοντο, σπεύδοντες ὑποδέξασθαι περιτρεπομένης
τῆς νεὼς τὸν βασιλέα. (3) Πολλῆς δὲ ταραχῆς περὶ τὴν
ναῦν οὔσης καὶ τῶν μὲν ἀνδρῶν ἀντιταττομένων τῇ τοῦ
ῥεύματος βίᾳ, τοῦ δὲ ποταμοῦ κατισχύοντος πᾶσαν
ἀνθρωπίνην ἐπίνοιάν τε καὶ δύναμιν μόγις ὁ
᾿Αλέξανδρος μετὰ τῶν νεῶν εἰς τὴν γῆν ἐξέπεσεν.
Σωθεὶς δὲ παραδόξως τοῖς θεοῖς ἔθυσεν ὡς μεγίστους
ἐκπεφευγὼς κινδύνους καὶ πρὸς ποταμὸν ὁμοίως
᾿Αχιλλεῖ διαγωνισάμενος.
| [17,97] Là il remonta avec ses amis sur ses vaisseaux pour regagner encore
une fois le confluent de l'Hydaspe et de l'Acésine avec l’Indus, dont ses
dernières expéditions l'avaient écarté. La rencontre de ces trois fleuves
extrêmement rapides, forme en cet endroit là d'effroyables tourbillons
d'eau qui submergeaient fréquemment toute espèce de vaisseaux. Tout
l'art des mariniers ne put empêcher la submersion de deux des plus
grands navires d’Alexandre, et un bien plus grand nombre de petits
furent poussés par les flots et brisés contre le rivage. (2) Celui qui portait le
roi, quoique le plus grand de tous, subit le même danger, et saisi par un
tourbillon d'eau on le crut prêt à disparaître. Alexandre qui connut tout le
péril n'eut point d'autre ressource que de se dépouiller sur le champ pour
essayer de se sauver à la nage. Ses plus fidèles amis s'étaient déjà jetés
dans l'eau pour le recevoir dès que son vaisseau renversé l'y jetterait lui-
même. (3) Il se fit-là un concours extraordinaire de nageurs autour du
vaisseau du roi, qui s'opposaient à droite et à gauche aux efforts que l'eau
semblait faire pour le renverser : de sorte que malgré l'énorme supériorité
de la force de l'eau sur la faible résistance des hommes, le vaisseau du roi
l'amena pourtant à bord, avec le reste de sa flotte. Alexandre, sauvé ainsi
comme par miracle, fit aux dieux le sacrifice de salut ou de délivrance dans
lequel même il les remercia de lui avoir accordé comme à Achille la victoire
sur un fleuve.
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