[17,96] Αὐτὸς δὲ μετὰ τῶν φίλων ἐμβὰς εἰς τὰς ναῦς τὸν διὰ
τοῦ ποταμοῦ πλοῦν ἐπὶ τὸν ᾿Ωκεανὸν τὸν κατὰ
μεσημβρίαν ἐποιεῖτο. Τὸ δὲ πολὺ μέρος τῆς δυνάμεως
παρὰ τὸν ποταμὸν ὡδοιπόρει, προηγουμένου Κρατεροῦ
καὶ ῾Ηφαιστίωνος. Ὡς δ' ἦλθον ἐπὶ τὴν ᾿Ακεσίνου καὶ
῾Υδάσπου συμβολήν, ἐκβιβάσας τοὺς στρατιώτας
προῆγεν ἐπὶ τοὺς ὀνομαζομένους Σίβους. (2) Τούτους δέ
φασιν ἀπογόνους εἶναι τῶν μεθ' ῾Ηρακλέους ἐπὶ τὴν
῎Αορνον πέτραν στρατευσάντων καὶ τῆς μὲν πολιορκίας
ἀποτυχόντων, ἐν τούτῳ δὲ τῷ τόπῳ κατοικισθέντων ὑφ'
῾Ηρακλέους. Τοῦ δ' ᾿Αλεξάνδρου
καταστρατοπεδεύσαντος πλησίον ἐπιφανεστάτης
πόλεως προῆλθον οἱ δόξῃ πρωτεύοντες τῶν πολιτῶν.
Ἐντυχόντες δὲ τῷ βασιλεῖ καὶ τὴν συγγένειαν
ἀνανεωσάμενοι πάντα ποιήσειν ἔφασαν μετὰ
προθυμίας ὡς ἂν συγγενεῖς ὄντες καὶ δῶρα
προσεκόμισαν μεγαλοπρεπῆ. (3) Ὁ δὲ ᾿Αλέξανδρος
ἀποδεξάμενος αὐτῶν τὴν εὔνοιαν καὶ τὰς πόλεις
ἀποδείξας ἐλευθέρας προῆγεν ἐπὶ τὰ συνορίζοντα τῶν
ἐθνῶν. Καταλαβὼν δὲ τοὺς ὀνομαζομένους
Αγαλασσεῖς ἠθροικότας πεζοὺς μὲν
τετρακισμυρίους, ἱππεῖς δὲ τρισχιλίους, συνάψας αὐτοῖς
μάχην καὶ νικήσας τοὺς μὲν πλείστους κατέκοψεν, τοὺς
δὲ λοιποὺς συμφυγόντας εἰς τὰς πλησίον πόλεις
ἐκπολιορκήσας ἐξηνδραποδίσατο. (4) Τῶν δὲ ἄλλων
ἐγχωρίων συναθροισθέντων δισμυρίους μὲν
καταφυγόντας εἰς πόλιν μεγάλην κατὰ κράτος εἷλε, τῶν
δ' ᾿Ινδῶν διαφραξάντων τοὺς στενωποὺς καὶ ἀπὸ τῶν
οἰκιῶν μαχομένων εὐρώστως βιαζόμενος ἀπέβαλε τῶν
Μακεδόνων οὐκ ὀλίγους. (5) Διὰ δὲ τὴν ὀργὴν ἐμπρήσας
τὴν πόλιν συγκατέκαυσε τοὺς πλείστους· τῶν δ'
(ἐγχωρίων τῶν) ὑπολειπομένων εἰς τρισχιλίους
συμφυγόντας εἰς τὴν ἀκρόπολιν καὶ μεθ' ἱκετηριῶν
δεηθέντας ἀπέλυσεν.
| [17,96] Ce fut là enfin qu'il s'embarqua sur l'Indus avec un certain
nombre de ses amis principaux, pour descendre jusqu'à l'océan méridional ;
pendant que la plus grande partie de son, armée côtoyait le fleuve sous
la conduite d'Hephestion et de Cratérus. Quand ils furent arrivés à
l'embouchure de l'Hydaspe et de l'Acésine, deux fleuves qui tombent
ensemble dans l'Indus à son orient, il mit pied à terre et marcha avec ses
troupes contre une nation qu''on nommait les Sibes. (2) On a dit qu'ils
descendaient des soldats qu'Hercule conduisit au siège du rocher
d'Averne, et qu'il s’établit en ce pays-là , après avoir manqué son entreprise.
Alexandre avait déjà fait la circonvallation d'une ville considérable de la
contrée , lorsque les principaux citoyens vinrent à lui en députation.Ayant
été admis à l'audience du roi, ils lui racontèrent l'histoire de leur origine qui
les rendait parents des Grecs ; sur quoi ils lui promirent de se conformer à
ses volontés et étalèrent en même temps des présents magnifiques en
signe de leur obéissance. (3) Le Roi reçut gracieusement ces marques de
leur soumission, et déclarant libres toutes les villes qui leur étaient alliées,
il passa en quelques autres provinces des environs. Il rencontra les
Agalasses, qui avaient assemblé pour se défendre quarante mille hommes
de pied et trois mille de cavalerie. Leur ayant livré bataille, il les défit
absolument: la plus grande partie fut tuée dans le combat ; et ayant forcé
tous ceux qui s'étaient réfugiés dans des citadelles ou qui s’étaient
même cachés dans des cavernes, il en fit autant d'esclaves. (4) Quelque
temps après il emporta d'assaut une ville considérable, où vingt mille
hommes s'étaient renfermés. Mais les Macédoniens vainqueurs s'étant
répandus dans les rues, où les assiégés avaient mis un grand nombre de
barrières, ces derniers s'y défendaient encore, ou écrasaient les
vainqueurs de tous les étages de leurs maisons : ce qui fit perdre au roi un
grand nombre de ses soldats. (5) Dans la colère où le mit cet événement, il
fit mettre le feu.à tous les quartiers de la ville, ce qui fit périr presque tout
ce qu'il y restait d'habitants. Mais les trois mille ou environ qui échappèrent
de cet incendie s'étant sauvés dans la citadelle, et de-là ayant envoyé
demander leur grâce à Alexandre, il la leur accorda sur le champ.
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