[17,91] {XLVII} Προϊόντος δὲ αὐτοῦ μετὰ τῆς δυνάμεως ἧκόν τινες
ἀπαγγέλλοντες ὅτι Πῶρος ὁ βασιλεύς, ἀνεψιὸς ὢν τοῦ
καταπεπολεμημένου Πώρου, τὴν βασιλείαν ἀπολιπὼν
πέφευγεν εἰς τὸ τῶν Γανδαριδῶν ἔθνος. (2) Ὁ δὲ
᾿Αλέξανδρος παροξυνθεὶς ῾Ηφαιστίωνα μὲν ἐξέπεμψεν
εἰς τὴν τούτου χώραν μετὰ δυνάμεως καὶ προσέταξε τὴν
βασιλείαν παραδοῦναι τῷ μεθ' αὑτοῦ Πώρῳ· αὐτὸς δ' εἰς
τὸ τῶν ᾿Αδρεστῶν καλουμένων ἔθνος στρατεύσας καὶ
τῶν πόλεων ἃς μὲν βίᾳ χειρωσάμενος, ἃς δὲ πειθοῖ
προσαγαγόμενος εἰς τὴν τῶν Καθαίων χώραν
παρεγένετο. (3) Παρὰ δὲ τούτοις νόμιμον ἦν τὰς
γυναῖκας τοῖς ἀνδράσι συγκατακαίεσθαι· τοῦτο δ'
ἐκυρώθη τὸ δόγμα παρὰ τοῖς βαρβάροις διὰ μίαν
γυναῖκα φαρμάκοις ἀνελοῦσαν τὸν ἄνδρα. (4) Ὁ δ' οὖν
βασιλεὺς τὴν μεγίστην καὶ ὀχυρωτάτην πόλιν μετὰ
πολλῶν κινδύνων ἐκπολιορκήσας ἐνέπρησεν. Ἄλλην δ'
ἀξιόλογον πολιορκοῦντος αὐτοῦ καὶ μεθ' ἱκετηριῶν
δεηθέντων τῶν ᾿Ινδῶν ἀπέλυσε τῶν κινδύνων αὐτούς.
{XLVIII-XLIX} Μετὰ δὲ ταῦτ' ἐστράτευσεν ἐπὶ τὰς ὑπὸ Σωπείθην
τεταγμένας πόλεις, εὐνομουμένας καθ' ὑπερβολήν. Τά
τε γὰρ ἄλλα πρὸς δόξαν πολιτεύονται καὶ τὸ κάλλος
παρ' αὐτοῖς τιμιώτατον νενόμισται. (5) Διόπερ ἐκ νηπίου
παρ' αὐτοῖς τὰ βρέφη διακρίνεται καὶ τὰ μὲν ἄρτια καὶ
τὴν φύσιν ἔχοντα πρὸς εὐπρέπειαν καὶ ἰσχὺν εὔθετον
τρέφεται, τὰ δὲ καταδεῆ τοῖς σώμασιν ἀνάξια τροφῆς
ἡγούμενοι διαφθείρουσιν. (6) Ἀκολούθως δὲ τούτοις καὶ
τοὺς γάμους ποιοῦνται προικὸς μὲν καὶ τῆς ἄλλης
πολυτελείας ἀφροντιστοῦντες, κάλλους δὲ καὶ τῆς τοῦ
σώματος ὑπεροχῆς μόνον φροντίζοντες. (7) Διόπερ οἱ
πλεῖστοι τῶν ἐν ταύταις ταῖς πόλεσι κατοικούντων
διαφέρουσι τῶν ἄλλων ἀξιώμασιν. Παρὰ δὲ πάντας ὁ
βασιλεὺς Σωπείθης περίβλεπτος ὢν ἐπὶ τῷ κάλλει καὶ
τῷ μήκει τοὺς τέτταρας πήχεις ὑπεράγων προῆλθε μὲν
ἐκ τῆς πόλεως τῆς ἐχούσης τὰ βασίλεια, παραδοὺς δ'
αὑτὸν καὶ τὴν βασιλείαν ᾿Αλεξάνδρῳ πάλιν ταύτην
ἀπέλαβε διὰ τὴν τοῦ κρατοῦντος ἐπιείκειαν. (8) Ὁ δὲ
Σωπείθης μετὰ πολλῆς προθυμίας τὴν μὲν δύναμιν
ἅπασαν ἐπί τινας ἡμέρας λαμπρῶς εἱστίασε.
| [17,91] Comme Alexandre s'avançait toujours dans le pays à la tête de son
armée, il vint au devant de lui des Indiens qui lui apprirent qu'un autre roi
Porus, neveu de celui qu'il avait vaincu, abandonnant ses propres états
s'était réfugié chez les Gangarides. (2) Alexandre, fâché de cette retraite,
envoya avec des troupes Hephestion chargé de se saisir de ce royaume,
pour le remettre au premier Porus, devenu alors son ami. Hephestion
pénétrant d'abord dans la province des Andrestes, leur prit quelques villes
à force ouverte et reçut à composition quelques autres et parvint ainsi
jusque dans le pays des Cathères. (3) Il était en usage dans cette nation
que les femmes se brûlassent avec les corps de leurs maris morts. Cette
loi fut imposée chez ce peuple en conséquence du crime d'une femme qui
avait empoisonné son mari. (4) Alexandre ayant pris à la suite d'un siège
long et périlleux leur capitale qui était grande et bien fortifiée , la détruisit
par les flammes. Ayant commencé le siège d'une autre ville qui n'était
guère moins considérable, il reçut favorablement les soumissions que les
habitants vinrent lui faire, et les laissa en repos en en fureté.
De-là il passa dans une contrée pleine de villes soumises à un souverain
nommé Sopithés et qui étaient toutes extrêmement heureuses. Ils n'ont
pour objet en toutes choses que l'honneur et la bienséance, et la beauté
même du corps est parmi eux une qualité essentielle. (5) Sur ce principe ils
font un choix rigoureux de leurs enfants dès leur naissance, et nourrissant
avec soin ceux qui se trouvent bien conformés et qui paraissent devoir être
un jour beaux et bien faits, ils font mourir tous ceux dans lesquels ils
apercevaient quelques défauts corporels. (6) C'est dans la même vue qu'ils
assortissent les mariages. Ils ne se mettent aucunement en peine du bien
et ne songent qu'à mettre ensemble un bel homme et une belle femme : (7)
de là vient qu'on trouve leurs villes pleines de gens mieux faits que partout
ailleurs. Le roi Sopithés, homme de six pieds de haut et qui l'emportait par
la figure sur tous ses sujets, vint jusques hors des portes de sa ville au-
devant d'Alexandre : il la lui offrit avec son trône de forte que le roi satisfait
de cette démarche lui rendit l’un et l'autre au même instant. (8) Sopithès
le traita magnifiquement aussi bien que son armée pendant le peu de jours
qu'il demeura dans ce canton.
|