HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVII

Chapitre 90

  Chapitre 90

[17,90] {XLVI} Ἴδιον δέ τι κατὰ τὴν ὀρεινὴν τὴν πλησίον ὑπῆρχε. Χωρὶς γὰρ τῆς πρὸς ναυπηγίαν ὕλης εἶχεν χώρα πολλοὺς καὶ παρηλλαγμένους τοῖς μεγέθεσιν ὄφεις, ὄντας ἑκκαιδεκαπήχεις, πιθήκων τε γένη πολλὰ καὶ τοῖς μεγέθεσι διαλλάττοντα, ὧν τὴν τέχνην τῆς θήρας αὐτὸ τὸ ζῷον ὑφηγεῖτο. (2) Μιμητικὸν γὰρ ὑπάρχον πάσης πράξεως βίᾳ μὲν οὐ ῥᾳδίως χειροῦται διά τε τὴν ἰσχὺν τῶν σωμάτων καὶ διὰ τὴν τῆς ψυχῆς ἀγχίνοιαν· τῶν δὲ κυνηγῶν οἱ μὲν μέλιτι τοὺς ὀφθαλμοὺς ἀλείφονται, οἱ δὲ βλεπόντων τῶν θηρίων ὑποδοῦνται, τινὲς δὲ ταῖς κεφαλαῖς κάτοπτρα περιτιθέασιν, καὶ τοῖς μὲν ὑποδήμασι παραθέντες δεσμοὺς ἀπολείπουσιν, ἀντὶ δὲ τοῦ μέλιτος ἰξὸν ὑποβάλλουσι, τοῖς δὲ κατόπτροις ἐπίσπαστρα καθάπτουσι. (3) Διόπερ ὅταν βούλωνται τὰ ζῷα τὰς πράξεις τῶν ὁραθέντων ἐπιτελεῖν, ἀδυνατεῖ, τῶν μὲν βλεφάρων κεκολλημένων, τῶν δὲ ποδῶν δεδεμένων, τῶν δὲ σωμάτων κατεχομένων· ὅθεν εὐχείρωτα πρὸς τὴν θήραν γίνεται. (4) δὲ ᾿Αλέξανδρος τὸν ὑστερηκότα τῆς τοῦ Πώρου συμμαχίας βασιλέα ὄνομα Σασιβισάρην καταπληξάμενος ἠνάγκασε ποιεῖν τὸ προσταττόμενον, αὐτὸς δὲ μετὰ τῆς δυνάμεως περάσας τὸν ποταμὸν προῆγε διὰ χώρας ἀρετῇ διαφερούσης· (5) δένδρων γὰρ εἶχε γένη διαλλάττοντα καὶ τὸ μὲν ὕψος ἔχοντα πηχῶν ἑβδομήκοντα, τὸ δὲ πάχος μόγις ὑπὸ τεσσάρων ἀνδρῶν περιλαμβανόμενα, τριῶν δὲ πλέθρων σκιὰν ποιοῦντα. Εἶχε δὲ καὶ χώρα ὄφεων πλῆθος, μικρῶν μὲν τοῖς μεγέθεσι, ταῖς δὲ ποικιλίαις ἐξηλλαγμένων· (6) οἱ μὲν γὰρ χαλκοειδεῖς ῥάβδους ἐπέφαινον, οἱ δὲ τὴν λόφην δασεῖαν εἶχον τριχώδη, διὰ δὲ τῶν δηγμάτων ὀξεῖς θανάτους ἀπειργάζοντο. Τὸν δὲ πληγέντα πόνοι δεινοὶ συνεῖχον καὶ ῥύσις ἱδρῶτος αἱματοειδοῦς κατεῖχε. (7) Διόπερ οἱ Μακεδόνες δεινῶς ὑπὸ τῶν δηγμάτων ἀπαλλάττοντες τὰς κλίνας ἀπὸ τῶν δένδρων ἐξήρτων καὶ τὸ πλεῖστον τῆς νυκτὸς διηγρύπνουν. Μετὰ δὲ ταῦτα παρὰ τῶν ἐγχωρίων μαθόντες τὴν ἀντιφάρμακον ῥίζαν ἀπελύθησαν τῶν δεινῶν. [17,90] Indépendamment des arbres dont nous venons de faire mention, ce pays produisait des serpents extraordinaires et qui avaient seize coudées ou vingt-quatre pieds de long. On y voyait aussi des singes d'une taille prodigieuse. Cet animal a indiqué lui-même aux hommes la manière de le chasser et de le prendre : ce qui aurait été difficile autrement, vu la force et l'adresse dont la nature l'a doué. (2) Mais comme son naturel le porte à imiter tout ce qu'il voit faire, les chasseurs à la vue de ces animaux font semblant de s'oindre les yeux avec du miel, ou bien ils s'embarrassent les pieds et les jambes de bottes et de brodequins; d'autres mettent des casques ou des masques qui leur embrassent toute la tête : après quoi ils laissent tous ces instruments sur la place, ajustés de façon qu'ils sont pleins de noeuds coulants, ou d'autres fortes de filets; et qu'au lieu de miel on leur fournit de la glu. (3) Il arrive de là que quand ces animaux étant seuls viennent faire l'essai de toutes ces pièces : ou ils se collent les paupières, où ils demeurent pris dans le piège qu'ils sont venus chercher: sorte de chasse peu fatigante. (4) Alexandre soumit ensuite un roi nommé Ambisarus, qui ne s'était pas pressé d'amener à Porus le secours qu'il fui avait promis, et il exigea de lui l'aveu de sa défaite et l'obéissance. Après quoi traversant le fleuve Indus suivi de toutes ses troupes, il se trouva dans un pays d'une merveilleuse fertilité. (5) Il portait des arbres inconnus partout ailleurs, qui allaient à soixante et dix coudées de hauteur, dont quatre hommes auraient à peine embrassé le tronc, et dont l'ambre aurait couvert trois arpents ou trois cents pieds de tour. On trouvait là des serpents qui n'étaient pas d'une grandeur énorme, mais que la variété de leurs couleurs rendaient singuliers. (6) Les uns semblaient être des verges d'airain, les autres avaient une crête qui paraissait composée de trois pièces. Leur morsure donnait la mort sur le champ, un coup de fouet de leur queue suffisait pour jeter dans des maux terribles et en particulier dans une sueur de sang. (7) Les Macédoniens pour éviter leurs atteintes suspendaient leurs lits à des arbres et dans cette situation ils avaient bien de la peine à s'endormir. Mais dans la suite les habitants du lieu leur montrèrent une racine , qui était un contre-poison sûr, dont l'indication les mit dans un grand repos.


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Dernière mise à jour : 14/07/2005