HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVII

Chapitre 88

  Chapitre 88

[17,88] Γενομένης δὲ μάχης τὸ μὲν πρῶτον τοῖς ἱππεῦσιν ἅπαντα σχεδὸν τὰ ἅρματα τῶν ᾿Ινδῶν διεφθάρη· μετὰ δὲ ταῦτα τῶν ἐλεφάντων ταῖς τε τῶν σωμάτων ὑπεροχαῖς καὶ ταῖς ἀλκαῖς δεόντως χρωμένων οἱ μὲν ὑπὸ τῶν θηρίων συμπατούμενοι μετὰ τῶν ὅπλων θραυομένων τῶν ὀστῶν ἀπώλλυντο, οἱ δὲ ταῖς προνομαῖς περιλαμβανόμενοι καὶ πρὸς ὕψος ἐξαρθέντες πάλιν πρὸς τὴν γῆν ἐράττοντο καὶ δεινοῖς θανάτοις περιέπιπτον, πολλοὶ δὲ τοῖς ὀδοῦσι συγκεντούμενοι καὶ δι' ὅλων τῶν σωμάτων τιτρωσκόμενοι παραχρῆμα τοῦ ζῆν ἐστερίσκοντο. (2) Τῶν δὲ Μακεδόνων εὐρώστως ὑπομενόντων τὸ δεινὸν καὶ τοὺς ἀνὰ μέσον τῶν θηρίων ταῖς σαρίσαις ἀναιρούντων ἰσόρροπος ἦν μάχη. (3) Μετὰ δὲ ταῦτα τῶν θηρίων συνακοντιζομένων καὶ διὰ τὸ πλῆθος τῶν τραυμάτων περιοδύνων γινομένων οἱ μὲν περιβεβηκότες αὐτοῖς ᾿Ινδοὶ κρατεῖν τῆς ὁρμῆς τῶν ζῴων οὐκ ἴσχυον· ἐκνεύοντα γὰρ εἰς τοὺς ἰδίους ταῖς ὁρμαῖς ἀκατασχέτως ἐφέρετο καὶ τοὺς φίλους συνεπάτει· (4) ταραχῆς δὲ πολλῆς γινομένης Πῶρος συνιδὼν τὸ γινόμενον καὶ τεταγμένος ἐπὶ τοῦ κρατίστου τῶν ἐλεφάντων ἤθροισε περὶ αὑτὸν τεσσαράκοντα τῶν θηρίων τὰ μήπω τεταραγμένα καὶ τῶν βάρει τῶν ἐλεφάντων ἐπιβαλὼν τοῖς πολεμίοις πολὺν ἐποίει φόνον, ἅτε καὶ τῇ ῥώμῃ τοῦ σώματος πολὺ προέχων τῶν συστρατευομένων· τὸ γὰρ μῆκος ἦν πηχῶν πέντε, τὸ δ' εὖρος ὑπῆρχεν θώραξ αὐτοῦ διπλάσιος τῶν ἄλλων τῶν εὐρωστίᾳ διαφερόντων. (5) Διόπερ τὰ βαλλόμενα σαυνία τοιαύτην εἶχε δύναμιν ὥστε μὴ πολὺ λείπεσθαι τῶν καταπελτικῶν βελῶν. Τῶν δ' ἀντιτεταγμένων Μακεδόνων καταπεπληγμένων τὴν ἀνδραγαθίαν τοῦ Πώρου ᾿Αλέξανδρος μεταπεμψάμενος τοὺς τοξότας καὶ τὰ ψιλικὰ τῶν ταγμάτων προσέταξεν ἅπαντας βάλλειν ἐπὶ τὸν Πῶρον. (6) Ταχὺ δὲ τῶν στρατιωτῶν πραξάντων τὸ παραγγελθὲν καὶ βελῶν ἅμα πολλῶν ἐνεχθέντων ἐπὶ τὸν ᾿Ινδὸν καὶ πάντων ἐπιτυγχανόντων διὰ τὸ μέγεθος τοῦ σκοποῦ μὲν Πῶρος ἡρωικῶς ἀγωνισάμενος καὶ διὰ τὸ πλῆθος τῶν τραυμάτων γενόμενος ἔξαιμος ἐλιποψύχησεν καὶ περικλασθεὶς περὶ τὸ θηρίον πρὸς τὴν γῆν κατηνέχθη. (7) Διαδοθείσης δὲ φήμης ὅτι τετελεύτηκεν βασιλεύς, τὸ λοιπὸν πλῆθος τῶν ᾿Ινδῶν πρὸς φυγὴν ὥρμησεν. [17,88] Prenant les ennemis en flanc au premier choc qu'il fit donner à leur cavalerie par la sienne, il renversa la plus grande partie de leurs chars : mais les éléphants qu'on avait dressés à se mettre en action jetaient à bas par le seul poids de leur corps les premiers qui s'approchaient d'eux. Ces animaux les foulant aux pieds leur brisaient les os sous leurs propres armes qu'ils mettaient en pièces. Ils en saisissaient d'autres avec leurs trompes et les lançaient en l'air pour les reprendre, après quoi les frappant contre terre, ils leur faisaient subir un indigne genre de mort. Ils en saisissaient d'autres avec les dents, et leur séparant les membres en un instant, la mort de ceux-ci était la plus prompte. (2) Les Macédoniens ne laissaient pas de soutenir avec leur valeur ordinaire ce nouveau genre de combat ; et allant percer à travers ce danger, les soldats indiens avec leurs piques, ils entretenaient au moins l'égalité dans la bataille. (3) Dans la suite même perçant ces animaux à coups de traits et les mettant en fureur par les plaies qu'ils leur faisaient, leurs guides n'en étaient plus les maîtres : de sorte que se jetant de rage dans les rangs des Indiens mêmes, ils y faisaient un ravage effroyable. (4) Porus assis sur le plus haut de ses éléphants, voyant ce désordre, fit rassembler autour de lui quarante de ces animaux qui n'avaient reçu encore aucune blessure ; et lui-même plus haut de taille qu'aucun de ses officiers ou de ses soldats se jetant avec eux sur les ennemis, y fit un carnage terrible. Ce prince avait cinq coudées ou sept pieds et demi de haut, et sa cuirasse était d'une hauteur double de celle des forts et des plus vigoureux hommes de son armée: (5) aussi portait-il â la main des javelots presqu’aussi pesants et aussi meurtriers que ceux qu'on faisait lancer par des machines. Alexandre qui s’aperçut de l'impression que la valeur et la force de Porus faisait sur ses Macédoniens, assembla ses tireurs et ses autres troupes légères, auxquelles il ordonna de viser uniquement au roi ennemi. (6) On vit aussitôt fondre sur lui une nuée de traits dont aucun ne manquait un but si visible. Le roi indien soutint héroïquement cette furieuse attaque jusqu'à ce que perdant tout son sang, il tomba évanoui du dos de son éléphant jusqu'à terre : (7) le bruit courut aussitôt qu il était mort et toute son armée prit la fuite, non sans un grand carnage de la part des troupes victorieuses qui la poursuivaient.


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Dernière mise à jour : 14/07/2005