[17,65] {XII-XIII} Τοῦ δὲ βασιλέως ἀναζεύξαντος ἐκ τῆς Βαβυλῶνος
καὶ κατὰ τὴν πορείαν ὄντος ἧκον πρὸς αὐτὸν παρὰ μὲν
᾿Αντιπάτρου πεμφθέντες ἱππεῖς μὲν Μακεδόνες
πεντακόσιοι, πεζοὶ δὲ ἑξακισχίλιοι, ἐκ δὲ Θρᾴκης ἱππεῖς
μὲν ἑξακόσιοι, Τραλλεῖς δὲ τρισχίλιοι καὶ πεντακόσιοι,
ἐκ δὲ Πελοποννήσου πεζοὶ μὲν τετρακισχίλιοι, ἱππεῖς δὲ
βραχὺ λείποντες τῶν χιλίων, ἐκ δὲ τῆς Μακεδονίαστῶν
φίλων τοῦ βασιλέως υἱοὶ πεντήκοντα πρὸς τὴν
σωματοφυλακίαν ὑπὸ τῶν πατέρων ἀπεσταλμένοι. (2) Ὁ
δὲ βασιλεὺς τούτους παραλαβὼν προῆγε καὶ
κατήντησεν ἑκταῖος εἰς τὴν Σιττακινὴν ἐπαρχίαν. τῆς δὲ
χώρας ταύτης πολλὴν ἀφθονίαν ἐχούσης τῶν
ἐπιτηδείων πάντων ἐν ταύτῃ πλείους ἡμέρας ἔμεινεν,
ἅμα μὲν σπεύδων ἐκ τῆς κατὰ τὴν ὁδοιπορίαν
ταλαιπωρίας ἀναλαβεῖν τὴν δύναμιν, ἅμα δὲ τῆς
στρατιωτικῆς τάξεως διανοούμενος ἐπιμεληθῆναι καὶ
τὰς ἡγεμονίας ἀναβιβάσαι καὶ τὴν δύναμιν
ἰσχυροποιῆσαι τῷ τε πλήθει καὶ ταῖς ἀρεταῖς τῶν
ἡγεμόνων. (3) Συντελέσας δὲ τὰ δεδογμένα καὶ μετὰ
πολλῆς ἐπιμελείας περὶ τῶν ἀριστίων κρίσιν
ποιησάμενος καὶ πολλοὺς ἀπὸ τῆς μεγάλης ἡγεμονίας
ἐπὶ μεγάλας ἐξουσίας ἀναβιβάσας πάντας τοὺς
ἡγεμόνας εἰς ἀξίωμα μεῖζον καὶ στοργὴν ἰσχυρὰν πρὸς
ἑαυτὸν προήγαγεν. (4) Ἐπεμελήθη δὲ καὶ τῆς ἰδιωτικῆς
τῶν στρατιωτῶν διατάξεως καὶ πολλὰ πρὸς τὴν
εὐχρηστίαν ἐπινοησάμενος ἐπὶ τὸ κρεῖττον
διωρθώσατο. κατασκευάσας δὲ πᾶσαν τὴν στρατιὰν
εὐνοίᾳ τε πρὸς τὸν ἡγούμενον διαφέρουσαν καὶ πρὸς τὰ
παραγγελλόμενα πειθαρχοῦσαν, ἔτι δὲ ταῖς
ἀνδραγαθίαις ὑπερβάλλουσαν ἐπὶ τοὺς ὑπολειπομένους
ἀγῶνας ὥρμησεν.
{XIV} (5) Εἰς δὲ τὴν Σουσιανὴν καταντήσας ἀκινδύνως
παρέλαβε τὰ περιβόητα ἐν Σούσοις βασίλεια, ἑκουσίως
᾿Αβουλεύτου τοῦ σατράπου παραδόντος αὐτῷ τὴν
πόλιν, ὡς μὲν ἔνιοι γεγράφασι, προστάξαντος Δαρείου
τοῖς πεπιστευμένοις ὑπ' αὐτοῦ. τοῦτο δὲ πρᾶξαι τὸν
βασιλέα τῶν Περσῶν, ὅπως ὁ μὲν ᾿Αλέξανδρος εἰς
περισπασμοὺς ἀξιολόγους καὶ παραλήψεις
ἐπιφανεστάτων πόλεων καὶ θησαυρῶν μεγάλων
ἐμπεσὼν ἐν ἀσχολίαις ὑπάρχῃ, ὁ δὲ Δαρεῖος τῇ φυγῇ
λαμβάνῃ χρόνον εἰς τὴν τοῦ πολέμου παρασκευήν.
| [17,65] Le roi sorti de Babylone, était déjà en chemin pour la Sitacene lorsqu'il
se présenta à lui cinq cents cavaliers et six mille hommes de pied, tous
Macédoniens envoyés par Antipater qui avait joint encore à ces premiers
six cents cavaliers thraces, trois mille cinq cents hommes d'infanterie
Trallienne et trois mille autres du Péloponnèse , accompagnés d'environs
mille cavaliers. Le roi reçut encore de la Macédoine en particulier
cinquante fils des seigneurs qu'on appelait ses amis ; ceux-ci étaient
destinés par leurs pères à former la garde de la personne même du roi. (2)
Alexandre leur ayant fait accueil, continua sa route et arriva en six jours de
marche dans le gouvernement de la Sitacene : et comme cette province
est extrêmement abondante en vivres, il y demeura plusieurs jours, non
seulement pour soulager ses troupes de la fatigue de leur marche
précédente qui avait été pénible, mais encore pour y faire exactement la
revue de son armée, pour élever ses bons officiers à de plus hauts grades
militaires et pour rendre ses soldats mêmes plus courageux par le choix de
ceux qu'il mettrait à leur tête. (3) Il exécuta ce projet avec une grande
attention ; et par le discernement qu'il fit de ceux qu'il éleva à de grandes
places, il se procura dans les soldats une armée invincible, et dans les
officiers des amis à toute épreuve. (4) Il porta son attention jusqu'à la forme
des bataillons et des escadrons, et il inventa plusieurs choses utiles à
l'égard des arrangements et des évolutions militaires : et comme tout
tendait à la conservation des troupes, en rendant les soldats plus souples
à l'ordre de leurs capitaines, et ceux-ci plus intelligents dans ce qu'ils
avaient à commander, il rendit les uns et les autres plus hardis et s'attira
de la part de tous une affection et un zèle pour son service, qui lui furent
d'un grand secours dans toute la suite de ses guerres.
(5) A peine fut-il entré dans la Susiane, que le satrape Abulete lui livra de
son propre mouvement la ville et surtout le magnifique palais de Suse.
Quelques-uns néanmoins ont écrit que ce gouverneur avait suivi en cette
occasion les ordres secrets de Darius, dont l'intention était qu'Alexandre se
laissant séduire par des acquisitions si magnifiques et par la vue de tant de
trésors qui lui coûtaient si peu, tombât insensiblement dans la mollesse et
ne songeât plus à la guerre ; pendant que Darius travaillerait de son côté à
se relever de sa chute et à rétablir son empire.
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