HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVII

Chapitre 112

  Chapitre 112

[17,112] {LXX-LXXI} ᾿Αλέξανδρος καταπεπολεμηκὼς τὸ τῶν Κοσσαίων ἔθνος ἀνέζευξε μετὰ τῆς δυνάμεως καὶ προῆγεν ἐπὶ Βαβυλῶνος, ἀεὶ δὲ κατὰ τὰς στρατοπεδείας διαλείπων καὶ τὴν δύναμιν ἀναλαμβάνων ἡσυχῇ προῆγεν. (2) Ἀπέχοντος δὲ αὐτοῦ τριακοσίους σταδίους τῆς Βαβυλῶνος οἱ Χαλδαῖοι καλούμενοι, μεγίστην μὲν δόξαν ἐν ἀστρολογίᾳ περιπεποιημένοι, διὰ δέ τινος αἰωνίου παρατηρήσεως προλέγειν εἰωθότες τὰ μέλλοντα, προεχειρίσαντο μὲν ἐξ ἑαυτῶν τοὺς πρεσβυτάτους καὶ μεγίστην ἐμπειρίαν ἔχοντας, διὰ δὲ τῆς τῶν ἀστέρων μαντείας γνόντες τὴν μέλλουσαν γίνεσθαι τοῦ βασιλέως τελευτὴν ἐν Βαβυλῶνι προσέταξαν μηνῦσαι τῷ βασιλεῖ τὸν κίνδυνον καὶ παρακελεύσασθαι μηδενὶ τρόπῳ τὴν εἰς τὴν πόλιν εἴσοδον ποιήσασθαι· (3) δύνασθαι δὲ αὐτὸν ἐκφυγεῖν τὸν κίνδυνον, ἐὰν ἀναστήσῃ τὸν καθῃρημένον ὑπὸ Περσῶν τοῦ Βήλου τάφον καὶ τὴν βεβουλευμένην ὁδὸν ἐπιστήσας παρέλθῃ τὴν πόλιν. Τῶν δὲ ἀποσταλέντων Χαλδαίων προκριθείς, ὄνομα Βελεφάντης, τῷ μὲν βασιλεῖ συνελθεῖν εἰς λόγους οὐκ ἐτόλμησε διὰ τὸν φόβον, Νεάρχῳ δ' ἑνὶ τῶν ᾿Αλεξάνδρου φίλων κατ' ἰδίαν ἐντυχὼν καὶ τὰ κατὰ μέρος ἀπαγγείλας ἠξίου δηλῶσαι τῷ βασιλεῖ. (4) δ' ᾿Αλέξανδρος ἀκούσας παρὰ τοῦ Νεάρχου τὴν τῶν Χαλδαίων πρόρρησιν κατεπλάγη καὶ μᾶλλον ἀεὶ τὴν ἀγχίνοιαν τῶν ἀνδρῶν καὶ δόξαν ἀναλογιζόμενος ἐταράττετο τὴν ψυχήν. Τέλος δὲ τοὺς πολλοὺς τῶν φίλων ἀποστείλας εἰς τὴν πόλιν αὐτὸς εἰς ἄλλην ἀτραπὸν μεταβαλὼν παρήλλαξε τὴν Βαβυλῶνα καὶ καταστρατοπεδεύσας ἀπὸ σταδίων διακοσίων ἡσυχίαν εἶχεν. Πάντων δὲ θαυμαζόντων ἧκον πρὸς αὐτὸν ἄλλοι τε πλείους τῶνΕλλήνων καὶ τῶν φιλοσόφων οἱ περὶ τὸν ᾿Ανάξαρχον. (5) Οὗτοι δὲ μαθόντες τὴν αἰτίαν καὶ τοῖς ἐκ φιλοσοφίας χρησάμενοι λόγοις ἐνεργῶς τοσοῦτον μετέθηκαν αὐτὸν ὥστε καταφρονῆσαι μὲν πάσης μαντικῆς, μάλιστα δὲ τῆς παρὰ Χαλδαίοις προτιμωμένης. Διόπερ βασιλεύς, ὡσπερεὶ τετρωμένος τὴν ψυχὴν καὶ τοῖς τῶν φιλοσόφων ὑγιασθεὶς λόγοις, εἰς τὴν Βαβυλῶνα μετὰ τῆς δυνάμεως εἰσῆλθεν. (6) Τῶν δ' ἐγχωρίων, καθάπερ καὶ πρότερον, φιλανθρώπως ὑποδεχομένων τοὺς στρατιώτας ἅπαντες ὥρμησαν πρὸς ἄνεσιν καὶ τρυφήν, πολλῆς τῶν ἐπιτηδείων παρεσκευασμένης δαψιλείας. Ταῦτα μὲν οὖν ἐπράχθη κατὰ τοῦτον τὸν ἐνιαυτόν. [17,112] Sosiclés étant archonte d'Athènes on fit consuls à Rome L. Cornelius Lentulus et Q. Publilius. Alexandre à la tête de ses troupes sortant du pays des Cosséens se mit en marche du côté de Babylone. Mais pour ne point fatiguer ses troupes il les faisait camper fréquemment et ne les menait d'ailleurs qu'à très petit pas. (2) Comme il n'était plus qu'à trois cents stades de cette capitale, ces astronomes qu'on appelait les Chaldéens, et qui joignaient à une grande connaissance du mouvement des corps célestes, le talent ou la réputation des prédictions astrologiques, députèrent au roi les plus anciens et les plus habiles d'entre eux, pour lui dire que la longue expérience qu'ils avaient acquise dans l'observation des astres et dans les influences de leurs aspects, leur avait appris que le roi trouverait sa fin dans Babylone. (3) Qu'ils s'étaient cru obligés de l'avertir de ce danger, et de l'exhorter à ne point mettre le pied dans cette vile. Ils ajoutèrent qu'il détournerait le sort dont il était actuellement menacé, s'il relevait le tombeau de Bélus détruit par les Perses, et que se désistant de son premier dessein, il continuât sa route par les dehors de cette capitale. Le chef de cette députation nommé Béléphanre n'osa jamais porter au roi l'avis dont il était chargé. Il se contenta de s’adresser en secret à Néarque, un des amis d'Alexandre, et de le prier de rendre compte au roi pour lui de la commission dont il s'agissait. (4) Le roi apprenant par Néarque la déclaration que lui faisaient ses Chaldéens, en fut d'abord frappé, et rappelant ensuite tout ce que l'on disait de la capacité de ces devins, il demeura persuadé de la vérité de leur menace. Il se contenta donc de faire passer dans la ville un assez grand nombre de ses amis, et prenant un autre parti pour lui-même, il vint dresser à deux cents stades de Babylone un camp où il se tenait en repos. Comme tous ceux qui ignoraient la cause de cette précaution en étaient assez étonnés, il lui vint dans sa tente des visites de la part de tous les Grecs, et entre autres de ceux qui suivaient la doctrine d'Anaxarque. (5) Ces derniers ayant appris la cause de sa retraite, lui tinrent des discours si pressants pour le désabuser de sa crainte, qu'ils l'amenèrent jusqu'à mépriser toute divination, et surtout celle dont les Chaldéens faisaient le plus de cas; de sorte que le roi comme guéri d'une vraie maladie d'esprit par les conseils de la philosophie, entra dans sa ville avec tout son camp. (6) Et comme les citoyens le reçurent lui et toute son armée avec d'aussi grandes marques de joie qu'ils l'avaient reçu dès la première fois qu'il y vint, le roi, sa cour et ses soldats se livrèrent au repos et à tous les plaisirs qui leur furent présentés. Ce sont là les choses qui se sont passées dans l'année dont nous sortons.


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Dernière mise à jour : 14/07/2005