HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XVII

Chapitre 10

  Chapitre 10

[17,10] Οἱ δ' ῞Ελληνες πυνθανόμενοι τὸ μέγεθος τῶν περὶ τοὺς Θηβαίους κινδύνων ἐδυσφόρουν ἐπὶ ταῖς προσδοκωμέναις περὶ αὐτῶν συμφοραῖς, οὐ μὴν βοηθεῖν γ' ἐτόλμων τῇ πόλει διὰ τὸ προπετῶς καὶ ἀβούλως εἰς ὁμολογουμένην ἀπώλειαν ἑαυτὴν δεδωκέναι. (2) Οἱ δὲ Θηβαῖοι ταῖς μὲν εὐτολμίαις προθύμως ἀνεδέχοντο τοὺς κινδύνους, φήμαις δέ τισι μάντεων καὶ θεῶν σημείοις ἠποροῦντο. Πρῶτον μὲν γὰρ ἐν τῷ τῆς Δήμητρος ἱερῷ λεπτὸν ἀράχνης ὕφασμά τι διαπεπετασμένον ὤφθη, τὸ μὲν μέγεθος ἔχον ἱματίου, κύκλῳ δὲ περιφαῖνον ἶριν τῇ κατ' οὐρανὸν ἐοικυῖαν. (3) Περὶ οὗ τὸ μὲν ἐν Δελφοῖς χρηστήριον ἔδωκεν αὐτοῖς τόνδε τὸν χρησμόν· Σημεῖον τόδε πᾶσι θεοὶ φαίνουσι βροτοῖσι, Βοιωτοῖς δὲ μάλιστα καὶ οἳ περιναιετάουσι. Τὸ δὲ πάτριον τῶν Θηβαίων μαντεῖον τοῦτον ἐξήνεγκε τὸν χρησμόν· Ἱστὸς ὑφαινόμενος ἄλλῳ κακόν, ἄλλῳ ἄμεινον. (4) Τοῦτο μὲν οὖν τὸ σημεῖον ἐγένετο τρισὶ μησὶν ἀνωτέρω τῆς ᾿Αλεξάνδρου παρουσίας ἐπὶ τὰς Θήβας, ὑπ' αὐτὴν δὲ τὴν ἔφοδον τοῦ βασιλέως οἱ κατὰ τὴν ἀγορὰν ἀνδριάντες ἐφάνησαν ἱδρῶτας ἀφιέντες καὶ μεστοὶ σταλαγμῶν μεγάλων. Χωρὶς δὲ τούτων ἧκόν τινες τοῖς ἄρχουσιν ἀπαγγέλλοντες τὴν ἐν ᾿Ογχηστῷ λίμνην μυκήματι παραπλήσιον φωνὴν ἀφιέναι, τῇ δὲ Δίρκῃ κατὰ τὴν ἐπιφάνειαν τοῦ ὕδατος αἱματοειδῆ φρίκην ἐπιτρέχειν. (5) Ἕτεροι δὲ ἧκον ἐκ Δελφῶν μηνύοντες ὅτι ἀπὸ Φωκέων ναός, ὃν ἱδρύσαντο Θηβαῖοι, ᾑματωμένην ἔχων τὴν ὀροφὴν ὁρᾶται. Οἱ δὲ ἐπὶ τὴν τῶν σημείων διάκρισιν ἀσχολούμενοι σημαίνειν ἔφασαν τὸ μὲν ὕφασμα θεῶν ἀπὸ τῆς πόλεως χωρισμόν, τὸ δὲ τῆς ἴριδος χρῶμα πραγμάτων ποικίλων χειμῶνα, τὸν δὲ τῶν ἀνδριάντων ἱδρῶτα ὑπερβάλλουσαν κακοπάθειαν, τὸ δ' ἐν πλείοσι τόποις φαινόμενον αἷμα φόνον πολὺν κατὰ τὴν πόλιν ἐσόμενον. (6) Συνεβούλευον οὖν τῶν θεῶν φανερῶς σημαινόντων τὴν ἐσομένην τῇ πόλει συμφορὰν μὴ συγκαταβαίνειν εἰς τὸ διὰ μάχης κρίνειν τὸν πόλεμον, ἑτέραν δὲ διάλυσιν ζητεῖν διὰ λόγων ἀσφαλεστέραν. οὐ μὴν οἱ Θηβαῖοί γε ταῖς ψυχαῖς ἐμαλακύνοντο, τοὐναντίον δὲ τοῖς θυμοῖς προαχθέντες ἀνεμίμνησκον ἀλλήλους τὴν ἐν Λεύκτροις εὐημερίαν καὶ τῶν ἄλλων παρατάξεων ἐν αἷς θαυμαστῶς ταῖς ἰδίαις ἀνδραγαθίαις ἀνελπίστους νίκας περιεποιήσαντο. Οἱ μὲν οὖν Θηβαῖοι τοῖς παραστήμασιν ἀνδρειότερον μᾶλλον φρονιμώτερον χρησάμενοι προέπεσον εἰς πάνδημον τῆς πατρίδος ὄλεθρον· [17,10] Les Grecs apprenant ces dispositions plaignaient extrêmement cette malheureuse ville : mais aucun d'eux ne se présentait à sa défense, avouant au fond de leur âme qu'elle s'était livrée elle-même par son imprudence et par sa témérité à son infortune. (2) Les Thébains soutinrent d'abord courageusement l'attente et la vue du péril : mais ils ne laissaient pas d'être ébranlés par quelques discours de leurs devins et par quelques indices surnaturels. Le premier de tous fut un voile aussi fin qu'une toile d'araignée, dont la circonférence égale à celle d'un manteau étendu, représentait un parfait arc-en-ciel , et qui parut dans le temple de Cérès. (3) L'oracle de Delphes interrogé sur ce phénomène répondit par ces deux vers. Dans ses signes le Ciel parle à tous les humains ; Mais ce dernier avis est offert aux Thébains. Et l'oracle particulier de Thèbes ne prononça que celui-ci. Signe heureux pour les uns, malheureux pour les autres. (4) Ce phénomène avait parlé trois mois avant l'arrivée d'Alexandre devant Thèbes : mais à son approche toutes les statues de la placé publique semblèrent suer à grosses gouttes. Outre cela il vint aux magistrats des gens qui leur dirent que du marais d'Oncheste ville voisine, il était sorti une espèce de mugissement et qu'a Dircé, le frémissements de l'eau semblait avoir formé des gouttes de sang. (5) D'autres qui venaient de Delphes même leur assurait que le toit du temple que les Thébains y avaient fait bâtir des dépouilles des Phocéens, paraissait ensanglanté dans toute son étendue. Ceux qui s'appliquaient à l'interprétation des signes, disaient que la toile d'araignée bordée d'une iris signifiait par sa toile la retraite et la longue absence des dieux de Thèbes, et par son bord d'arc-en-ciel, la multitude des tempêtes qu'an allait essuyer. Que la sueur des statues annonçait les maux dont on était menacé et que le sang qui avait paru en divers endroits indiquait qu'il en serait répandu beaucoup dans la ville. (6) Ils concluaient de là que pour prévenir les maux dont les dieux la menaçaient, il ne fallait point risquer de combats et que le plus sûr était d'employer la voie des négociations et des conférences. Les Thébains ne se laissaient point adoucir par toutes ces représentations : au contraire s'animant les uns les autres, ils rappelaient à leur mémoire la journée de Leuctres et toutes les autres occasions où leur courage leur avait fait remporter contre l'attente de tout le monde des victoires signalées. C'est ainsi que cette nation plus brave que sage se jeta elle- même dans la dernière calamité et parvint à sa ruine.


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Dernière mise à jour : 14/07/2005