[13,33] Τοιαῦτα διαλεχθέντος τοῦ Λάκωνος μετέπεσε τὸ πλῆθος καὶ τὴν Διοκλέους
γνώμην ἐκύρωσεν. Διόπερ οἱ μὲν στρατηγοὶ παραχρῆμα ἀνῃρέθησαν καὶ οἱ
σύμμαχοι, οἱ δ' ᾿Αθηναῖοι παρεδόθησαν εἰς τὰς λατομίας, ὧν ὕστερον οἱ μὲν ἐπὶ
πλεῖον παιδείας μετεσχηκότες ὑπὸ τῶν νεωτέρων ἐξαρπαγέντες διεσώθησαν, οἱ δὲ
λοιποὶ σχεδὸν ἅπαντες ἐν τῷ δεσμωτηρίῳ κακούμενοι τὸν βίον οἰκτρῶς κατέστρεψαν.
(2) Μετὰ δὲ τὴν κατάλυσιν τοῦ πολέμου Διοκλῆς τοὺς νόμους ἀνέγραψε τοῖς
Συρακοσίοις, καὶ συνέβη παράδοξον περὶ τὸν ἄνδρα τοῦτον γενέσθαι περιπέτειαν.
Ἀπαραίτητος γὰρ ἐν τοῖς ἐπιτιμίοις γενόμενος καὶ σκληρῶς κολάζων τοὺς
ἐξαμαρτάνοντας, ἔγραψεν ἐν τοῖς νόμοις, ἐάν τις ὅπλον ἔχων εἰς τὴν ἀγορὰν
παραγένηται, θάνατον εἶναι πρόστιμον, οὔτε ἀγνοίᾳ δοὺς οὔτε ἄλλῃ τινὶ περιστάσει
συγγνώμην. (3) Προσαγγελθέντων δὲ πολεμίων ἐπὶ τῆς χώρας ἐξεπορεύετο ξίφος
ἔχων· αἰφνιδίου δὲ στάσεως καὶ ταραχῆς κατὰ τὴν ἀγορὰν γενομένης, ἀγνοήσας μετὰ
τοῦ ξίφους παρῆν εἰς τὴν ἀγοράν. Τῶν δὲ ἰδιωτῶν τινος κατανοήσαντος καὶ εἰπόντος,
ὅτι τοὺς ἰδίους αὐτὸς καταλύει νόμους, ἀνεβόησε, Μὰ Δία οὐ μὲν οὖν, ἀλλὰ καὶ
κυρίους ποιήσω. Καὶ σπασάμενος τὸ ξίφος ἑαυτὸν ἀπέκτεινεν. ταῦτα μὲν οὖν
ἐπράχθη κατὰ τοῦτον τὸν ἐνιαυτόν.
| [13,33] Le Spartiate ayant ainsi parlé toute l'assemblée revint de la compassion
dont elle avait d'abord été touchée et passa à l'avis de Dioclès. Les deux
généraux et tous les soldats alliés furent égorgés. Les Athéniens furent
envoyés aux Carrières, d'où quelques-uns néanmoins, qui avaient plus
d'éducation et plus de lettres que les autres, furent tirés par la faveur des
jeunes gens de la ville. Mais tout le reste mal entretenu et maltraité dans les
fers et dans les travaux, y périt misérablement.
(2) Après la fin de la guerre Dioclès écrivit des lois pour les Syracusains. Il fut
l'objet de l'admiration de ses concitoyens pendant sa vie qu'il termina par une
mort encore plus extraordinaire. Il avait prescrit une rigueur inflexible à l'égard
des prévaricateurs et les peines qu'il imposait étaient graves. (3) Une de ses
lois, par exemple, portait qu'il fallait punir de mort celui qui viendrait dans
l'assemblée publique avec une épée, ou une autre arme, quand même il
alléguerait l'ignorance de la loi ou quelque autre prétexte que ce put être. (3)
Or, un jour il s'éleva un bruit que les ennemis paraissaient auprès de la ville : il
sortit aussitôt de sa maison avec son épée. Mais le même bruit ayant excité du
tumulte dans la grande place ; il y entra en passant et sans songer à son épée.
Un particulier qui s'en aperçut lui dit qu'il détruisait sa propre loi. Au contraire,
répondit-il, je prétend l'affermir davantage. Et aussitôt, il se plongea lui-même
son épée dans le cœur. Ce sont là les événements de cette année.
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