[13,34] Ἐπ' ἄρχοντος δ' ᾿Αθήνησι Καλλίου ῾Ρωμαῖοι μὲν ἀντὶ τῶν ὑπάτων χιλιάρχους
κατέστησαν τέτταρας, Πόπλιον Κορνήλιον καὶ Γάιον Φάβιον, ὀλυμπιὰς δ' ἤχθη παρ'
᾿Ηλείοις δευτέρα πρὸς ταῖς ἐνενήκοντα, καθ' ἣν ἐνίκα στάδιον ᾿Εξαίνετος
᾿Ακραγαντῖνος. ἐπὶ δὲ τούτων ᾿Αθηναίων περὶ Σικελίαν ἐπταικότων συνέβη τὴν
ἡγεμονίαν αὐτῶν καταφρονηθῆναι· (2) εὐθὺς γὰρ Χῖοι καὶ Σάμιοι καὶ Βυζάντιοι καὶ
πολλοὶ τῶν συμμάχων ἀπέστησαν πρὸς τοὺς Λακεδαιμονίους. διόπερ ὁ δῆμος
ἀθυμήσας ἐξεχώρησεν ἑκουσίως τῆς δημοκρατίας, ἑλόμενος δὲ ἄνδρας τετρακοσίους,
τούτοις τὴν διοίκησιν ἐπέτρεψε τῶν κοινῶν. οἱ δὲ τῆς ὀλιγαρχίας προεστῶτες
ναυπηγησάμενοι πλείους τριήρεις ἀπέστειλαν τεσσαράκοντα καὶ στρατηγούς. (3)
Οὗτοι δὲ στασιάζοντες πρὸς ἀλλήλους εἰς ᾿Ωρωπὸν ἐξέπλευσαν· ἐκεῖ γὰρ ὥρμουν αἱ
τῶν πολεμίων τριήρεις. Γενομένης οὖν ναυμαχίας ἐνίκων οἱ Λακεδαιμόνιοι, καὶ
σκαφῶν εἴκοσι καὶ δυεῖν ἐκυρίευσαν.
(4) Συρακόσιοι δὲ καταλελυκότες τὸν πρὸς ᾿Αθηναίους πόλεμον, τοὺς μὲν
Λακεδαιμονίους συμμαχήσαντας, ὧν ἦρχε Γύλιππος, ἐτίμησαν τοῖς ἐκ τοῦ πολέμου
λαφύροις, συναπέστειλαν δ' αὐτοῖς εἰς Λακεδαίμονα συμμαχίαν εἰς τὸν πρὸς
᾿Αθηναίους πόλεμον τριάκοντα καὶ πέντε τριήρεις, ὧν ἦρχεν ῾Ερμοκράτης ὁ
πρωτεύων τῶν πολιτῶν. (5) Αὐτοὶ δὲ τὰς ἐκ τοῦ πολέμου γενομένας ὠφελείας
ἀθροίσαντες τοὺς μὲν ναοὺς ἀναθήμασι καὶ σκύλοις ἐκόσμησαν, τῶν δὲ στρατιωτῶν
τοὺς ἀριστεύσαντας ταῖς προσηκούσαις δωρεαῖς ἐτίμησαν. (6) Μετὰ δὲ ταῦτα τῶν
δημαγωγῶν ὁ πλεῖστον παρ' αὐτοῖς ἰσχύσας Διοκλῆς ἔπεισε τὸν δῆμον μεταστῆσαι
τὴν πολιτείαν εἰς τὸ κλήρῳ τὰς ἀρχὰς διοικεῖσθαι, ἑλέσθαι δὲ καὶ νομοθέτας εἰς τὸ
τὴν πολιτείαν διατάξαι καὶ νόμους καινοὺς ἰδίᾳ συγγράψαι.
| [13,34] CALLIAS étant archonte d'Athènes, les Romains, au lieu de consuls,
créèrent quatre tribuns militaires, P. Cornelius, C. Valerius Potitus, Quintius
Cincinnatus et Fabius Vibulanus. L'Élide célébrait alors l'Olympiade 92 dans
laquelle Exaenete d’Agrigente, fut vainqueur à la course. Après la déroute
des Athéniens, en Sicile, leur République commença à tomber dans le mépris.
(2) Les insulaires de Chio et de Samos, les habitants de Byzance et plusieurs
autres de leurs alliés, cherchèrent à s'attacher à Lacédémone. Le peuple
même découragé renonça à la démocratie et confia l'autorité publique à quatre
cents hommes choisis. Ce gouvernement oligarchique fit construire plusieurs
galères et équipa une flotte de quarante vaisseaux, à laquelle on donna des
commandants, qui ne s'accordaient pas beaucoup entre eux. (3) La flotte arriva
cependant au port d'Orope où les vaisseaux lacédémoniens étaient à l'ancre. Il
se donna là un combat où ces derniers furent vainqueurs et prirent vingt-deux
bâtiments d'Athènes. (4) Outre cela, les Syracusains ayant mis fin à la guerre
que les Athéniens leur avaient portée, marquèrent leur reconnaissance pour le
secours qu'ils avaient reçu des Lacédémoniens, sous la conduite de Gylippe,
en leur envoyant leur part des dépouilles qu'ils avaient faites sur les ennemis.
Ils les firent même accompagner d'une flotte de trente-cinq vaisseaux, en
témoignage de l'alliance qu'ils contractaient ou qu'ils confirmaient avec eux
contre les Athéniens. Cette flotte était commandée par Hérmocrate, l'homme le
plus considérable de leur ville. (5) Ramassant ensuite tout le butin qui leur
restait, ils ornèrent leurs temples d'armes et d'autres dons faits aux dieux et
distribuèrent bien des richesses à ceux des leurs qui s'étaient distingués dans
cette guerre. (6) Ce fut alors que Dioclès, le plus accrédité de leurs citoyens,
leur conseilla de tirer au sort les noms de ceux qu'ils devaient avoir pour
magistrats ; et outre cela, de choisir des gens capables de former des lois
judicieuses, qu'ils composeraient chacun en leur particulier.
|