[10] Ἀπόχρη μὲν οὖν καὶ ταῦτα ῥηθέντα φανερὰν ποιῆσαι τὴν φιλοτιμίαν τῶν
ἀξιούντων τὰς Ἀριστοτέλους ἐζηλωκέναι τέχνας τὸν Δημοσθένη, ὃς ἤδη
τέτταρας μὲν ἔτυχεν εἰρηκὼς δημηγορίας Φιλιππικάς, τρεῖς δὲ Ἑλληνικάς, πέντε
δὲ λόγους δημοσίους εἰς δικαστήρια γεγραφώς, οὓς οὐδεὶς ἂν ἔχοι διαβαλεῖν ὡς
εὐτελεῖς τινας καὶ φαύλους καὶ μηδὲν ἐπιφαίνοντας τεχνικόν, ἐπειδὴ πρὸ τῶν
Ἀριστοτέλους συνετάχθησαν τεχνῶν. οὐ μὴν ἔγωγε μέχρι τούτου προελθὼν
στήσομαι, ἀλλὰ καὶ τοὺς ἄλλους αὐτοῦ λόγους τοὺς μάλιστ´ εὐδοκιμοῦντας
ἐπιδείξω τούς τε δημηγορικοὺς καὶ τοὺς δικανικοὺς πρότερον ἀπηγγελμένους
τῆς ἐκδόσεως τούτων τῶν τεχνῶν, μάρτυρι πάλιν αὐτῷ χρώμενος Ἀριστοτέλει.
μετὰ γὰρ ἄρχοντα Καλλίμαχον, ἐφ´ οὗ τὰς εἰς Ὄλυνθον βοηθείας ἀπέστειλαν
Ἀθηναῖοι πεισθέντες ὑπὸ Δημοσθένους, Θεόφιλος ἔστιν ἄρχων, καθ´ ὃν
ἐκράτησε τῆς Ὀλυνθίων πόλεως Φίλιππος. ἔπειτα Θεμιστοκλῆς, ἐφ´ οὗ τὴν
πέμπτην τῶν κατὰ Φιλίππου δημηγοριῶν ἀπήγγειλε Δημοσθένης περὶ τῆς
φυλακῆς τῶν νησιωτῶν καὶ τῶν ἐν Ἑλλησπόντῳ πόλεων, ἧς ἐστιν ἀρχή· ‘Ἃ μὲν
ἡμεῖς ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι δεδυνήμεθα εὑρεῖν, ταῦτ´ ἐστίν.’ μετὰ δὲ Θεμιστοκλέα
Ἀρχίας, ἐφ´ οὗ παραινεῖ τοῖς Ἀθηναίοις μὴ κωλύειν Φίλιππον τῆς Ἀμφικτυονίας
μετέχειν μηδὲ ἀφορμὴν διδόναι πολέμου νεωστὶ πεποιημένους τὴν πρὸς αὐτὸν
εἰρήνην· ἀρχὴ δὲ ταύτης τῆς δημηγορίας ἐστὶν ἥδε· ‘Ὁρῶ μὲν ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι
τὰ παρόντα πράγματα.’ μετὰ δὲ Ἀρχίαν ἔστιν Εὔβουλος· εἶτα Λυκίσκος, ἐφ´ οὗ
τὴν ἑβδόμην τῶν Φιλιππικῶν δημηγοριῶν διέθετο πρὸς τὰς ἐκ Πελοποννήσου
πρεσβείας, ταύτην τὴν ἀρχὴν ποιησάμενος· ‘Ὅταν ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι λόγοι
γίγνωνται.’ μετὰ Λυκίσκον ἔστιν ἄρχων Πυθόδοτος, ἐφ´ οὗ τὴν ὀγδόην τῶν
Φιλιππικῶν δημηγοριῶν διέθετο πρὸς τοὺς Φιλίππου πρέσβεις, ἧς ἐστιν ἀρχή ‘Ὦ
ἄνδρες Ἀθηναῖοι, οὐκ ἔστιν, ὅπως αἱ αἰτίαι’, καὶ τὸν κατ´ Αἰσχίνου συνετάξατο
λόγον, ὅτε τὰς εὐθύνας ἐδίδου τῆς δευτέρας πρεσβείας τῆς ἐπὶ τοὺς ὅρκους. μετὰ
Πυθόδοτον ἔστι Σωσιγένης, ἐφ´ οὗ τὴν ἐνάτην διελήλυθεν κατὰ Φιλίππου
δημηγορίαν περὶ τῶν ἐν Χερρονήσῳ στρατιωτῶν, ἵνα μὴ διαλυθῇ τὸ μετὰ
Διοπείθους ξενικόν, ἀρχὴν ἔχουσαν ταύτην· ‘Ἔδει μὲν ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι τοὺς
λέγοντας ἅπαντας’· καὶ κατὰ τὸν αὐτὸν ἄρχοντα τὴν δεκάτην, ἐν ᾗ πειρᾶται
διδάσκειν, ὅτι λύει τὴν εἰρήνην Φίλιππος καὶ πρότερος ἐκφέρει τὸν πόλεμον, ἧς
ἐστιν ἀρχή· ‘Πολλῶν ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι λόγων γιγνομένων.’ μετὰ Σωσιγένην
ἄρχων ἔστι Νικόμαχος, ἐφ´ οὗ τὴν ἑνδεκάτην δημηγορίαν διελήλυθε περὶ τοῦ
λελυκέναι τὴν εἰρήνην Φίλιππον καὶ τοὺς Ἀθηναίους πείθει Βυζαντίοις
ἀποστεῖλαι βοήθειαν, ἧς ἐστιν ἀρχή· ‘Καὶ σπουδαῖα νομίζων ὦ ἄνδρες
Ἀθηναῖοι.’ ἕπεται Νικομάχῳ Θεόφραστος ἄρχων, ἐφ´ οὗ πείθει τοὺς Ἀθηναίους
γενναίως ὑπομεῖναι τὸν πόλεμον ὡς κατηγγελκότος αὐτὸν ἤδη Φιλίππου· καὶ
ἔστιν αὕτη τελευταία τῶν κατὰ Φιλίππου δημηγοριῶν, ἀρχὴν ἔχουσα ταύτην·
‘Ὅτι μὲν ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι Φίλιππος οὐκ ἐποιήσατο τὴν εἰρήνην πρὸς ὑμᾶς,
ἀλλ´ ἀνεβάλετο τὸν πόλεμον.’
| [10] X. Ces détails suffisent pour faire sentir la vanité de ceux qui
prétendent que les écrits d'Aristote sur la rhétorique ont servi de règle
à Démosthène. Cet orateur avait déjà prononcé quatre discours contre
Philippe, trois sur les affaires de la Grèce, et cinq harangues
judiciaires, qui ont rapport aux affaires publiques, et auxquelles on ne
peut reprocher de manquer de force, d'élévation et d'art : tous ces
discours sont antérieurs à la Rhétorique d'Aristote. Après m'être avancé
si loin, je ne dois point finir, sans prouver que les discours les plus
estimés de Démosthène, soit dans le genre délibératif, soit dans le genre
judiciaire, ont paru avant cet ouvrage, et ici je citerai encore le
témoignage d'Aristote. Après l'archontat de Callimaque, époque où les
Athéniens, à l'instigation de Démosthène, fournirent des secours à
Olynthe, Théophile fut archonte : c'est alors que Philippe se rendit
maître de cette ville; Théophile eut pour successeur Thémistocle. Pendant
que celui-ci était archonte, Démosthène prononça le cinquième discours
contre Philippe, où il a pour objet la défense des insulaires et des
villes voisines de l'Hellespont. Il commence par ces mots : g-Ha g-men g-hehmeis, g-oh g-andres g-Athehnaioi, g-dedunehmetha g-heurein, g-taut' g-esti. »
A Thémistocle succéda
Archias : pendant son archontat, Démosthène prononça le discours dans
lequel il engage les Athéniens à ne pas empêcher Philippe d'assister aux
assemblées des Amphictyons, et à ne lui donner aucun prétexte
d'entreprendre une nouvelle guerre, après avoir fait depuis peu la paix
avec lui. Ce discours commence ainsi : «g-Horoh g-men, g-oh g-andres g-Athehnaioi, g-ta g-paronta g-pragmata. »
Après Archias, Eubulus fut archonte, et ensuite
Lyciscus. Pendant son archontat Démosthène prononça le septième discours
contre Philippe, il est adressé aux députés du Péloponnèse, et commence
ainsi : « g-Hotan, g-oh g-andres g-Athehnaioi, g-logoi g-gignohntai. »
A Lyciscus succéda
Pythodote : pendant son archontat, Démosthène prononça le huitième
discours contre Philippe, devant les ambassadeurs de ce prince ; il
commence par ces mois : « g-Oh g-andres g-Athehnaioi, g-ouk g-esti g-hopohs g-hai g-aitiai. »
Il composa aussi le discours contre Eschine, après avoir rendu compte de sa
seconde ambassade, dans laquelle il fut chargé de conclure une alliance.
Pythodote eut pour successeur Sosigène. Pendant son archontat, Démosthène
prononça le neuvième discours contre Philippe, au sujet des soldats de la
Chersonèse, et dans lequel il se propose de persuader aux Athéniens qu'ils
ne doivent pas licencier les troupes étrangères. Il commence de cette
manière : « g-Edei g-men, g-oh g-andres g-Athehnaioi, g-tous g-legontas
g-hapantas g-en g-hehmin, g-mehte g-pros g-echtran g-poieisthai g-logon
g-mehdena, g-pros g-charin» Pendant le même
archontat, il prononça la dixième Philippique, dans laquelle il a pour but
de prouver que Philippe viole les traités et qu'il est le premier moteur
de la guerre. Elle commence par cette phrase : « g-Pollohn, g-oh g-andres g-Athehnaioi,
g-logohn g-ginomenohn g-oligou g-dein g-kath' g-hekasthehn g-ekklehsian. »
Le successeur de Sosigène fut Nicomaque. A cette époque, Démosthène prononça
la onzième Philippique, dans laquelle, après avoir montré que Philippe a
enfreint les traités, il engage les Athéniens à envoyer des secours aux
habitants de Byzance. Elle commence ainsi : « g-Kai g-spoudaia
g-nomizohn, g-oh g-andres g-Athehnaioi, g-peri g-hohn g-bouleuesthe, g-kai g-anagkaia g-teh g-polei g-peirasomai g-peri
g-autohn g-eipein. » Après Nicomaque Théophraste fut archonte. Pendant
l'archontat de celui-ci, Démosthène composa le discours, où il exhorte
les Athéniens à soutenir courageusement la guerre que Philippe leur avait
déclarée. C'est la dernière Philippique. Elle commence par ces mots :
«g-Hoti, g-oh g-andres g-Athehnaioi, g-Philippos g-ouk g-epoiehsato g-tehn g-eirehnehn
g-pros g-humas, g-all' g-anebaleto g-ton g-polemon, g-pasin g-humin g-phaneron g-phegonen. »
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