HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VII (avec trad. française)

Chapitre 52

  Chapitre 52

[7,52] Ὡς δὲ καὶ τοῦτο, περὶ οὗ νυνὶ πρόκειται σκοπεῖν ὅμοιόν ἐστι τοῖς ἄλλοις ἐγχειρήμασιν αὐτοῦ τοῖς ἀδίκοις καὶ παρανόμοις, καὶ οὐχ, οἷον δήμαρχος ἐξαπατῶν ὑμᾶς ἐπειρᾶτο ἀποφαίνειν, δίκαιον καὶ μέτριον, μάθετε οἱ μήπω σαφῶς εἰδότες. μὲν οὖν νόμος περὶ τῶν δικαστηρίων τῶν δημοτικῶν, Δέκιος ἐκρατύνατο μάλιστα, οὐ καθ´ ὑμῶν ἐγράφη τῶν πατρικίων, ἀλλ´ ὑπὲρ ἀσφαλείας τῶν κατισχυομένων δημοτικῶν, ὡς αὐτός τε δηλοῖ γραφὰς ἔχων οὐκ ἀμφιβόλους, καὶ ὑμεῖς τοῦτο πάντες ἀεὶ λέγετε καλῶς ἐπιστάμενοι. μέγα δὲ τούτου σημεῖόν ἐστιν, καὶ παντὸς ἀμφισβητουμένου δικαίου κριτήριον εἶναι δοκεῖ κράτιστον, χρόνος ἐννεακαιδεκέτης ἤδη γεγονώς, ἐξ οὗ νόμος οὗτος ἐτέθη· ἐν παντὶ Δέκιος οὐκ ἂν ἔχοι δεῖξαι δίκην οὐδεμίαν οὔτε δημοσίαν κατ´ οὐδενὸς τῶν πατρικίων ἐν τῷ νόμῳ δεδικασμένην, οὔτ´ ἰδίαν· εἰ δὲ φήσει, δειξάτω καὶ μηθὲν ἔτι δεόμεθα λόγου. αἱ δ´ ὁμολογίαι, καθ´ ἃς διελύσασθε πρὸς τοὺς δημότας αἱ νεωστὶ γενόμεναι· χρὴ γὰρ καὶ περὶ τούτων ὑμᾶς μαθεῖν, ἐπειδὴ πονηρὸς ἐξηγητὴς δήμαρχος αὐτῶν ἐγένετο· δύο ταῦτα συγχωρήματα περιέχουσιν· ἀφεῖσθαι τοὺς δημοτικοὺς τῶν χρεῶν, καὶ τὴν ἀρχὴν τήνδε ἀποδείκνυσθαι καθ´ ἕκαστον ἐνιαυτὸν ἐπικουρίας ἕνεκα τῶν κατισχυομένων καὶ κωλύσεως, ἄλλο δὲ παρὰ ταῦτ´ οὐδέν. μέγιστον δ´ ὑμῖν γενέσθω τεκμήριον, ὅτι οὔθ´ νόμος οὔθ´ αἱ συνθῆκαι κατ´ ἀνδρὸς πατρικίου δικάζειν τῷ δήμῳ δεδώκασιν ἐξουσίαν, ποιεῖ νῦν αὐτὸς δῆμος. αἰτεῖται γὰρ αὐτὸ παρ´ ὑμῶν τήμερον, ὡς πρότερόν γ´ οὐκ ἔχων· οὐδεὶς δ´ ἂν ἀξιώσειέ τι παρ´ ἄλλων λαμβάνειν, ὧν ἐστι νόμῳ κύριος. δίκαιον δὲ φύσεως ἀνομοθέτητον, βουλή, πῶς ἂν εἴη τοῦτο· καὶ γὰρ τοῦτο Δέκιος ὑμᾶς ᾤετο δεῖν σκοπεῖν· τοῖς μὲν δημόταις, ἅς τ´ ἂν φύγωσι δίκας ὑπὸ τῶν πατρικίων καὶ ἃς ἂν ἐκείνους διώκωσι, τὸν δῆμον δικάζειν, τοῖς δὲ πατρικίοις μήθ´ ὅταν ἐπάγωσί τινα τῶν δημοτικῶν δίκην μήθ´ ὅταν αὐτοὶ κινδυνεύσωσι τοὺς πατρικίους τὰ νείκη διαιτᾶν, ἀλλὰ τούτοις μὲν ἀμφότερα ἐξεῖναι πλεονεκτεῖν, ἡμῖν δ´ οὐδετέρου τῶν δικαίων μετέχειν; εἰ δέ τι Μάρκιος ἀδικεῖ τὸν δῆμον, {} καὶ ἄλλος τῶν πατρικίων ὁστισοῦν καὶ δίκαιός ἐστιν ἀποθανεῖν τῆς πόλεως ἐκπεσεῖν, μὴ παρ´ αὐτοῖς, ἀλλ´ ἐνθάδε κριθεὶς διδότω δίκας, ὥσπερ ἐστὶ νόμιμον. εἰ μὴ ἄρα, Δέκιε, μὲν δῆμος ἴσος ἔσται δικαστὴς καὶ οὐθὲν ἂν χαρίσαιτο αὑτῷ πρὸς ἀνδρὸς ἐχθροῦ τὴν ψῆφον ἐπιφέρων· οὗτοι δ´ εἰ γένοιντο τῆς ψήφου κύριοι τὸν ἀδικοῦντα περὶ πλείονος ποιήσονται τῆς ἀδικουμένης ὑπ´ αὐτοῦ πόλεως, μέλλοντες ἀρὰν καὶ ἐπιορκίαν καὶ μῖσος μὲν παρ´ ἀνθρώπων, χόλον δὲ παρὰ θεῶν ἐκ τῆς δίκης ἀποίσεσθαι καὶ μετὰ πονηρῶν ἐλπίδων ζῆν. οὐκ ἀξιῶ ταῦτα περὶ τῆς βουλῆς ὑμᾶς, δημόται, σκοπεῖν, τιμὰς καὶ ἀρχὰς καὶ τὰ κράτιστα τῶν ἐν τῇ πόλει παραχωρεῖν ὁμολογεῖτε δι´ ἀρετήν, καὶ πολλὰς χάριτας εἰδέναι φατὲ τῆς προθυμίας, ἣν ἀπεδείξατο περὶ τὴν κάθοδον ὑμῶν. μάχεται ταῦτ´ ἀλλήλοις· καὶ οὐκ ἔχει λόγον, οὓς ἐπαινεῖτε, τούτους φοβεῖσθαι καὶ ἅμα τοῖς αὐτοῖς περὶ μὲν τῶν μειζόνων ἐπιτρέπειν, περὶ δὲ τῶν ἄλλων ἀπιστεῖν. τί δ´ οὐχὶ μιᾷ χρώμενοι γνώμῃ πάντα πιστεύετε αὐτοῖς περὶ πάντων ἀπιστεῖτε; ἀλλὰ προβουλεῦσαι μὲν αὐτοὺς τὰ δίκαια ἱκανοὺς εἶναι νομίζετε, δικάσαι δὲ περὶ αὐτῶν τούτων ὧν προβουλεύουσιν οὐχ ἱκανούς. πολλὰ καὶ ἄλλα περὶ τῶν δικαίων εἶχον, βουλή, λέγειν, ἀλλὰ καὶ ταῦθ´ ἱκανά. [7,52] IV. APPRENEZ aujourd'hui, si vous ne le savez pas encore, que l'affaire dont il s'agit maintenant est toute semblable à ses autres entreprises, qu'elle n'est pas moins injuste, et qu'il s'en faut bien qu'elle soit aussi légitime et aussi raisonnable que le tribun a tâché de nous le faire accroire. En effet, Messieurs, la loi qui concerne les jugements du peuple et sur laquelle Lucius s'appuye davantage, n'a pas été faite contre les patriciens, mais pour la sûreté des plébéiens opprimés. Les termes même de la loi, qui n'ont aucune ambiguité, le prouvent clairement : vous le savez tous, et vous l'avez toujours dit. Mais nous avons encore pour nous la grande preuve qui décide de tout droit contesté : c'est l'espace de dix-neuf ans déjà écoulés depuis que cette loi est faite. Lucius ne peut prouver que pendant tout ce temps-là on ait jamais intenté en vertu de cette loi, aucune action ni en public, ni en particulier, contre qui que ce soit de l'ordre des patriciens. S'il dit qu'il en a des preuves, qu'il les apporte, et l'affaire sera finie sans qu'il soit besoin de disputer plus longtemps. Au reste, puisque le tribun a donné un mauvais sens aux articles du dernier traité conclu avec le peuple, il est bon de vous les rapporter ici pour vous faire voir qu'il les a mal interprétés. Ils ne lui accordent précisément que deux choses, l'abolition de ses dettes et le pouvoir de créer tous les ans des tribuns pour défendre les opprimés. Voila tout ce qui est contenu dans les conditions de raccommodement, et rien davantage. De plus la conduite que garde aujourd'hui le peuple, prouve clairement que ni la loi, ni les articles du traité, ne lui ont pas donné le pouvoir de juger un patricien. Car il vous le demande {présentement} ce droit, qu'il n'a jamais eu jusqu'ici : on ne demande point aux autres un privilège qu'on a déjà en vertu d'une loi. D'ailleurs quelle est cette loi de la nature, cette loi non écrite, cette loi que Lucius a alléguée, qui met le peuple en droit de juger les causes, soit que les plébéiens soient accusés par les patriciens, soit qu'ils les accusent eux-mêmes, sans donner aussi aux patriciens le pouvoir de juger les causes de ceux de leur ordre, ou demandeurs, ou défendeurs contre quelque plébéien ? Peut-il y avoir aucune loi de la nature qui rende la condition des plébéiens supérieure à la nôtre, et la nôtre inférieure à celle du peuple dans l'un et l'autre cas dont je viens de parler ? Si donc Marcius ou quelque autre patricien, a offensé le peuple jusqu'à mériter la mort ou l'exil, qu'il soit jugé, non pas dans l'assemblée des plébéiens, mais ici dans celle du sénat, et qu'il soit puni selon les lois. Mais peut-être prétendez-vous, Lucius, que le peuple serait un juge équitable dans sa propre cause, et qu'il ne se flatterait pas lui-même en donnant ses suffrages contre son ennemi: qu'au contraire les patriciens, si l'affaire leur était renvoyée, auraient plus à cœur les intérêts du coupable que ceux de la république qu'il aurait offensée : qu'ils s'embarrasseraient peu de prononcer un jugement inique, ou de s'attirer par un insigne parjure, les imprécations et la haine des hommes et la colère des dieux, et de passer le reste de leur vie dans l'attente des plus terribles châtiments. Non, Romains, je ne vous conseille pas d'avoir de pareilles idées d'une compagnie aussi respectable que celle du sénat, vous qui ne disconvenez pas que par l'unique estime que vous faites de sa vertu, vous lui avez cédé et les honneurs et les dignités, et tout ce qu'il y a de plus relevé et de plus éclatant dans la république, vous qui dites que vous lui avez mille obligations de la tendre affection dont il vous a donné des marques en procurant votre rappel à Rome, vous enfin qui paraissez sensibles aux services qu'il vous a rendus. En effet, ces deux choses se contredissent : craindre ceux que vous louez, leur abandonner les plus grandes affaires, et ne pas vous ce fier à eux sur les moins importances, c'est un procédé déraisonnable. Que ne gardez-vous plutôt une conduite uniforme; ou en leur mettant tout entre les mains, ou en vous défiant d'eux en toutes choses ? Si vous leur connaissez assez de discernement pour donner de bons et de justes conseils sur une affaire, pourquoi ne les croyez-vous pas capables de juger équitablement cette même affaire sur laquelle ils donnent conseil ? Je n'en dirai pas d'avantage sur ce qui concerne le droit et la justice, quoique j'aie beaucoup d'autres choses à ajouter. »


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Dernière mise à jour : 19/08/2009