HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VII (avec trad. française)

Chapitre 42

  Chapitre 42

[7,42] Ὡς δὲ καὶ συνοίσει τῷ κοινῷ ταῦθ´ ὡς δῆμος ἀξιοῖ γινόμενα, μικρὰ διεξιόντος ἀνέχεσθέ μου. φέρε γάρ, εἴ τις ὑμᾶς ἔροιτο, τί μέγιστον οἴεσθε εἶναι τῶν καταλαμβανόντων κακῶν τὰς πόλεις, καὶ τοῦ ταχίστου τῶν ὀλέθρων αἴτιον, ἆρ´ οὐχὶ τὴν διχοστασίαν εἴποιτ´ ἄν; ἐμοὶ γοῦν δοκεῖ. τίς γὰρ ὑμῶν οὕτως ἠλίθιός ἐστιν σκαιὸς πέρα τοῦ μετρίου μισῶν τὴν ἰσηγορίαν, ὃς οὐκ οἶδεν, ὅτι δοθείσης ἐξουσίας τῷ δήμῳ κρίνειν ἃς ἔξεστιν αὐτῷ δίκας κατὰ τὸν νόμον ἐν ὁμονοίᾳ πολιτευσόμεθα, εἰ δὲ τἀναντία γνοίητε καὶ ἀφέλοισθ´ ἡμῶν τὴν ἐλευθερίαν· ἐλευθερίαν γὰρ ἀφαιρήσεσθε δίκην καὶ νόμον ἀφαιρούμενοι· στασιάζειν ἡμᾶς αὖθις ἀναγκάσετε καὶ πολεμεῖν ὑμῖν; ἐξ ἧς γὰρ ἂν ἐξελασθῇ πόλεως δίκη καὶ νόμος, εἰς ταύτην στάσις εἰσπορεύεσθαι φιλεῖ καὶ πόλεμος. καὶ ὅσοι μὲν οὐκ ἦλθον εἰς πεῖραν ἐμφυλίων διαφορῶν, οὐδὲν θαυμαστόν, εἰ δι´ ἀπειρίαν τῶν κακῶν μήτ´ ἄχθονται τοῖς γεγονόσι δεινοῖς μήτε κωλύουσιν ἐκ πολλοῦ τὰ μέλλοντα. ὅσοι δ´ ὥσπερ ὑμεῖς εἰς τοὺς ἐσχάτους κινδύνους καταστάντες ἀγαπητῶς ἀπηλλάγησαν, ἣν καιρὸς ἀπῄτει ποιησάμενοι τῶν κακῶν λύσιν, τίς εὐπρεπὴς μετρία πρόφασις ἀπολείπεται τούτοις, ἐὰν ἔτι ταῖς αὐταῖς συμφέρωνται τύχαις; τίς δ´ οὐκ ἂν ὑμῶν καταγνοίη πολλὴν ἄνοιαν καὶ μανίαν ἐνθυμούμενος, ὅτι μικρὸν μὲν ἔμπροσθεν ὑπὲρ τοῦ μὴ στασιάζειν τοὺς δημότας πολλὰ παρὰ γνώμην ὑπεμείνατε, ὧν ἔνια οὔτε κάλλιστα ἦν ἴσως οὔτε λυσιτελέστατα· νῦν δ´ οὔτ´ εἰς χρήματα βλάπτεσθαι μέλλοντες οὔτ´ εἰς εὐδοξίαν οὔτ´ εἰς ἄλλο τῶν κοινῶν οὐδ´ ὁτιοῦν, ἵνα χαρίζησθε τοῖς μισοδημοτάτοις, τὸ δημοτικὸν αὖθις ἐκπολεμώσετε; οὔκ, ἐάν γε σωφρονῆτε. ἡδέως δ´ ἂν ὑμᾶς ἐροίμην, τίνα γνώμην λαβόντες τότε τὴν κάθοδον ἡμῖν συνεχωρήσατε ἐφ´ οἷς ἠξιοῦμεν, πότερα λογισμῷ προϊδόμενοι τὸ κράτιστον τῇ ἀνάγκῃ εἴξαντες; εἴπερ γὰρ ταῦθ´ ὑπελαμβάνετε ὠφελιμώτατα εἶναι τῇ πόλει, τί οὐ μένετε καὶ νῦν ἐν αὐτοῖς; εἰ δ´ ἀναγκαῖα καὶ οὐκ ἐνδεχόμενα ἄλλως γενέσθαι, τί χαλεπαίνετε γενομένοις; τὴν ἀρχὴν γὰρ ἴσως ἔδει μὴ συγχωρῆσαι, εἰ δύναμις ἦν ὑμῖν, συγχωρήσαντας δὲ μηκέτι τοῖς πεπραγμένος ἐγκαλεῖν. [7,42] IX. PROUVONS maintenant que ce que le peuple demande sera utile a la république si on le lui accorde. Nous ne dirons que deux mots sur cet article: continuez, s'il vous plaît, vos attentions. Si quelqu'un vous demandait, Messieurs, quel est, selon vous, le plus grand malheur qui puisse arriver à une ville, et quelle peut être la cause la plus sûre de sa ruine prochaine, ne répondriez-vous pas que c'est la discorde? Pour moi je le crois. Y a-t-il donc parmi vous des personnes assez dépourvues de bon sens, des esprits assez de travers et assez ennemis de toute égalité, pour ne pas voir qu'en accordant au peuple le pouvoir de juger les causes dont la loi lui permet de connaître, nous ne pouvons manquer de vivre dans une parfaite union : et qu'au contraire en nous dépouillant de notre liberté (comme ce serait effectivement nous la ravir que de nous ôter le droit et les lois qui nous sont favorables) vous nous mettriez dans la nécessité de penser à une nouvelle révolte et de rallumer le feu d'une guerre intestine ? Bannir d'une ville la justice et les lois, n'est-ce pas en effet donner des armes aux citoyens pour s'entr'égorger : n'est-ce pas les plonger dans de nouveaux désordres ? Ceux qui n'ont jamais éprouvé les malheurs d'une guerre civile, il n'est pas surprenant que faute d'expérience, peu touchés des maux présents ils ne préviennent pas de longue-main les malheurs futurs. Mais ceux qui, comme vous, sont déjà tombés dans de moindres périls, et qui ont été bien aises de s'en tirer en y apportant tous les remèdes que le temps leur permettait, seront-ils excusables s'ils se replongent dans les mêmes malheurs ? Qui est l'homme qui ne vous accuserait pas de la plus grande fureur et de la dernière folie, s'il faisait réflexion que pour empêcher les plébéiens de continuer leurs séditions, vous leur avez accordé malgré vous plusieurs choses qui ne vous sont ni utiles ni honorables, et qu'aujourd'hui, dans le temps que vous n'êtes menacés d'aucun danger ni pour vos biens, ni pour votre honneur, ni pour aucune partie de la république, vous irritez ce même peuple, uniquement pour faire plaisir à ses ennemis ? Non, Sénateurs, vous n'en userez pas ainsi, si vous êtes sages. Mais je voudrais bien vous demander, dans quelles pensées vous étiez lorsque vous nous accordâtes notre rappel aux conditions que nous exigions. Vous parut-il dans ce temps-là que c'était le meilleur parti que vous pussiez jamais prendre, ou bien cédiez-vous à la nécessité ? Si vous crûtes alors qu'il était avantageux pour la république de nous accorder nos demandes, pourquoi n'êtes-vous pas encore aujourd'hui dans les mêmes sentiments ? « Que si c'était pour vous une nécessité absolue, et qu'il n'y eut pas moyen de faire autrement, ou plutôt, si vous n'aviez en vue que l'utilité et l'intérêt de la république quand vous prîtes ce parti: pourquoi vous repentez-vous aujourd'hui de ce que vous avez fait ? Il valait peut-être mieux ne rien accorder dans le commencement, si cela dépendait de vous. Mais du moment que vous avez accordé une chose, il ne faut pas vous repentir de ce qui est fait.


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Dernière mise à jour : 19/08/2009