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Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VII (avec trad. française)

Chapitre 41

  Chapitre 41

[7,41] Ἐρῶ δὲ περὶ τοῦ δικαίου πρῶτον. ὑμεῖς δή, βουλή, ὅτε τοὺς βασιλεῖς ἀπηλλάξατε συμμάχους ἔχοντες ἡμᾶς καὶ τὴν πολιτείαν, ἐν νῦν ἐσμεν, κατεστήσατε, ἣν οὐ ψέγομεν, μειονεκτοῦντας ἐν ταῖς δίκαις τοὺς δημοτικοὺς ὁρῶντες, ὁπότε συμβαίη τι διάφορον αὐτοῖς πρὸς τοὺς πατρικίους· πολλὰ δ´ ἦν ταῦτα· νόμον ἐκυρώσατε Ποπλίου Οὐαλερίου θατέρου τῶν ὑπάτων γνώμῃ χρησάμενοι, ἐξεῖναι τοῖς κατισχυομένοις ὑπὸ τῶν πατρικίων δημόταις προκαλεῖσθαι τὰς κρίσεις ἐπὶ τὸν δῆμον· καὶ παρ´ οὐδὲν οὕτως ἕτερον ὡς τὸν νόμον τόνδε τήν τε πόλιν ἐν ὁμονοίᾳ διεφυλάξατε καὶ τοὺς βασιλεῖς ἐπιόντας ἀπεώσασθε. τοῦτον δὴ προφερόμενοι τὸν νόμον, ὑπὲρ ὧν ἅπαντες ἀδικεῖσθαί τε καὶ κατισχύεσθαι λέγομεν ὑπὸ Γαΐου Μαρκίου τουδί, καλοῦμεν αὐτὸν ἐπὶ τὸν δῆμον καὶ τὰ δίκαια παραγγέλλομεν ἐκεῖ λέγειν. καὶ προβουλεύματος ἐνταῦθ´ οὐκ ἔδει. περὶ ὧν γὰρ οὐκ εἰσὶ νόμοι, περὶ τούτων ὑμεῖς τοῦ προβουλεύεσθαι κύριοι καὶ δῆμος ἐπιψηφίσαι· νόμου δ´ ὄντος ἀκινήτου, κἂν μηδὲν ὑμεῖς προβουλεύσητε, τούτῳ δήπου χρηστέον. οὐ γὰρ δὴ τοῦτό γ´ ἂν εἴποι τις, ὅτι τῶν μὲν ἰδιωτῶν {ὄντων} οἷς τὸ μειονεκτεῖν συμβαίνει περὶ τὰς κρίσεις κυρίαν εἶναι δεῖ τὴν ἐπὶ τὸν δῆμον πρόκλησιν, ἡμῖν δὲ τοῖς δημάρχοις ἄκυρον. νόμου μὲν δὴ συγχωρήματι τῷδε ἰσχυριζόμενοι καὶ διὰ τοῦτο παρακινδυνεύσαντες ὑφ´ ὑμῖν γενέσθαι δικασταῖς ἥκομεν. ἐπ´ ἀγράφῳ δὲ καὶ ἀνομοθετήτῳ φύσεως δικαίῳ τόδε ἀξιοῦμεν, βουλή, μήτε πλέον ἔχειν ὑμῶν {τὸν δῆμον} μήτε μεῖον, {ἐν γοῦν τῷ δικαίῳ, {οἱ} πολλοὺς καὶ μεγάλους συνδιενέγκαντες ὑμῖν πολέμους καὶ} περὶ τὴν ἀπαλλαγὴν τῶν πολέμων πλείστην ἐπιδειξάμενοι προθυμίαν, καὶ τοῦ μηδενὶ τὸ κελευόμενον ποιεῖν τὴν πόλιν, ἀλλ´ αὐτὴν ἑτέροις ἐπιτάττειν τὰ δίκαια, οὐκ ἐλαχίστην μοῖραν παρασχόμενοι. οὕτω δ´ ἂν ἡμῖν τὸ μὴ μεῖον ἔχειν τῶν δικαίων ἀποδοίητε, πατέρες, εἰ τοὺς ἐπιχειροῦντας εἰς τὰ σώματα ἡμῶν καὶ τὴν ἐλευθερίαν παρανομεῖν κωλύοιτε τὸν ἐκ τῆς δίκης ἐφιστάντες αὐτοῖς φόβον. ἀρχὰς μὲν δὴ καὶ προεδρίας καὶ τιμὰς τοῖς ἀρετῇ καὶ τύχῃ προὔχουσιν ἡμῶν οἰόμεθα δεῖν ἀπονέμειν· τὸ δὲ μηδὲν ἀδικεῖσθαι καὶ τὸ δίκας ὧν ἄν τις πάθῃ προσηκούσας λαμβάνειν ἴσα καὶ κοινὰ τοῖς ἅμα πολιτευομένοις εἶναι δικαιοῦμεν. ὥσπερ οὖν τῶν λαμπρῶν καὶ μεγάλων ἀφιστάμεθ´ ὑμῖν, οὕτως τῶν ἴσων καὶ κοινῶν οὐ μεθιέμεθα. ἱκανὰ ταῦτ´ εἰρήσθω περὶ τοῦ δικαίου πολλῶν ἐνόντων καὶ ἄλλων λέγεσθαι. [7,41] VIII. POUR commencer par ce qui concerne le droit, après avoir chassé les rois par notre secours, lorsque vous eûtes établi le gouvernement sous lequel nous vivons aujourd'hui et que nous n'avons garde de blâmer, vous comprîtes, Messieurs, que les plébéiens étaient plus faibles, et que toutes les fois qu'il leur survenait quelque procès avec les patriciens (ce qui arrivait fort souvent) ils avaient toujours le dessous. Il vous souvient que pour remédier à cet abus, vous fîtes une loi à la persuasion du consul Valerius, portant qu'il serait permis aux plébéiens opprimés par les patriciens, d'en appeler au tribunal du peuple. Rien n'a plus contribué que cette loi, à entretenir l'union dans Rome, et à repousser les rois qui ont fait plusieurs tentatives pour remonter sur le trône. C'est en vertu de cette loi, que nous citons aujourd'hui Caius Marcius au tribunal du peuple, pour y être ouï, entendu et jugé sur les insultes et les violences que nous prétendons qu'il nous a faites. Nous n'avons donc pas besoin dans ce cas d'une ordonnance du sénat. Dans les affaires sur lesquelles il n'y a point encore de lois écrites, vous êtes les maîtres de délibérer et de donner vos conclusions, et c'est au peuple à les confirmer par ses suffrages ; mais lorsqu'il y a une loi subsistante et inviolable, il faut la suivre sans attendre vos délibérations ou vos décrets. Car on ne peut pas dire qu'il est libre aux particuliers opprimés par un jugement injuste d'en appeler au peuple, mais que les tribuns n'ont pas le même droit. C'est donc sur cette loi que nous nous appuyons : elle nous est si favorable, elle est si formelle et si claire, que nous ne craignons pas de venir ici nous en rapporter à votre jugement. A l'égard des lois de la nature qui ne sont ni écrites ni publiées par l'autorité des hommes, nous demandons, Messieurs, que la condition du peuple ne soit ni pire ni meilleure que la vôtre, prétention d'autant plus juste qu'en vous aidant à soutenir et à terminer plusieurs guerres importantes où vous avez vu des preuves de sa valeur, il a beaucoup contribué à mettre la ville de Rome en état de ne pas recevoir la loi des autres peuples, mais de la leur faire. Or le moyen que nous ne soyons pas de pire condition que vous, c'est de réprimer par la crainte des jugements ceux qui osent nous insulter et en notre liberté et en nos personnes. Au reste, nous convenons que les honneurs, la préséance, les charges et les dignités sont dues à ceux d'entre vous que la fortune ou le mérite a élevés au-dessus des autres. Mais pour ce qui est de se mettre à couvert des insultes et de tirer une juste vengeance du mal qu'on a reçu, nous prétendons que c'est un droit égal et commun à tous ceux qui vivent ensemble dans une même république. C'est pourquoi, autant que nous sommes disposés à vous céder l'éclat de la magistrature, le brillant de la prééminence, et tout ce qui distingue les grands d'avec le commun des citoyens ; autant sommes-nous résolus de maintenir l'égalité du droit naturel, et de ne pas perdre ce qui nous est commun avec vous. Mais en voila assez pour ce qui regarde le droit, quoiqu'il me fût facile d'apporter encore plusieurs autres raisons sur cette matière.


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Dernière mise à jour : 19/08/2009