[7,43] Ἐμοὶ μὲν γὰρ δοκεῖτε, ὦ βουλή, περὶ
μὲν τὰς διαλύσεις γνώμῃ τῇ βελτίστῃ κεχρῆσθαι - - - οἷς
ἀνάγκη εἴκειν ... τοῦ βέβαια τηρεῖν τὰ συγκείμενα.
θεοὺς γὰρ ἡμῖν ἐγγυητὰς ἐδώκατε τῶν ὁμολογιῶν,
πολλὰ καὶ δεινὰ ἐπαρασάμενοι τοῖς παραβᾶσι τὰς συνθήκας
αὐτοῖς τε καὶ ἐγγόνοις εἰς τὸν ἀεὶ χρόνον. ἀλλ´
ὅτι μὲν δὴ τά τε δίκαια ἀξιοῦμεν καὶ τὰ συμφέροντα, ἃ
καὶ πολλὴ ἀνάγκη ποιεῖν ὑμᾶς μεμνημένους τῶν ὅρκων,
ὡς πρὸς εἰδότας ἅπαντας οὐκ οἶδ´ ὅ τι δεῖ πλείω λέγοντα
ἐνοχλεῖν. ὡς δ´ οὐ μικρὰ τὰ διαφέροντα ἡμῖν
ἐστι τόνδε μὴ ἐκλιπεῖν τὸν ἀγῶνα μήτε βίᾳ εἴξαντας
μήτ´ ἀπάτῃ παραχθέντας, ἀλλὰ κατὰ πολλὴν ἀνάγκην
εἰς αὐτὸν ἀφίγμεθα, δεινὰ καὶ πέρα δεινῶν πεπονθότες ὑπὸ
τοῦδε τοῦ ἀνδρός, μάθετε, ὦ πατέρες, μᾶλλον
δ´ ἀναμνήσθητε· οὐδὲν γὰρ ὅ τι οὐ πρὸς εἰδότας ὑμᾶς
ἅπαντας ἐρῶ· καὶ ἅμα γνώμῃ χρήσασθε οἰκείᾳ πρὸς
τὰ λεγόμενα ἐνθυμηθέντες, εἰ {τῶν δημοτῶν} ἡμῶν
ἐπεχείρησέ τις ἐν τῷ πλήθει τοιαῦτα λέγειν ἢ πράττειν
καθ´ ὑμῶν, οἷα Μάρκιος ἐτόλμησεν ἐνθάδε εἰπεῖν,
ποῖόν ποτ´ ἂν ὑμῖν παρέστη πρὸς αὐτὸν πάθος.
| [7,43] Pour moi, Messieurs, je suis
persuadé que vous avez pris le bon parti d'entrer dans un
accommodement, et je crois que vous êtes obligés d'en garder tous les
articles puisque vous les avez faits. Vous nous avez donné les dieux pour
garants du traité, et vous avez fait mille imprécations, tant contre ceux qui
en violeraient les articles, que contre leurs descendants à perpétuité. Tout
ce que nous vous demandons aujourd'hui, c'est ce que vous gardiez les
articles du traité de notre réconciliation. Il n'y a rien de plus juste ni de
plus utile : vous ne pouvez en disconvenir, pour peu que vous vous
souveniez de vos serments. II serait inutile d'apporter d'autres preuves :
vous savez la vérité de ce que j'ai dit, et tout ce que j'ajouterais ne
servirait qu'à vous fatiguer.
X. IL faut présentement vous faire voir, qu'il est de votre intérêt de ne
céder ni à la violence ni aux tromperies, et de ne pas nous désister de nos
justes poursuites, que nous n'avons commencées qu'à la dernière
contrainte après avoir reçu de Marcius les plus sanglantes insultes et le
plus rude affront. Ecoutez ce que je vais dire, ou plutôt, rappelez-vous le
souvenir ce que vous avez vu; car je dirai rien que vous ne sachiez tous :
mais écoutez-moi avec les mêmes dispositions, que si la chose dont il
s'agit, vous regardait tous personnellement. Si quelqu'un des plébéiens
s'était échappé à dire ou à faire contre vous, dans une assemblée du
peuple, ce que Marcius a osé dire contre nous en plein sénat, quels
seraient vos ressentiments ?
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