HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VII (avec trad. française)

Chapitre 44

  Chapitre 44

[7,44] Τὰς γὰρ ὑπὲρ τῆς ὁμονοίας τῇ βουλῇ ἀκινήτους ὁμολογίας καὶ μόνον οὐκ ἀδαμαντίνοις δεσμοῖς ἠσφαλισμένας, ἃς οὔτε ὑμῖν τοῖς ὀμωμοκόσιν οὔτε τοῖς ἐξ ὑμῶν ἐσομένοις καταλύειν θέμις, ἕως ἂν πόλις ἥδε οἰκῆται, πρῶτος ἐπεχείρησε λύειν ἐξ ὑμῶν οὑτοσὶ Μάρκιος οὔπω τέταρτον ἔτος ἐξ οὗ γεγενημένας, οὐ σιγῇ πράττων τὴν κατάλυσιν, οὐδ´ εἰς ἀφανές που καταδὺς χωρίον, ἀλλ´ ἀναφανδὸν ἐν τῷδε τῷ τόπῳ πάντων παρόντων ὑμῶν γνώμην ἀποφηνάμενος, ὡς χρὴ τὴν δημαρχικὴν ἐξουσίαν μηκέτι συγχωρεῖν ἡμῖν, ἀλλ´ ἀνελεῖν, πρώτῃ καὶ μόνῃ τῆς ἐλευθερίας φυλακῇ πιστεύσαντες ἐποιησάμεθα τὰς διαλύσεις. καὶ οὐκ ἐνταῦθ´ ἔστη τῆς ἀλαζονείας, ἀλλ´ ὕβριν τὴν ἐλευθερίαν τῶν πενήτων καὶ τυραννίδα τὴν ἰσηγορίαν ὀνομάζων ἀφελέσθαι παρῄνει ταύτην ὑμῖν. δὲ πάντων ἀνοσιώτατον ἦν τῶν τότε ὑπὸ τούτου ἀξιωθέντων, ἀναμνήσθητε, πατέρες, ὅτ´ ἀπέφαινε καλὸν εἶναι καιρὸν ἀπομνημονεῦσαι πρὸς τὸ δημοτικὸν ἁπάσας τὰς ἐπὶ τοῖς προτέροις ἐγκλήμασιν ὀργάς, καὶ παρῄνει νῦν, ἐν τετρύχωταί θ´ ὑπ´ ἀχρηματίας καὶ πολὺν ἤδη χρόνον τῆς ἀναγκαίου σπανίζεται τροφῆς, ἅπαν αὐτὸ ἐπιτρῖψαι, διακατασχόντας ἐπὶ τῆς αὐτῆς ἀπορίας τῶν ἐπιτηδείων τὴν ἀγοράν. οὐ γὰρ ἀνθέξειν ἡμᾶς ἐπὶ πολὺν χρόνον ὀλίγα σιτία πολλοῦ ὠνουμένους ἀργυρίου πένητας ἀνθρώπους, ἀλλὰ τοὺς μὲν οἰχήσεσθαι τὴν πόλιν ἐκλείποντας, ὅσοι δ´ ἂν ὑπομείνωσι τῷ κακοδαιμονεστάτῳ διαφθαρήσεσθαι τῶν μόρων. οὕτω δ´ ἄρα παρεφρόνει καὶ θεοβλαβὴς ἦν ταῦτα πείθων ὑμᾶς, ὥστ´ οὐδ´ ἐκεῖνο ἠδυνήθη καταμαθεῖν, χωρὶς τῶν ἄλλων ὧν προσετρίβετο τὰς τῆς βουλῆς σπονδὰς λύειν ἀξιῶν, ὅτι πένητες ἄνθρωποι τῆς ἀναγκαίου τροφῆς ἀποκλειόμενοι τοσοῦτοι τὸ πλῆθος ὄντες ὁμόσε χωρεῖν ἀναγκασθήσονται τοῖς αἰτίοις τῆς συμφορᾶς οὐθὲν ἔτι φίλιον ἡγούμενοι. ὥστ´ εἰ μανέντες ὑμεῖς ἐπεκυρώσατε τὰς γνώμας αὐτοῦ, μηθὲν ἂν γενέσθαι τὸ διὰ μέσου, ἀλλ´ ἤτοι τὸ δημοτικὸν ἀπολωλέναι πλῆθος ἅπαν, μηδὲ τὸ τῶν πατρικίων περιλελεῖφθαι γένος. οὐ γὰρ ἂν οὕτως ἀνδραποδωδῶς παρέσχομεν ἑαυτούς, οἱ μὲν ἐκπεσεῖν, οἱ δ´ ἀποθανεῖν, ἀλλὰ θεοὺς μάρτυρας ὧν ἐπάσχομεν καὶ δαίμονας ἐπικαλεσάμενοι, πολλῶν ἂν ἐξεπληρώσαμεν, εὖ ἴστε, τὰς ἀγορὰς καὶ τοὺς στενωποὺς νεκρῶν, καὶ μέγαν αἵματος κρατῆρα πολιτικοῦ στήσαντες οὕτως ἂν ἐδεξάμεθα τὴν ὀφειλομένην μοῖραν. τοιούτων ὑμῖν δυσσεβημάτων εἰσηγητής, πατέρες, ἐγένετο, καὶ τοιαῦτα δημηγορεῖν ᾤετο δεῖν. [7,44] Il n'y avait pas encore quatre ans écoulés depuis la réconciliation faite avec les patriciens, qu'il a été le premier de vous tous à rompre ce traité sacré, qui fut confirmé et cimenté par des serments inviolables, non seulement pour vous qui les avez faits, mais encore pour toute votre postérité tant que la ville de Rome subsistera. Il a, dis-je, entrepris de l'enfreindre, non par des intrigues secrètes, ni dans quelque assemblée particulière, mais ouvertement, en présence de vous tous, et en pleine assemblée du sénat, où il a eu l'insolence de dire qu'il fallait abolir l'autorité des tribuns, le premier et l'unique appui de notre liberté, sur lequel nous avons fondé le traité d'accommodement. Sa présomption a même été encore plus loin : il a traité de pétulance la liberté des pauvres, il a donné le nom de tyrannie à l'égalité rétablie entre tous les citoyens, et il a opiné à nous en dépouiller. Mais la plus impie de toutes ses propositions, souvenez-vous en, Sénateurs, c'est d'avoir dit que l'occasion favorable était venue pour faire sentir au peuple toute votre colère sur ses fautes passées : c'est de vous conseiller, aujourd'hui que nous sommes épuisés d'argent et assiégés depuis longtemps par une affreuse disette, de faire continuer la cherté des vivres et de l'en laisser le maitre : c'est de vous faire entendre que si vous suivez ses avis, nous ne pourrons pas refuser longtemps à acheter le blé à un prix excessif, nous qui manquons d'argent, et qui réduits à la dernière misère, n'avons plus aucune ressource : c'est enfin de vous avoir dit que par ce moyen une partie des pauvres sera obligée de quitter la ville pour se réfugier ailleurs, et que ceux qui y resteront, ne peuvent éviter d'y périr de la mort la plus funeste. En vous donnant de semblables conseils, il était si transporté de colère et de rage, qu'il ne fit pas même attention qu'outre les autres inconvénients qui s'ensuivraient si le sénat rompait le traité, les pauvres qui sont grand nombre, seraient contraints, dès qu'ils se verraient pressés par la famine, de se jeter sur les auteurs du mal et de les regarder comme leurs plus cruels ennemis. Que si vous eussiez été assez déraisonnables pour donner dans la même fureur, et pour vous livrer à ses emportements, il n'y avait point de milieu, il fallait absolument ou que tout le peuple pérît, ou que de toute la race des patriciens il n'en restât pas un seul. Ne croyez pas que nous eussions été assez esclaves pour souffrir ou qu'on nous ôtât la vie ou qu'on nous chassât de notre patrie. Après avoir invoqué les dieux et les génies témoins de nos maux, n'en doutez pas, Messieurs, vous nous eussiez vu couvrir les rues et les places de corps morts, et nous n'aurions enfin terminé notre destinée qu'en répandant le sang de nos citoyens. Voila les impiétés où Marcius nous engageait par ses discours : voila à quelles extrémités il a cru qu'il devait nous porter par ses mauvais conseils.


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Dernière mise à jour : 19/08/2009