[2,7] CHAPITRE VII.
Οἱ δὲ τοῦ φόβου κατηγοροῦντες κατατρέχουσι τοῦ νόμου, εἰ δὲ τοῦ νόμου, δῆλόν που ὡς καὶ τοῦ δεδωκότος τὸν νόμον θεοῦ. Τρία γὰρ ταῦτα ἐξ ἀνάγκης ὑφέστηκεν περὶ τὸ ὑποκείμενον, ὁ διοικῶν, ἡ διοίκησις, τὸ διοικούμενον. Εἰ γοῦν καθ´ ὑπόθεσιν ἐξέλοιεν τὸν νόμον, ἀνάγκη δήπου ἕκαστον ὃς ἄγεται ὑπὸ ἐπιθυμίας, ἡδονῇ χαριζόμενον ἀμελεῖν μὲν τοῦ καλῶς ἔχοντος, ὑπερφρονεῖν δὲ τοῦ θείου, ἀσεβεῖν δὲ ἅμα καὶ ἀδικεῖν ἀδεῶς ἀποσκιρτήσαντα τῆς ἀληθείας. Ναί, φασίν, ἄλογος ἔκκλισις ὁ φόβος ἐστὶ καὶ πάθος. Τί σὺ λέγεις; καὶ πῶς ἄν σοι ἔτι σῴζοιτο οὗτος ὁ ὅρος διὰ λόγου δοθείσης μοι τῆς ἐντολῆς; ἐντολὴ δὲ ἀπαγορεύει, τὸν φόβον ἐπαρτῶσα διὰ παιδείαν τῶν οὕτως ἐπιδεχομένων νουθετεῖσθαι. Οὐ τοίνυν ἄλογος ὁ φόβος, λογικὸς μὲν οὖν· πῶς γὰρ οὔ, παραινῶν
« Οὐ φονεύσεις, οὐ μοιχεύσεις, οὐ κλέψεις, οὐ ψευδομαρτυρήσεις»;
Ἀλλ´ εἰ σοφίζονται τὰ ὀνόματα, εὐλάβειαν καλούντων οἱ φιλόσοφοι τὸν τοῦ νόμου φόβον, εὔλογον οὖσαν ἔκκλισιν. Ὀνοματομάχους τούτους οὐκ ἀπὸ τρόπου ὁ Φασηλίτης ἐκάλει Κριτόλαος. Ἀστεία μὲν οὖν ἤδη καὶ καλλίστη πέφηνε τοῖς ἐγκαλοῦσιν ἡμῖν ἡ ἐντολὴ ὀνόματος ἐναλλαγῇ νοηθεῖσα. Ἡ οὖν εὐλάβεια λογικὴ δείκνυται, τοῦ βλάπτοντος ἔκκλισις οὖσα, ἐξ ἧς ἡ μετάνοια τῶν προημαρτημένων φύεται.
« Ἀρχὴ γὰρ σοφίας φόβος κυρίου, σύνεσις δὲ ἀγαθὴ πᾶσι τοῖς ποιοῦσιν αὐτήν.»
Τὴν σοφίας λέγει ποίησιν, ἥ ἐστι φόβος θεοῦ ὁδοποιῶν εἰς σοφίαν. Εἰ δὲ ὁ νόμος φόβου ἐμποιητικός, ἀρχὴ σοφίας γνῶσις νόμου, καὶ οὐκ ἔστιν ἄνευ νόμου σοφός. Ἄσοφοι τοίνυν οἱ παραιτούμενοι τὸν νόμον, ᾧ ἕπεται ἀθέους αὐτοὺς λογίζεσθαι. Παιδεία δὲ ἀρχὴ σοφίας. « Σοφίαν δὲ καὶ παιδείαν ἀσεβεῖς ἐξουθενήσουσιν», λέγει ἡ γραφή.
Τίνα δὲ τὰ φοβερὰ ὁ νόμος καταγγέλλει, θεασώμεθα. Εἰ μὲν τὰ μεταξὺ ἀρετῆς καὶ κακίας, οἷον πενίαν καὶ νόσον καὶ ἀδοξίαν καὶ δυσγένειαν καὶ ὅσα παραπλήσια, ταῦτα μὲν καὶ οἱ κατὰ πόλιν νόμοι προτείνοντες ἐπαινοῦνται, καὶ τοῖς ἐκ Περιπάτου τρία γένη τῶν ἀγαθῶν εἰσηγουμένοις καὶ τὰ τούτων ἐναντία λογιζομένοις εἶναι κακὰ ἁρμόνιος ἥδε ἡ δόξα· ἡμῖν δὲ ὁ δοθεὶς νόμος τὰ τῷ ὄντι κακὰ ἀποφεύγειν προστάττει, μοιχείαν, ἀσέλγειαν, παιδεραστίαν, ἄγνοιαν, ἀδικίαν, νόσον ψυχῆς, θάνατον, οὐ τὸν διαλύοντα ψυχὴν ἀπὸ σώματος, ἀλλὰ τὸν διαλύοντα ψυχὴν ἀπὸ ἀληθείας· δειναὶ γὰρ καὶ φοβεραὶ τῷ ὄντι κακίαι αὗται καὶ αἱ ἀπὸ τούτων ἐνέργειαι·
« Οὐ μὴν ἀδίκως» ἐκτείνεσθαι «δίκτυα πτερωτοῖς» λέγουσιν οἱ χρησμοὶ οἱ θεῖοι, «αὐτοὶ γὰρ αἱμάτων μετέχοντες θησαυρίζουσιν ἑαυτοῖς κακά·»
Πῶς οὖν ἔτι οὐκ ἀγαθὸς ὁ νόμος πρός τινων αἱρέσεων λέγεται ἐπιβοωμένων τὸν ἀπόστολον λέγοντα
« Διὰ γὰρ νόμου γνῶσις ἁμαρτίας»;
πρὸς οὕς φαμεν· ὁ νόμος οὐκ ἐποίησεν, ἀλλ´ ἔδειξεν τὴν ἁμαρτίαν· προστάξας γὰρ ἃ ποιητέον ἤλεγξε τὰ μὴ ποιητέα. Ἀγαθοῦ δὲ τὸ μὲν σωτήριον ἐκδιδάξαι, τὸ δὲ δηλητήριον ἐπιδεῖξαι, καὶ τῷ μὲν χρῆσθαι συμβουλεῦσαι, τὸ δὲ ἀποφυγεῖν κελεῦσαι. Αὐτίκα ὁ ἀπόστολος, ὃν οὐ συνιᾶσι, γνῶσιν εἶπεν ἁμαρτίας διὰ νόμου πεφανερῶσθαι, οὐχὶ ὑπόστασιν εἰληφέναι. Πῶς δ´ οὐκ ἀγαθὸς ὁ παιδεύων νόμος,
« Ὁ παιδαγωγὸς εἰς Χριστὸν»
δοθείς, ἵνα δὴ ἐπιστρέψωμεν διὰ φόβου παιδευτικῶς κατευθυνόμενοι πρὸς τὴν διὰ Χριστοῦ τελείωσιν;
« Οὐ βούλομαι» φησίν, «τὸν θάνατον τοῦ ἁμαρτωλοῦ ὡς τὴν μετάνοιαν αὐτοῦ.»
Μετάνοιαν δὲ ἐντολὴ ποιεῖ, κωλυτικὴ μὲν τῶν μὴ ποιητέων, ἐπαγγελτικὴ δὲ τῶν εὐεργεσιῶν. Θάνατον, οἶμαι, τὴν ἄγνοιαν λέγει· καὶ
« Ὁ ἐγγὺς κυρίου πλήρης μαστίγων·»
ὁ συνεγγίζων δηλονότι τῇ γνώσει κινδύνων, φόβων, ἀνιῶν, θλίψεων διὰ τὸν πόθον τῆς ἀληθείας ἀπολαύει·
« Υἱὸς γὰρ πεπαιδευμένος σοφὸς ἀπέβη, καὶ διεσώθη ἀπὸ καύματος υἱὸς νοήμων, υἱὸς δὲ νοήμων δέξεται ἐντολάς.»
Καὶ Βαρνάβας ὁ ἀπόστολος
« Οὐαὶ οἱ συνετοὶ παρ´ ἑαυτοῖς καὶ ἐνώπιον αὐτῶν ἐπιστήμονες»
προτάξας ἐπήγαγεν·
« Πνευματικοὶ γενώμεθα, ναὸς τέλειος τῷ θεῷ. Ἐφ´ ὅσον ἐστὶν ἐφ´ ἡμῖν, μελετῶμεν τὸν φόβον τοῦ θεοῦ καὶ φυλάσσειν ἀγωνιζώμεθα τὰς ἐντολὰς αὐτοῦ, ἵνα ἐν τοῖς δικαιώμασιν αὐτοῦ εὐφρανθῶμεν.»
Ὅθεν « Ἀρχὴ σοφίας φόβος θεοῦ» θείως λέλεκται.
| [2,7] CHAPlTRE VII.
Les détracteurs de la crainte sont en même temps les détracteurs de la loi. Attaquer la loi, c'est évidemment attaquer Dieu, auteur de la loi. Peut-on séparer l'administrateur de l'administration, et l'administration de la chose administrée? Vous posez en principe l'abolition de la loi ! il faut dès lors que chacun, se livrant au plaisir selon que ses désirs l'y poussent, méprise ce qui est juste, dédaigne Dieu, et affiche, sans crainte, l'injustice et l'impiété, puisqu'il a déserté les voies de la vérité. La crainte, dites-vous, n'est qu'un instinct de fuite où la raison n'agit en rien, une maladie de l'âme. Qu'est-ce à dire? Et comment pouvez-vous admettre plus longtemps une pareille définition, quand le précepte de la crainte m'a été donné par le Verbe lui-même? Or, le précepte a promulgué la crainte, préparant ainsi, par la discipline, la conversion du pécheur qui s'y soumet. La crainte n'est donc pas étrangère à la raison ; elle a donc la raison pour guide.
Comment n'en serait-il pas ainsi? La loi dit : «Tu ne tueras point ; tu ne seras point adultère ; tu ne déroberas point ; tu ne porteras point de faux témoignage. » Mais si les philosophes veulent sophistiquer sur les mots, eh bien ! qu'ils décorent la crainte de la loi du nom de circonspection, avertissement de la raison qui nous conseille de fuir. C'était à bon droit que Critolaüs le phasélyte appellait ces philosophes batailleurs de mots. Envisagé sous une autre qualification, le précepte a paru sage et même sublime à nos détracteurs. La circonspection, selon eux, est donc conforme à la raison, puisqu'elle nous porte à fuir toute chose nuisible, et qu'à sa suite arrive le repentir des fautes commises. Car, « la crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse. » La véritable intelligence habite en ceux qui réprouvent. David nomme la sagesse une opération dont le commencement est la crainte de Dieu ; crainte qui nous ouvre la route vers la sagesse. Si la loi engendre la crainte, le commencement de la sagesse est la connaissance de la loi, et, sans la loi, pas de sage. Les insensés sont ceux qui repoussent la loi; aussi est-ce justice de les appeler athées. Mais la discipline est le commencement de la sagesse. « Les insensés méprisent la sagesse et la discipline », dit l'Ecriture. Voyons les maux que la loi proclame redoutables. Sont-ce les maux qui tiennent le milieu entre le vice et la vertu , la pauvreté, par exemple, les maladies, l'obscurité du rang, la bassesse de la naissance et d'autres semblables? Mais on vante la législation de plusieurs cités qui les proposent pour but. C'est aussi l'opinion des Péripatéticiens, qui établissent trois sortes de biens, et regardent leurs contraires comme des maux. Mais notre loi à nous, nous ordonne de fuir les véritables maux, savoir : l'adultère, le libertinage , le péché de Sodême, l'ignorance, l'injustice, les maladies de l'âme, la mort, non celle qui sépare l'âme du corps, mais celle qui sépare l'âme de la vérité. Voilà les maux graves et véritablement à redouter, ainsi que les désordres qui en découlent.
"Non, on ne tend pas impunément des pièges à l'innocence", disent les divins Proverbes; car les complices du meurtre amassent sur leurs propres têtes un trésor de maux. Comment donc certains hérétiques viennent-ils prétendre encore que la loi n'est pas bonne, en appelant de tous leurs poumons à cette parole de l'apôtre : « La loi donne la connaissance du péché. » Nous répondons : La loi n'a pas fait le péché ; elle l'a montré. Après avoir prescrit ce qu'il faut faire, elle a frappé de blâme ce qu'il ne fallait pas faire. Or, enseigner ce qui sauve, et signaler ce qui perd, conseiller l'un, défendre l'autre, n'est-ce pas là le caractère d'une bonne loi? Ils n'ont pas compris l'apôtre. D'après lui la connaissance du péché a été rendue manifeste par la loi ; il ne dit pas que l'on reçoive de la loi la cause du péché. Comment donc ne serait-elle pas bonne, la loi qui nous sert de maître et nous conduit, comme des enfants, à Jésus-Christ, afin que, disciplinés par la crainte, et changeant de route, nous marchions droit à la perfection que l'on acquiert par Jésus-Christ ? « Je ne veux pas la mort de l'impie, dit le Seigneur, mais je veux que l'impie se convertisse. » Or, le précepte fait le repentir, en défendant d'une part et en commandant de l'autre. Je pense que par la mort le Seigneur entend l'ignorance. Et par ces mots : « celui qui est près du Seigneur est plein de châtiments », il veut dire, sans doute, que celui qui s'approche de la connaissance brave les dangers, les craintes, les ennuis et les tribulations par amour pour la vérité. Car , après avoir été châtié, le fils devient sage; et le fils intelligent échappe au désordre des passions ; et il se soumet aux préceptes. « Malheur à vous qui êtes sages à vos propres yeux, dit l'apôtre Barnabé ; malheur à ceux qui croient à leur prudence ! » Puis il ajoute : « Servons Dieu en esprit ; soyons ce temple digne de sa majesté. Autant qu'il est en nous, méditons la crainte de Dieu, et combattons pour garder ses préceptes, afin de nous « réjouir de l'accomplissement de ses ordonnances. » Delà cette parole divine : « La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse. «
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