HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Les Stromates, livre II

Chapitre 13

  Chapitre 13

[2,13] CHAPITRE XIII. Τὸν οὖν εἰληφότα τὴν ἄφεσιν τῶν ἁμαρτιῶν οὐκέτι ἁμαρτάνειν χρή. Ἐπὶ γὰρ τῇ πρώτῃ καὶ μόνῃ μετανοίᾳ τῶν ἁμαρτιῶν (αὕτη ἂν εἴη τῶν προϋπαρξάντων κατὰ τὸν ἐθνικὸν καὶ πρῶτον βίον, τὸν ἐν ἀγνοίᾳ λέγω) αὐτίκα τοῖς κληθεῖσι πρόκειται μετάνοια καθαίρουσα τὸν τόπον τῆς ψυχῆς ἀπὸ τῶν πλημμελημάτων, ἵνα πίστις θεμελιωθῇ. «καρδιογνώστης» δὲ ὢν κύριος καὶ τὰ μέλλοντα προγινώσκων τό τε εὐμετάβολον τοῦ ἀνθρώπου καὶ τὸ παλίμβολον καὶ πανοῦργον τοῦ διαβόλου ἄνωθεν ἀρχῆθεν προεῖδεν, ὡς ζηλώσας ἐπὶ τῇ ἀφέσει τῶν ἁμαρτιῶν τὸν ἄνθρωπον προστρίψεταί τινας αἰτίας τῶν ἁμαρτημάτων τοῖς δούλοις τοῦ θεοῦ, φρονίμως πονηρευόμενος, ὅπως δὴ καὶ αὐτοὶ συνεκπέσοιεν αὐτῷ. ἔδωκεν οὖν ἄλλην ἔτι τοῖς κἀν τῇ πίστει περιπίπτουσί τινι πλημμελήματι πολυέλεος ὢν μετάνοιαν δευτέραν, ἵν´, εἴ τις ἐκπειρασθείη μετὰ τὴν κλῆσιν, βιασθεὶς δὲ καὶ κατασοφισθείς, μίαν ἔτι « Μετάνοιαν ἀμετανόητον» λάβῃ. « Ἑκουσίως γὰρ ἁμαρτανόντων ἡμῶν μετὰ τὸ λαβεῖν τὴν ἐπίγνωσιν τῆς ἀληθείας, οὐκέτι περὶ ἁμαρτιῶν ἀπολείπεται θυσία, φοβερὰ δέ τις ἐκδοχὴ κρίσεως καὶ πυρὸς ζῆλος ἐσθίειν μέλλοντος τοὺς ὑπεναντίουςΑἱ δὲ συνεχεῖς καὶ ἐπάλληλοι ἐπὶ τοῖς ἁμαρτήμασι μετάνοιαι οὐδὲν τῶν καθάπαξ μὴ πεπιστευκότων διαφέρουσιν μόνῳ τῷ συναίσθεσθαι ὅτι ἁμαρτάνουσι· καὶ οὐκ οἶδ´ ὁπότερον αὐτοῖν χεῖρον, τὸ εἰδότα ἁμαρτάνειν μετανοήσαντα ἐφ´ οἷς ἥμαρτεν πλημμελεῖν αὖθις· τῷ ἐλέγχεσθαι γὰρ ἑκατέρωθεν ἁμαρτία φαίνεται, μὲν ἐπὶ τῷ πραχθῆναι καταγινωσκομένη πρὸς τοῦ ἐργάτου τῆς ἀνομίας, δὲ τὸ πραχθησόμενον προγινώσκοντος ὡς φαῦλον ἐπιχειροῦντος. Καὶ μὲν θυμῷ χαρίζεται ἴσως καὶ ἡδονῇ, οὐκ ἀγνοῶν τίσι χαρίζεται· δὲ ἐφ´ οἷς ἐχαρίσατο μετανοῶν, εἶτα παλινδρομῶν αὖθις εἰς ἡδονήν, συνάπτει τῷ τὴν ἀρχὴν ἑκουσίως ἐξαμαρτάνοντι· ἐφ´ γάρ τις μετενόησεν, αὖθις τοῦτο ποιῶν, οὗ πράσσει κατεγνωκώς, τοῦτο ἑκὼν ἐπιτελεῖ. μὲν οὖν ἐξ ἐθνῶν καὶ τῆς προβιότητος ἐκείνης ἐπὶ τὴν πίστιν ὁρμήσας ἅπαξ ἔτυχεν ἀφέσεως ἁμαρτιῶν· δὲ καὶ μετὰ ταῦτα ἁμαρτήσας, εἶτα μετανοῶν, κἂν συγγνώμης τυγχάνῃ, αἰδεῖσθαι ὀφείλει, μηκέτι λουόμενος εἰς ἄφεσιν ἁμαρτιῶν. Δεῖ γὰρ οὐ τὰ εἴδωλα μόνον καταλιπεῖν πρότερον ἐξεθείαζεν, ἀλλὰ καὶ τὰ ἔργα τοῦ προτέρου βίου « Τὸν οὐκ ἐξ αἱμάτων οὐδὲ ἐκ θελήματος σαρκός», ἐν πνεύματι δὲ ἀναγεννώμενον· ὅπερ εἴη ἂν τὸ μὴ εἰς ταὐτὸν ὑπενεχθέντα πλημμέλημα μετανοῆσαι· μελέτη γὰρ ἔμπαλιν ἁμαρτιῶν τὸ πολλάκις μετανοεῖν καὶ ἐπιτηδειότης εἰς εὐτρεψίαν ἐξ ἀνασκησίας. Δόκησις τοίνυν μετανοίας, οὐ μετάνοια, τὸ πολλάκις αἰτεῖσθαι συγγνώμην ἐφ´ οἷς πλημμελοῦμεν πολλάκις· « Δικαιοσύνη δὲ ἀμώμους ὀρθοτομεῖ ὁδούς», κέκραγεν γραφή. Καὶ πάλιν αὖ· « τοῦ ἀκάκου δικαιοσύνη κατορθώσει τὴν ὁδὸν αὐτοῦΝαὶ μὴν «καθὼς οἰκτείρει πατὴρ υἱούς, ᾠκτείρησεν κύριος τοὺς φοβουμένους αὐτὸν» Δαβὶδ γράφει· « Οἱ σπείροντες» οὖν «ἐν δάκρυσιν ἐν ἀγαλλιάσει θεριοῦσι» τῶν ἐν μετανοίᾳ ἐξομολογουμένων· « Μακάριοι γὰρ πάντες οἱ φοβούμενοι τὸν κύριονὉρᾷς τὸν τοῖς ἐν τῷ εὐαγγελίῳ ἐμφερῆ μακαρισμόν; « Μὴ φοβοῦφησίν, «ὅταν πλουτήσῃ ἄνθρωπος, καὶ ὅταν πληθυνθῇ δόξα τοῦ οἴκου αὐτοῦ· ὅτι οὐκ ἐν τῷ ἀποθνῄσκειν αὐτὸν λήψεται τὰ πάντα, οὐδὲ συγκαταβήσεται αὐτῷ δόξα αὐτοῦ.» « Ἐγὼ δὲ ἐν τῷ ἐλέει σου εἰσελεύσομαι εἰς τὸν οἶκόν σου, προσκυνήσω πρὸς ναὸν ἅγιόν σου ἐν φόβῳ σου. Κύριε, ὁδήγησόν με ἐν τῇ δικαιοσύνῃ σουὉρμὴ μὲν οὖν φορὰ διανοίας ἐπί τι ἀπό του· πάθος δὲ πλεονάζουσα ὁρμὴ ὑπερτείνουσα τὰ κατὰ τὸν λόγον μέτρα, ὁρμὴ ἐκφερομένη καὶ ἀπειθὴς λόγῳ· παρὰ φύσιν οὖν κίνησις ψυχῆς κατὰ τὴν πρὸς τὸν λόγον ἀπείθειαν τὰ πάθη ( δ´ ἀπόστασις καὶ ἔκστασις καὶ ἀπείθεια ἐφ´ ἡμῖν, ὥσπερ καὶ ὑπακοὴ ἐφ´ ἡμῖν· διὸ καὶ τὰ ἑκούσια κρίνεταιαὐτίκα καθ´ ἓν ἕκαστον τῶν παθῶν εἴ τις ἐπεξίοι, ἀλόγους ὀρέξεις εὕροι ἂν αὐτά. [2,13] CHAPITRE XIII. Une fois qu'il a reçu la rémission de ses péchés, l'homme ne doit donc plus faillir, parce que la première pénitence, celle des fautes qui souillèrent la vie de paganisme, c'est-à-dire la vie d'ignorance, est la meilleure. Elle est proposée à ceux qui ont été appelés comme purification de l'âme pour y établir la foi. Mais le Seigneur qui lit dans le secret des coeurs et connait l'avenir, a prévu d'en haut et dès le commencement l'inconstance de l'homme, son penchant aux rechûtes, et les artifices du démon. Il n'ignore pas que l'ange du mal, jaloux de ce que l'homme jouit du privilège de la rémission des péchés, suggérera des occasions de faillir aux serviteurs de Dieu, et que sa malice leur tendra habilement des pièges pour les entrainer dans sa ruine. Dieu l'a prédit, et dans l'abondance de sa miséricorde, il a fait don d'une seconde pénitence aux enfants de la foi qui viendraient à tomber ; afin que si la faiblesse, cédant à la force ou à la séduction, se laissait tenter, elle reçût une seconde pénitence, celle après laquelle il n'y a plus de pénitence. « Car, si nous péchons volontairement après avoir recu la connaissance de la vérité, il n'y a plus désormais de victime pour les péchés, mais il ne nous reste qu'une attente terrible du jugement, et le feu vengeur qui dévorera les ennemis de Dieu. » Ceux dont les pénitences et les fautes se succèdent continuellement ne diffèrent en rien de ceux qui n'ont pas encore la foi, sinon qu'ils ont péché avec connaissance de cause. Et je ne sais ce qu'il y a de plus funeste, ou de pécher sciemment, ou de se repentir de ses péchés et d'y retomber de nouveau ; des deux côtés la faute est évidente. Ici, pendant l'acte même, l'iniquité est condamnée par l'ouvrier de l'iniquité ; là, l'auteur du péché le connait avant de le commettre, et pourtant il s'y livre avec la conviction que c'est un mal. L'un se fait l'esclave de la colère et du plaisir, n'ignorant pas à quels penchants il s'abandonne ; l'autre qui, après s'être repenti de ses vices, se replonge de nouveau dans la volupté, touche de près à celui qui, dès le principe, pèche volontairement; faire succéder au repentir d'un péché l'acte de ce même péché, tout en le condamnant, n'est-ce pas le commettre avec connaissance de cause ? Celui donc d'entre les gentils qui, de sa vie antérieure et profane, a pris son vol vers la foi, a obtenu d'un seul coup la rémission de tous ses péchés. Mais celui qui, pécheur relapse, s'est ensuite repenti, lors même qu'il obtient son pardon, doit rougir de honte, comme n'étant plus lavé par les eaux baptismales pour la rémission des péchés. Car il faut qu'il renonce, non seulement aux idoles dont il se faisait auparavant des dieux, mais encore aux œuvres de sa vie antérieure, l'homme qui est né à la foi, non du sang ni de la volonté de la chair, mais qui a été régénéré dans l'esprit; ce qui arrivera si, fidèle à ne pas retomber dans le même péché, il se repent avec sincérité. Je le répète, la fréquence du repentir est trop souvent une sorte de complaisance pour le péché, une disposition à la rechûte, faute de s'exercer à la pénitence réelle. Ce n'est donc pas la pénitence, mais le semblant de la pénitence, que de toujours implorer son pardon pour des fautes toujours commises. « Ta justice aplanira les sentiers du juste, » dit l'Écriture ; puis ailleurs : « La justice aplanit la voie de l'innocent. » David lai-même écrit : « Comme un père s'attendrit sur ses enfants, ainsi le Seigneur a pitié de ceux qui le craignent. Ceux qui ont semé dans les larmes moissonneront dans l'allégresse, » dit-il encore de ceux qui, dans la pénitence, confessent le Seigneur. Heureux ceux qui craignent le Seigneur. On trouve, dans l'Evangile, une semblable définition de la félicité : « Ne craignez pas l'homme, quand il multipliera ses richesses et qu'il étendra la gloire de sa maison. A la mort, il n'emportera pas son opulence, et sa gloire ne descendra pas avec lui dans le tombeau. Pour moi, grâce à votre miséricorde, j'entrerai dans votre demeure ; je me prosternerai dans la crainte devant votre sanctuaire. Seigneur, conduisez-moi dans votre « justice. » Le désir est donc un mouvement timide de l'esprit, qui nous porte vers un objet ou nous en éloigne ; la passion, un désir exagéré, poussé au delà des bornes, sans frein et rebelle à ce que demande la raison. Les passions sont donc des perturbations contre nature, qui agitent l'âme et la soulèvent contre la raison. La défection, l'égarement et la désobéissance sont en notre pouvoir aussi bien que l'obéissance. C'est pourquoi tout acte volontaire est passible de jugement. Quiconque voudra s'attacher à étudier chacune des passions, l'une après l'autre, trouvera pour conclusion immédiate qu'elles ne sont que des appétits contraires à la raison.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010