HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Les Stromates, livre II

Chapitre 12

  Chapitre 12

[2,12] CHAPITRE XII. Τῆς δὲ πίστεως καθάπερ τοῦ χρόνου διττῶν ὄντων εὕροιμεν ἂν διττὰς ἀρετὰς συνοικούσας ἀμφοῖν. Τοῦ γὰρ χρόνου τῷ μὲν παρῳχηκότι μνήμη, τῷ δὲ μέλλοντι ἐλπίς ἐστι· πιστεύομεν δὲ τὰ παρῳχηκότα γεγονέναι καὶ τὰ μέλλοντα ἔσεσθαι· ἀγαπῶμέν τε αὖ, οὕτως ἔχειν τὰ παρῳχηκότα πίστει πεπεισμένοι, τὰ μέλλοντα ἐλπίδι ἀπεκδεχόμενοι. Διὰ πάντων γὰρ ἀγάπη τῷ γνωστικῷ πεφοίτηκεν ἕνα θεὸν εἰδότι· « Καὶ ἰδού, πάντα ὅσα δεδημιούργηκε λίαν καλὰ» οἶδέν τε καὶ θαυμάζει· θεοσέβεια δὲ προστίθησι «μῆκος βίου» καὶ «φόβος κυρίου προστίθησιν ἡμέρας». Ὡς οὖν αἱ ἡμέραι μόριον βίου τοῦ κατ´ ἐπανάβασιν, οὕτω καὶ φόβος τῆς ἀγάπης ἀρχή, κατὰ παραύξησιν πίστις γινόμενος, εἶτα ἀγάπη· ἀλλ´ οὐχ ὡς φοβοῦμαι τὸ θηρίον καὶ μισῶ (διττοῦ τυγχάνοντος τοῦ φόβου), ὡς δὲ καὶ τὸν πατέρα δέδια, ὃν φοβοῦμαι ἅμα καὶ ἀγαπῶ· πάλιν, φοβούμενος μὴ κολασθῶ, ἐμαυτὸν ἀγαπῶ, αἱρούμενος τὸν φόβον· δὲ φοβούμενος προσκόψαι τῷ πατρὶ ἀγαπᾷ αὐτόν. Μακάριος οὖν ὃς πιστὸς γίνεται, ἀγάπῃ καὶ φόβῳ κεκραμένος· πίστις δὲ ἰσχὺς εἰς σωτηρίαν καὶ δύναμις εἰς ζωὴν αἰώνιον. Πάλιν προφητεία πρόγνωσίς ἐστιν, δὲ γνῶσις προφητείας νόησις, οἷον γνῶσις τῶν ἐκείνοις προεγνωσμένων ὑπὸ τοῦ προφαίνοντος τὰ πάντα κυρίου. τοίνυν γνῶσις τῶν προαγορευθέντων τριττὴν ἐνδείκνυται τὴν ἔκβασιν, γεγονυῖαν πάλαι ἐνεστηκυῖαν ἤδη ἔσεσθαι μέλλουσαν. Εἶθ´ αἱ μὲν ἀκρότητες ὑποπεπτώκασι πίστει τελεσθέντων ἐλπιζομένων, πειθὼ δὲ παρέχει ἐνεστηκυῖα ἐνέργεια πρὸς τὴν βεβαίωσιν ἀμφοῖν τοῖν ἄκροιν. Εἰ γὰρ μιᾶς οὔσης τῆς προφητείας τὸ μὲν ἤδη τελεῖται, τὸ δὲ πεπλήρωται, πιστὸν ἐντεῦθεν καὶ τὸ ἐλπιζόμενον καὶ τὸ παρῳχηκὸς ἀληθές. Πρότερον γὰρ ἐνεστὸς ἦν, εἶτα ἡμῖν παρῴχηκεν, ὡς εἶναι καὶ τὴν τῶν παρῳχηκότων πίστιν κατάληψιν παρῳχηκότος, καὶ τὴν τῶν ἐσομένων ἐλπίδα κατάληψιν ἐσομένου πράγματος. Τὰς δὲ συγκαταθέσεις οὐ μόνον οἱ ἀπὸ Πλάτωνος, ἀλλὰ καὶ οἱ ἀπὸ τῆς Στοᾶς ἐφ´ ἡμῖν εἶναι λέγουσιν. Πᾶσα οὖν δόξα καὶ κρίσις καὶ ὑπόληψις καὶ μάθησις, οἷς ζῶμεν καὶ σύνεσμεν αἰεὶ τῷ γένει τῶν ἀνθρώπων, συγκατάθεσίς ἐστιν· δ´ οὐδὲν ἄλλο πίστις εἴη ἄν, τε ἀπιστία, ἀπόστασις οὖσα τῆς πίστεως, δυνατὴν δείκνυσι τὴν συγκατάθεσίν τε καὶ πίστιν· ἀνυπαρξίας γὰρ στέρησις οὐκ ἂν λεχθείη. Κἄν τις τἀληθὲς σκοπῇ, εὑρήσει τὸν ἄνθρωπον φύσει διαβεβλημένον μὲν πρὸς τὴν τοῦ ψεύδους συγκατάθεσιν, ἔχοντα δὲ ἀφορμὰς πρὸς πίστιν τἀληθοῦς. « τοίνυν συνέχουσα τὴν ἐκκλησίαν», ὥς φησιν Ποιμήν, «ἀρετὴ πίστις ἐστί, δι´ ἧς σῴζονται οἱ ἐκλεκτοὶ τοῦ θεοῦ· δὲ ἀνδριζομένη ἐγκράτεια. Ἕπεται δ´ αὐταῖς ἁπλότης, ἐπιστήμη, ἀκακία, σεμνότης, ἀγάπη. Πᾶσαι δὲ αὗται πίστεώς εἰσι θυγατέρεςΚαὶ πάλιν· « Προηγεῖται μὲν πίστις, φόβος δὲ οἰκοδομεῖ, τελειοῖ δὲ ἀγάπη.» « Φοβητέον οὖν τὸν κύριον», λέγει, «εἰς οἰκοδομήν, ἀλλ´ οὐ τὸν διάβολον εἰς καταστροφήνἜμπαλιν δέ· « Τὰ μὲν ἔργα τοῦ κυρίου, τουτέστι τὰς ἐντολάς, ἀγαπητέον καὶ ποιητέον, τὰ δὲ ἔργα τοῦ διαβόλου φοβητέον καὶ οὐ ποιητέον· μὲν γὰρ τοῦ θεοῦ φόβος παιδεύει καὶ εἰς ἀγάπην ἀποκαθίστησιν, δὲ τῶν τοῦ διαβόλου ἔργων μῖσος ἔχει σύνοικον δὲ αὐτὸς καὶ τὴν μετάνοιαν « Σύνεσιν» εἶναί φησι «μεγάλην· μετανοῶν γὰρ ἐφ´ οἷς ἔδρασεν οὐκέτι ποιεῖ λέγει, βασανίζων δὲ ἐφ´ οἷς ἥμαρτεν τὴν ἑαυτοῦ ψυχὴν ἀγαθοεργεῖ.» « Ἄφεσις τοίνυν ἁμαρτιῶν μετανοίας διαφέρει, ἄμφω δὲ δείκνυσι τὰ ἐφ´ ἡμῖν[2,12] CHAPITRE XII. La foi étant double, comme le temps, nous trouvons en elle deux facultés qui se tiennent, le souvenir qui s'applique au passé, l'espérance qui s'applique à l'avenir. Que les choses passées aient eu lieu, que les choses futures doivent être, nous le croyons fermement. Et alors convaincus par la foi, nous acquiesçons par l'amour aux formes qu'a revêtues le passé, tandis que, par l'espérance, nous attendons les événements qui ne sont pas encore. Chez le gnostique, l'amour entre dans toutes les parties de l'édifice. Il sait qu'il n'y a qu'un Dieu, et que toutes les œuvres de Dieu sont parfaites ; il le sait, et il admire. La piété ajoute aux années de la vie, et la crainte du Seigneur, à la longueur des jours ; et de même que les jours mortels sont une partie de cette vie, qui va montant à l'éternité ; ainsi la crainte est le commencement de l'amour. Elle devient, par accroissement , la foi d'abord, l'amour ensuite. Mais la crainte de Dieu n'est pas comme la crainte et l'aversion qu'inspiré une bête féroce (souvenons-nous que la crainte est double). J'appréhende le blâme de mon père que je crains et que j'aime à la fois. Dans la crainte du châtiment, je m'affectionne moi-même en choisissant la crainte ; mais craindre d'offenser son père, c'est l'aimer. Heureux donc celui qui devient fidèle sous la double influence de l'amour et de la crainte ! La foi est une force pour le salut, et une puissance pour la vie éternelle. La prophétie est une préscience. La connaissance est l'intelligence de la prophétie, et pour ainsi dire la connaissance des choses révélées d'avance aux prophètes, par le Seigneur, qui manifeste tout avant le temps. Ainsi, la connaissance des choses prédites nous découvre trois sortes d'événements ; ou celui qui a eu lieu, ou celui qui est déjà présent, ou celui qui arrivera. Sont du domaine de la foi les deux termes de la prophétie embrassant soit les faits accomplis , soit les faits espérés. Ce qui se passe maintenant sert à nous persuader ces prédictions du passé et de l'avenir. Eu effet, la prophétie étant une, si l'un de ses termes est déjà consommé, tandis que l'autre s'accomplit, ce qu'on attend encore est assuré, et le fait accompli est tenu pour vrai. Car, le passé était d'abord présent, puis il est resté en arrière de nous ; de telle sorte que la foi aux événements qui ne sont plus est la compréhension du passé, et que l'espérance dans les choses futures est la compréhension de l'avenir. Or, consultez, nonseulement les Platoniciens, mais encore les Stoïciens, ils vous diront que les acquiescements sont en notre pouvoir. Donc, toute opinion, tout jugement, toute pensée, toute discipline dans laquelle nous vivons, et qui lie nos rapports avec le genre humain, est un acquiescement qui se confond avec la foi. L'incrédulité ou l'infidélité, par là même qu'elle est la répudiation de la foi, montre aussi la possibilité de l'assentiment et de la foi. Y a-t-il privation d'une chose qui n'existe pas ? Et à bien considérer ici la vérité, on trouvera que l'homme, intérieurement enclin à acquiescer au mensonge, a pourtant en lui des instincts qui le portent vers la foi à la vérité. Que dit le Pasteur ? « La vertu qui tient l'Église dans sa main est la foi, et c'est par elle que les élus de Dieu obtiennent le salut. L'autre vertu virile et forte, c'est la continence. Après elles viennent la simplicité, la science, l'innocence, la gravité de mœurs, la charité; toutes, elles sont les filles de la foi.» Le Pasteur dit eneore : « La foi précède ; la crainte édifie ; la charité achève. » Et ailleurs : « Il faut craindre le Seigneur, pour édifier, mais non Satan, pour détruire. Loin de là, il faut aimer et accomplir les œuvres du Seigneur, c'est-à-dire ses préceptes ; il faut détester et se garder d'accomplir les œuvres du démon ; car la crainte de Dieu nous enseigne et nous replace dans la charite. Mais la crainte des œuvres du démon emporte avec elle la haine. » Le Pasteur poursuit : « La pénitence est une grande intelligence ; car, en se repentant de ses fautes, on ne pèche plus désormais, soit en actions, soit en paroles. Mais, en affligeant son âme par le souvenir de ses péchés, on fait le bien. La rémission des péchés est donc une chose qui diffère de la pénitence. Mais le Pasteur nous montre que toutes les deux dépendent de nous.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010