[1,12] Τὰ αὐτὰ δὲ ταῦτα καὶ περὶ οὐρανοῦ εἴποιμεν, ὅτι πολυφωνότατοι
πραγματεῖαι τοῖς σοφοῖς τοῦ κόσμου περὶ τῆς οὐρανίου φύσεως
καταβέβληνται. Καὶ οἱ μὲν σύνθετον αὐτὸν ἐκ τῶν τεσσάρων στοιχείων
εἰρήκασιν, ὡς ἁπτὸν ὄντα καὶ ὁρατὸν, καὶ μετέχοντα γῆς μὲν διὰ τὴν
ἀντιτυπίαν, πυρὸς δὲ, διὰ τὸ καθορᾶσθαι, τῶν δὲ λοιπῶν, διὰ τὴν μίξιν. Οἱ
δὲ τοῦτον ὡς ἀπίθανον παρωσάμενοι τὸν λόγον, πέμπτην τινὰ σώματος
φύσιν εἰς οὐρανοῦ σύστασιν οἴκοθεν καὶ παρ´ ἑαυτῶν ἀποσχεδιάσαντες
ἐπεισήγαγον. Καὶ ἔστι τι παρ´ αὐτοῖς τὸ αἰθέριον σῶμα, ὃ μήτε πῦρ, φησὶ,
μήτε ἀὴρ, μήτε γῆ, μήτε ὕδωρ, μήτε ὅλως ὅπερ ἓν τῶν ἁπλῶν· διότι τοῖς
μὲν ἁπλοῖς οἰκεία κίνησις ἡ ἐπ´ εὐθείας, τῶν μὲν κούφων ἐπὶ τὸ ἄνω
φερομένων, τῶν δὲ βαρέων ἐπὶ τὸ κάτω. Οὔτε δὲ τὸ ἄνω καὶ τὸ κάτω τῇ
κυκλικῇ περιδινήσει ταὐτόν· καὶ ὅλως τὴν εὐθεῖαν πρὸς τὴν ἐν τῷ κύκλῳ
περιφορὰν πλείστην ἀπόστασιν ἔχειν. Ὧν δὲ αἱ κατὰ φύσιν κινήσεις
παρηλλαγμέναι τυγχάνουσιν, τούτων ἀνάγκη, φασὶ, παρηλλάχθαι καὶ τὰς
οὐσίας. Ἀλλὰ μὴν οὐδὲ ἐκ τῶν πρώτων σωμάτων, ἃ δὴ στοιχεῖα καλοῦμεν,
σύνθετον εἶναι δυνατὸν ἡμῖν ὑποθέσθαι τὸν οὐρανὸν, τῷ τὰ ἐκ διαφόρων
συγκείμενα μὴ δύνασθαι ὁμαλὴν καὶ ἀβίαστον ἔχειν τὴν κίνησιν, ἑκάστου
τῶν ἐνυπαρχόντων ἁπλῶν τοῖς συνθέτοις ἄλλην καὶ ἄλλην ὁρμὴν παρὰ
τῆς φύσεως ἔχοντος. Διὸ πρῶτον μὲν καμάτῳ συνέχεται ἐν τῇ συνεχεῖ
κινήσει τὰ σύνθετα, διὰ τὸ μίαν κίνησιν μὴ δύνασθαι πᾶσιν εὐάρμοστον
εἶναι καὶ φίλην τοῖς ἐναντίοις· ἀλλὰ τὴν τῷ κούφῳ οἰκείαν, πολεμίαν εἶναι
τῷ βαρυτάτῳ. Ὅταν μὲν γὰρ πρὸς τὰ ἄνω κινώμεθα, βαρυνόμεθα τῷ
γεώδει· ὅταν δὲ πρὸς τὰ κάτω φερώμεθα, βιαζόμεθα τὸ πυρῶδες, παρὰ
φύσιν αὐτὸ πρὸς τὸ κάτω καθέλκοντες. Ἡ δὲ πρὸς τὰ ἐναντία διολκὴ τῶν
στοιχείων, διαπτώσεώς ἐστιν ἀφορμή. Τὸ γὰρ ἠναγκασμένον καὶ παρὰ
φύσιν, ἐπ´ ὀλίγον ἀντισχὸν, καὶ τοῦτο βιαίως καὶ μόλις, ταχὺ διελύθη εἰς τὰ
ἐξ ὧν συνετέθη, ἑκάστου τῶν συνελθόντων πρὸς τὴν οἰκείαν χώραν
ἐπανιόντος. Διὰ μὲν δὴ ταύτας, ὥς φασι, τῶν λογισμῶν τὰς ἀνάγκας, τοὺς
τῶν προαγόντων ἀθετήσαντες λόγους, οἰκείας ὑποθέσεως ἐδεήθησαν οἱ
πέμπτην σώματος φύσιν εἰς τὴν οὐρανοῦ καὶ τῶν κατ´ αὐτὸν ἀστέρων
γένεσιν ὑποτιθέμενοι. Ἄλλος δέ τις τῶν σφριγώντων κατὰ πιθανολογίαν
ἐπαναστὰς πάλιν τούτοις, ταῦτα μὲν διέχεε καὶ διέλυσεν, οἰκείαν δὲ παρ´
ἑαυτοῦ ἀντεισήγαγε δόξαν.
| [1,12] Nous dirons la même chose du ciel ; nous dirons que les sages du monde
nous ont donné sur sa nature des dissertations fastueuses. Les uns disent qu'il est
composé des quatre éléments comme étant sensible et visible ; qu'il participe à la terre par sa
solidité, au feu par son éclat, à l'air et à l'eau parce qu'ils sont mêlés avec les corps solides. Les
autres, rejetant cette opinion comme peu vraisemblable, ont imaginé d'eux-mêmes et ont
introduit une cinquième nature ou élément pour en composer le ciel. Ils supposent un corps
éthéré qui n'est ni le feu, ni l’air, ni la terre, ni l'eau, enfin aucun des éléments connus. Les
éléments, disent-ils, ont un mouvement direct, suivant lequel les corps légers se portent en haut et
les pesants en bas ; et le mouvement en haut et en bas n'a aucun rapport avec le mouvement
circulaire. En général, le mouvement en ligne droite est fort différent du mouvement en ligne
courbe. Or les êtres dont les mouvements diffèrent par leur nature, doivent différer aussi dans
leurs essences. D'ailleurs, il est impossible que le ciel soit composé des premiers corps que nous
appelons éléments, par la raison que les êtres composés de substances diverses, ne peuvent avoir
un mouvement égal et libre, chacune des substances qui le composent ayant reçu de la nature une
impulsion propre. Aussi les êtres composés ont de la peine à rester dans un mouvement
continuel, parce qu'ils ne peuvent avoir un mouvement unique, propre et analogue à tous les
contraires, mais que le mouvement du corps léger combat le mouvement du corps grave. Lorsque
nous nous élevons en haut, nous sommes entraînés par ce qui est en nous de terrestre; et lorsque
nous nous portons en bas, nous faisons violence à la partie du feu, que nous entraînons en bas
contre sa nature. Or c'est cette action des éléments d'aller en sens contraire, qui est la cause de la
dissolution des corps. Car ce qui est forcé et contre nature, après avoir résisté un peu de temps
avec beaucoup d'effort et de peine, se dissout bientôt et se sépare des substances simples
auxquelles il est uni, chacune de ces substances reprenant sa place naturelle. C'est pour ces raisons
pressantes, que ceux qui supposent une cinquième nature ou élément pour la génération du ciel et
des astres, ont rejeté les opinions de leurs prédécesseurs, et ont eu besoin d'un nouveau système.
Un autre philosophe, distingué par son éloquence, s'élève contre ceux-ci, attaque leurs sentiments
qu'il prétend détruire, et offre un autre système de sa composition.
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