HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Dieu n'est pas l'auteur du mal

Chapitre 6

  Chapitre 6

[6] Ἀλλὰ μὴν ἔστι τὸ κακὸν, καὶ ἐνέργεια δείκνυσι πολὺ κατὰ τοῦ βίου παντὸς κεχυμένον. Πόθεν οὖν αὐτῷ τὸ εἶναι, εἰ μήτε ἄναρχόν ἐστι, φησὶ, μήτε πεποίηται; Ἀντερωτάσθωσαν οἱ τὰ τοιαῦτα ἐπιζητοῦντες· Πόθεν νόσοι; πόθεν αἱ πηρώσεις τοῦ σώματος; Οὔτε γὰρ ἀγέννητος νόσος, οὔτε μὴν δημιούργημα τοῦ Θεοῦ. Ἀλλ´ ἐκτίσθη μὲν τὰ ζῶα μετὰ τῆς πρεπούσης αὐτοῖς κατασκευῆς κατὰ φύσιν, καὶ παρήχθη πρὸς τὴν ζωὴν ἀπηρτισμένα τοῖς μέλεσιν, ἐνόσησε δὲ τοῦ κατὰ φύσιν παρατραπέντα. Ἐξίσταται γὰρ τῆς ὑγιείας διὰ πονηρὰν δίαιταν δι´ ἡσδηποτοῦν νοσοποιοῦ αἰτίας. Οὐκοῦν σῶμα μὲν ἔκτισεν Θεὸς, οὐχὶ νόσον· καὶ ψυχὴν τοίνυν ἐποίησεν Θεὸς, οὐχὶ δὲ ἁμαρτίαν· ἐκακώθη δὲ ψυχὴ, παρατραπεῖσα τοῦ κατὰ φύσιν. Τί δὲ ἦν αὐτῇ τὸ προηγούμενον ἀγαθόν; προσεδρεία τοῦ Θεοῦ, καὶ διὰ τῆς ἀγάπης συνάφεια· ἧς ἐκπεσοῦσα, τοῖς ποικίλοις καὶ πολυτρόποις ἀῤῥωστήμασιν ἐκακώθη. Διὰ τί δὲ ὅλως δεκτικὴ τοῦ κακοῦ; Διὰ τὴν αὐτεξούσιον ὁρμὴν, μάλιστα πρέπουσαν λογικῇ φύσει. Λελυμένη γὰρ πάσης ἀνάγκης, καὶ αὐθαίρετον ζωὴν λαβοῦσα παρὰ τοῦ κτίσαντος, διὰ τὸ κατ´ εἰκόνα γεγενῆσθαι Θεοῦ, νοεῖ μὲν τὸ ἀγαθὸν, καὶ οἶδεν αὐτοῦ τὴν ἀπόλαυσιν, καὶ ἔχει ἐξουσίαν καὶ δύναμιν, ἐπιμένουσα τῇ τοῦ καλοῦ θεωρίᾳ καὶ τῇ ἀπολαύσει τῶν νοητῶν, διαφυλάσσειν αὑτῆς τὴν κατὰ φύσιν ζωήν· ἔχει δὲ ἐξουσίαν καὶ ἀπονεῦσαί ποτε τοῦ καλοῦ. Τοῦτο δὲ συμβαίνει αὐτῇ, ὅταν, κόρον λαβοῦσα τῆς μακαρίας τέρψεως, καὶ οἷον νυσταγμῷ τινι βαρυνθεῖσα καὶ ἀποῤῥυεῖσα τῶν ἄνωθεν, τῇ σαρκὶ διὰ τὰς αἰσχρὰς τῶν ἡδονῶν ἀπολαύσεις ἀναμιχθῇ. [6] Cependant le mal existe, et son pouvoir montre qu'il est répandu dans toute la vie. D'où a-t-il donc l'existence, si l'on ne peut dire, ni qu'il soit sans principe, ni qu’il ait été créé ? Que ceux qui nous font ces questions nous permettent de leur faire celle-ci : D’où viennent les maladies ? On ne peut dire que la maladie soit incréée, ni qu'elle soit l'ouvrage de Dieu. Les animaux ont été créés avec les parties naturelles qui leur conviennent; ils sont passés à la vie avec leurs membres entiers et parfaits, et ils n'ont été malades que par une altération de la nature. Ils perdent leur santé par un mauvais régime ou par quelque autre cause. Dieu a donc créé le corps et non la maladie ; il a fait l'âme et non le péché. L'âme a été viciée en perdant sa bonté naturelle. Et quel était son bien principal : d'être attachée à Dieu et de lui être unie par la charité. La perte de cette charité l'a plongée dans une foule de maladies de diverses espèces, Et comment est-elle susceptible du mal ? par une conséquence de son libre arbitre, qui convient surtout à une nature raisonnable. Créée à l’image de Dieu, dégagée de toute nécessité, douée d'une liberté parfaite, notre âme conçoit le bien et en connaît la jouissance ; elle a le pouvoir, en persistant dans la contemplation du beau et dans la possession des choses spirituelles, de conserver sa vie naturelle : elle a aussi le pouvoir de s'écarter de ce qui est beau et honnête, comme il lui arrive lorsque, rassasiée d'une volupté bienheureuse, appesantie par une sorte de sommeil, et comme précipitée de la région supérieure, elle se mêle à la chair en se prostituant à de honteux plaisirs.


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Dernière mise à jour : 6/04/2009