[12,62] Οὕτω δὲ παρὰ τοῖς ἀρχαίοις τὰ τῆς τρυφῆς καὶ τῆς
πολυτελείας ἠσκεῖτο ὡς καὶ Παρράσιον τὸν Ἐφέσιον
ζωγραφον πορφύραν ἀμπέχεσθαι, χρυσοῦν στέφανον
ἐπὶ τῆς κεφαλῆς ἔχοντα, ὡς ἱστορεῖ Κλέαρχος ἐν τοῖς
Βίοις. Οὗτος γὰρ παρὰ μέλος ὑπὲρ τὴν γραφικὴν
τρυφήσας λόγῳ τῆς ἀρετῆς ἀντελαμβάνετο καὶ
ἐπέγραφεν τοῖς ὑπ' αὐτοῦ ἐπιτελουμένοις ἔργοις·
(543d) Ἁβροδίαιτος ἀνὴρ ἀρετήν τε σέβων τάδ' ἔγραψεν.
Καί τις ὑπεραλγήσας ἐπὶ τούτῳ παρέγραψεν «
Ῥαβδοδίαιτος ἀνήρ.» Ἐπέγραψεν δ' ἐπὶ πολλῶν ἔργων
αὐτοῦ καὶ τάδε·
Ἁβροδίαιτος ἀνὴρ ἀρετήν τε σέβων τάδ' ἔγραψεν
Παρράσιος κλεινῆς πατρίδος ἐξ ᾽Εφέσου.
Οὐδὲ πατρὸς λαθόμην Εὐήνορος, ὅς ῥά μ' ἔφυσε
γνήσιον, ῾Ελλήνων πρῶτα φέροντα τέχνης.
Ηὔχησε δ' ἀνεμεσήτως ἐν τούτοις·
(543e) Εἰ καὶ ἄπιστα κλύουσι, λέγω τάδε· φημὶ γὰρ ἤδη
τέχνης εὑρῆσθαι τέρματα τῆσδε σαφῆ
χειρὸς ὑφ' ἡμετέρης· ἀνυπέρβλητος δὲ πέπηγεν
οὖρος· ἀμώμητον δ' οὐδὲν ἔγενετο βροτοῖς.
Ἀγωνιζόμενος δέ ποτε πρὸς καταδεέστερον ἐν Σάμῳ
τὸν Αἴαντα καὶ ἡττηθείς, συναχθομένων αὐτῷ τῶν
φίλων, ἕφη ὡς αὐτὸς μὲν ὀλίγον φροντίζοι, Αἴαντι δὲ
συνάχθοιτο δεύτερον ἡττηθέντι. (543f) ἐφόρει δὲ ὑπὸ
τρυφῆς πορφυρίδα καὶ στρόφιον λευκὸν ἐπὶ τῆς
κεφαλῆς εἷχεν σκίπωνί τε ἐπεστηρίζετο χρυσᾶς ἴλικας
ἐμπεπαισμένῳ χρυσοῖς τε ἀνασπαστοῖς ἐπέσφιγγε τῶν
βλαυτῶν τοὺς ἀναγωγέας, ἀλλ' οὐδὲ τὰ κατὰ τὴν
τέχνην ἀηδῶς ἐποιεῖτο ἀλλὰ ῥᾳδίως, ὡς καὶ ᾄδειν
γράφοντα, ὡς ἱστορεῖ Θεόφραστος ἐν τῷ περὶ
Εὐδαιμονίας. Τερατευόμενος δὲ ἔλεγεν, ὅτε τὸν ἐν Λίνδῳ
῾Ηρακλέα ἔγραφεν, ὡς ὄναρ αὐτῷ ἐπιφαινόμενος ὁ θεὸς
σχηματίζοι αὑτὸν πρὸς τὴν τῆς γραφῆς ἐπιτηδειότητα.
Ὅθεν καὶ ἐπέγραψεν τῷ πίνακι·
(544) Οἷος δ' ἐννύχιος φαντάζετο πολλάκι φοιτῶν
Παρρασιῳ δι' ὕπνου, τοῖος ὅδ' ἐστὶν ὁρᾶν.
| [12,62] Les anciens en étaient arrivés à un tel point dans les plaisirs des dépenses
luxueuses et somptuaires que même le peintre d'Éphèse Parrhasius s'habillait lui-
même de pourpre et portait une couronne d'or sur la tête, comme le dit Cléarque
dans ses Vies. Il se livrait au luxe allant à l'encontre du bon goût et au delà de sa
situation en tant que peintre, mais dans sa conversation il prétendait posséder la
vertu, en inscrivant sur ses oeuvres d'art le vers suivant: "C'est un homme délicat et
qui honore en même temps la vertu, qui écrit ces mots." Sur quoi une personne qui
mécontente de cette inscription corrigea :
C'est un homme qui vit à la manière d'un peintre.
Parrhasius inscrivit sur plusieurs de ses travaux aussi ceci :
C'est un homme délicat et qui honore en même temps la vertu, qui écrit ces mots. C'est Parrhasius,
d'Éphèse, sa patrie glorieuse. Je n'ai pas oublié mon père Evenor que m'engendra, moi son propre
fils pour remporter la première place dans l'art grec.
Il s'est aussi vanté sans provoquer la colère des dieux, dans ces lignes :
Bien que je parle à ceux qui entendent et ne croient pas, je parle quand même : Je déclare que
maintenant enfin les termes sûrs de cet art ont été atteints par ma main; insurmonntable est la
frontière que j'ai fixée. Pourtant rien de ce que les mortels font n'est sans blâme.
Une fois, à Samos, il était en compétition avec un artiste inférieur pour une peinture
d'Ajax et il fut battu; comme ses amis lui exprimaient leur condoléances, il répondit
qu'il s'en souciait peu en ce qui le concernait, mais qu'il sympathisait avec Ajax qui
avait été battu une seconde fois. Dans son penchant pour le luxe il portait un
manteau pourpre et avait un bandeau blanc sur la tête; il se soutenait également
avec un bâton avec en relief des spirales en or, et attachait les courroies de ses
sandales avec des fermoirs en or. Cependant, il ne travailla pas à son art sans
plaisir; au contraire, c'était tellement facile pour lui, qu'il chantait en peignant, comme
le dit Théophraste dans son traité sur le Bonheur. Avec un sérieux profond il avait
l'habitude de dire que, quand il avait commencé à peindre à Lindus son Héraclès, le
dieu lui était apparu en rêve, et avait pris exactement la pose appropriée pour la
peinture. C'est pourquoi il écrivit sur le tableau :
Vous le voyez tel qu'il apparut durant la nuit, visitant souvent Parrhasius tandis qu'il dormait.
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