[1,9] ἀπὸ τούτου τοῦ Φιλοξένου καὶ Φιλοξένειοί τινες
πλακοῦντες ὠνομάσθησαν. περὶ τούτου Χρύσιππός
φησιν· ‘ἐγὼ κατέχω τινὰ ὀψοφάγον ἐπὶ τοσοῦτον ἐκπεπτωκότα
τοῦ μὴ ἐντρέπεσθαι τοὺς πλησίον ἐπὶ τοῖς
γινομένοις ὥστε φανερῶς ἐν τοῖς βαλανείοις τήν τε
χεῖρα συνεθίζειν πρὸς τὰ θερμὰ καθιέντα εἰς ὕδωρ
θερμὸν καὶ τὸ στόμα ἀναγαργαριζόμενον θερμῷ, ὅπως
δηλονότι ἐν τοῖς θερμοῖς δυσκίνητος ᾖ. ἔφασαν γὰρ
αὐτὸν καὶ τοὺς ὀψοποιοῦντας ὑποποιεῖσθαι, ἵνα θερμότατα
παρατιθῶσι καὶ μόνος καταναλίσκῃ αὐτὸς τῶν
λοιπῶν συνακολουθεῖν μὴ δυναμένων.’ τὰ δ´ αὐτὰ
καὶ περὶ τοῦ Κυθηρίου Φιλοξένου ἱστοροῦσι καὶ Ἀρχύτου
καὶ ἄλλων πλειόνων, ὧν τις παρὰ Κρωβύλῳ
τῷ κωμικῷ φησιν·
ἐγὼ δὲ πρὸς τὰ θερμὰ ταῦθ´ ὑπερβολῇ
τοὺς δακτύλους δήπουθεν Ἰδαίους ἔχω
καὶ τὸν λάρυγγ´ ἥδιστα πυριῶ τεμαχίοις.
{Β.} κάμινος, οὐκ ἄνθρωπος.
Κλέαρχος δέ φησι Φιλόξενον προλουόμενον
ἐν τῇ πατρίδι κἀν ἄλλαις πόλεσι περιέρχεσθαι
τὰς οἰκίας, ἀκολουθούντων αὐτῷ παίδων {καὶ}
φερόντων ἔλαιον οἶνον γάρον ὄξος καὶ ἄλλα ἡδύσματα·
ἔπειτα εἰσιόντα εἰς τὰς ἀλλοτρίας οἰκίας τὰ
ἑψόμενα τοῖς ἄλλοις ἀρτύειν ἐμβάλλοντα ὧν ἐστι
χρεία, κἆθ´ οὕτως εἰς ἑαυτὸν κύψαντα εὐωχεῖσθαι.
οὗτος εἰς Ἔφεσον καταπλεύσας εὑρὼν τὴν ὀψοπώλιδα
κενὴν ἐπύθετο τὴν αἰτίαν· καὶ μαθὼν ὅτι πᾶν εἰς
γάμους συνηγόρασται λουσάμενος παρῆν ἄκλητος ὡς
τὸν νυμφίον. καὶ μετὰ τὸ δεῖπνον ᾄσας ὑμέναιον,
οὗ ἡ ἀρχὴ ‘Γάμε θεῶν λαμπρότατε’, πάντας
ἐψυχαγώγησεν· ἦν δὲ διθυραμβοποιός. καὶ ὁ νυμφίος
‘Φιλόξενε, εἶπε, καὶ αὔριον ὧδε δειπνήσεις·’
καὶ ὁ Φιλόξενος ‘ἂν ὄψον, ἔφη, μὴ πωλῇ τις.’
| [1,9] C’est du nom de ce Philoxène que certains gâteaux ont été nommés
Philoxéniens. (5e) Chrysippe parlait de cet homme lorsqu'il disait:
« J'ai connu certain gourmand, si impudent, et qui
avait si peu d'égards pour les autres convives, qu'étant au
bain, il s'habituait ouvertement à tenir les mains dans l'eau
très chaude, et même à s'en gargariser la bouche, afin de
ne sentir que très peu l'impression (5f) des mets les
plus chauds. »
On dit même qu'il gagnait secrètement les cuisiniers, et les engageait à
servir tous leurs mets, le plus chaud qu'il fût possible, afin qu'il mangeât ce
qu'il voudrait avant qu'aucun autre pût y toucher. On en a dit autant de
Philoxène de Cythère, d'Archytas et de beaucoup d'autres. Un semblable
glouton parle ainsi dans le comique Crobyle:
« J'ai au suprême degré les doigts à l'épreuve du feu, comme les
Dactyles du mont Ida : quel plaisir pour moi que de me fomenter le gosier
avec des tronçons brûlants de poissons ! Je suis un four, et non un homme....»
Cléarque dit que ce Philoxène allait toujours au bain avant les autres;
qu'ensuite il rôdait autour des maisons (6a) suivi de quelques esclaves qui
portaient de l'huile, du vinaigre, du vin et autres assaisonnements : entrant
alors chez l'un ou chez l'autre, il assaisonnait ce qu'on y avait fait bouillir,
mettant tout ce qu'il fallait, et s'en régalait en glouton. S'étant un jour
embarqué pour Ephèse, il ne fut pas plutôt arrivé qu'il se rendit à la
poissonnerie : n'y ayant rien trouvé, il en demanda la raison. Tout, lui dit-on, a
été enlevé pour une noce. Sur le champ il se baigne, va trouver le nouveau
marié sans être prié ; et après le souper, il chanta l'Épithalame qui
commence ainsi : « Hymen ! le plus brillant des dieux, etc. »
Tout le monde fut enchanté, (6b) car il était poète dithyrambique. L'époux
lui dit : Philoxène, viendrez-vous demain ? Oui, si l'on ne vend pas de
poisson....
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