[1,62] ὅτι δὲ φίλοινοι Αἰγύπτιοι, σημεῖον καὶ τὸ παρὰ
μόνοις αὐτοῖς ὡς νόμιμον ἐν τοῖς δείπνοις πρὸ πάντων
ἐδεσμάτων κράμβας {ἔσθειν} ἑφθὰς μέχρι τοῦ
δεῦρο παρασκευάζεσθαι. καὶ πολλοὶ εἰς τὰς κατασκευαζομένας
ἀμεθύστους προσλαμβάνουσι τὸ τῆς
κράμβης σπέρμα. καὶ ἐν ᾧ δ´ ἂν ἀμπελῶνι κράμβαι
φύωνται, ἀμαυρότερος ὁ οἶνος γίνεται. διὸ καὶ Συβαρῖται,
φησὶ Τίμαιος, πρὸ τοῦ πίνειν
κράμβας ἤσθιον. Ἄλεξις·
ἐχθὲς ὑπέπινες, εἶτα νυνὶ κραιπαλᾷς.
κατανύστασον· παύσῃ γάρ. εἶτά σοι δότω
ῥάφανόν τις ἑφθήν.
Εὔβουλος δέ πού φησι·
γύναι, ῥάφανόν με νομίσας´ εἰς ἐμέ σου τὴν κραιπάλην
μέλλεις ἀφεῖναι πᾶσαν, ὡς ἐμοὶ δοκεῖς.
ὅτι δὲ τὴν κράμβην ῥάφανον ἐκάλουν οἱ παλαιοὶ
Ἀπολλόδωρος δηλοῖ ὁ Καρύστιος·
εἰ δ´ ὅτι καλοῦμεν ῥάφανον, ὑμεῖς δ´ οἱ ξένοι
κράμβην, γυναιξὶ διαφέρειν οἴονται.
Ἀναξανδρίδης·
ἐὰν λούσησθε νῦν
ῥάφανόν τε πολλὴν ἐντράγητε, παύσεται
τὸ βάρος διασκεδᾷ τε τὸ προσὸν νῦν νέφος
ἐπὶ τοῦ μετώπου.
Νικοχάρης·
εἰσαύριον - - - ἀντὶ ῥαφάνων ἑψήσομεν
βαλάνιον, ἵνα νῷν ἐξάγῃ τὴν κραιπάλην.
Ἄμφις·
οὐκ ἔστιν, ὡς ἔοικε, φάρμακον μέθης
οὐδὲν τοιοῦτον ὡς τὸ προσπεσεῖν ἄφνω
λύπην τιν´. οὕτως ἐξελαύνει γὰρ σφόδρα
λῆρον ὥστε τὰς ῥαφάνους οὕτω δοκεῖν.
περὶ δὲ τῆς δυνάμεως ταύτης ἣν ἡ κράμβη ποιεῖ
ἱστορεῖ καὶ Θεόφραστος φεύγειν φάσκων
καὶ ζῶσαν τὴν ἄμπελον τῆς ῥαφάνου τὴν ὀδμήν.
| [1,62] (34c) Les Égyptiens ont toujours aimé le vin ; ce qui le prouve, c'est
qu'il n'y a que chez eux où ce soit comme une loi de manger, avant tout autre
aliment, des choux bouillis : or, la même coutume s'observe encore
actuellement chez eux ; c'est d'après cet usage que bien des gens
commencent par avaler de la graine de chou, pour se garantir de l'ivresse.
On a aussi remarqué que le vin des vignobles où l’on plante des choux
est moins liquoreux ; c'était aussi pour se garantir de l'ivresse, que les
Sybarites mangeaient des choux avant de boire, selon le rapport de Timée.
Alexis a dit:
« Tu en avalas bien hier ! aujourd'hui tu as mal à la tête : (34d) va faire
un somme, cela se passera ; et qu'on te donne ensuite un chou bouilli.... »
Eubule dit quelque part :
« Femme, sers-moi un chou (raphanos) il me semble que tu me feras
passer ainsi mon mal de tête... »
Apollodore de Cariste, nous fait voir que les anciens appelaient le chou
raphanos.
« Je sais que nous appelons raphanos ce que vous autres étrangers
appelez chou, crambe, mais, dites-moi, qu'est-ce que cela fait à nos
femmes?... »
Anaxandride a dit :
« Si vous vous baignez maintenant, (34e) et mangez beaucoup de chou,
vous ferez cesser cette pesanteur de tête, et vous dissiperez ce nuage qui
vous offusque. »
Nicocharis dit aussi:
« Demain, au lieu de faire bouillir des choux, nous ferons bouillir le bain,
afin que cela nous ôte les fumées du vin.... »
On lit dans Amphis :
« Il n'y a pas, à mon avis, de remède si bon pour l’ivresse qu'un accident
fâcheux. L'effet en est si prompt, que celui des choux n'est qu'un conte en
comparaison... »
Théophraste a parlé de cette vertu qu'a le chou. L'odeur seule du
chou, dit-il, fait même détourner la vigne lorsqu'elle est dans sa végétation.
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