[1,35] ἐθαυμάζετο δὲ παρ´ Ἕλλησι καὶ Ῥωμαίοις Ματρέας
ὁ πλάνος ὁ Ἀλεξανδρεύς, ὃς ἔλεγε καὶ θηρίον
τρέφειν ὃ αὐτὸ ἑαυτὸ κατεσθίει· ὡς καὶ ζητεῖσθαι μέχρι
νῦν τὸ Ματρέου θηρίον τί ἐστιν. ἐποίησε δ´ οὗτος καὶ
παρὰ τὰς Ἀριστοτέλους ἀπορίας καὶ ἀνεγίνωσκε δημοσίᾳ,
διὰ τί ὁ ἥλιος δύνει μὲν κολυμβᾷ δ´ οὔ, καὶ
διὰ τί οἱ σπόγγοι συμπίνουσι μὲν συγκωθωνίζονται
δ´ οὔ, καὶ τὰ τετράδραχμα καταλλάττεται μὲν ὀργίζεται
δ´ οὔ. Ἀθηναῖοι δὲ Ποθεινῷ τῷ νευροσπάστῃ
τὴν σκηνὴν ἔδωκαν ἀφ´ ἧς ἐνεθουσίων οἱ περὶ Εὐριπίδην.
Ἀθηναῖοι δὲ καὶ Εὐρυκλείδην ἐν τῷ θεάτρῳ
ἀνέστησαν μετὰ τῶν περὶ Αἰσχύλον. ἐθαυμάζετο δὲ
καὶ Ξενοφῶν ὁ θαυματοποιός, ὃς μαθητὴν κατέλιπε
Κρατισθένη τὸν Φλιάσιον· ὃς πῦρ τε αὐτόματον ἐποίει
ἀναφύεσθαι καὶ ἄλλα πολλὰ φάσματα ἐτεχνᾶτο, ἀφ´
ὧν ἐξίστα τῶν ἀνθρώπων τὴν διάνοιαν. τοιοῦτος ἦν
καὶ Νυμφόδωρος ὁ θαυματοποιός, ὃς προσκρούσας
Ῥηγίνοις, ὥς φησι Δοῦρις, εἰς δειλίαν
αὐτοὺς ἔσκωψε πρῶτος. Εὔδικος δὲ ὁ γελωτοποιὸς
ηὐδοκίμει μιμούμενος παλαιστὰς καὶ πύκτας, ὥς φησιν
Ἀριστόξενος. Στράτων δ´ ὁ Ταραντῖνος
ἐθαυμάζετο τοὺς διθυράμβους μιμούμενος· τὰς
δὲ κιθαρῳδίας οἱ περὶ τὸν ἐξ Ἰταλίας Οἰνώναν, ὃς
καὶ Κύκλωπα εἰσήγαγε τερετίζοντα καὶ ναυαγὸν Ὀδυσσέα
σολοικίζοντα, ὁ αὐτός φησι. Διοπείθης δὲ ὁ Λοκρός,
ὥς φησι Φανόδημος, παραγενόμενος
εἰς Θήβας καὶ ὑποζωννύμενος οἴνου κύστεις
μεστὰς καὶ γάλακτος καὶ ταύτας ἀποθλίβων ἀνιμᾶν
ἔλεγεν ἐκ τοῦ στόματος. τοιαῦτα ποιῶν ηὐδοκίμει καὶ
Νοήμων ὁ ἠθολόγος. ἔνδοξοι δ´ ἦσαν καὶ παρ´ Ἀλεξάνδρῳ
θαυματοποιοὶ Σκύμνος ὁ Ταραντῖνος, Φιλιστίδης
ὁ Συρακούσιος, Ἡράκλειτος ὁ Μιτυληναῖος.
γεγόνασι δὲ καὶ πλάνοι ἔνδοξοι, ὧν Κηφισόδωρος καὶ
Πανταλέων. Φιλίππου δὲ τοῦ γελωτοποιοῦ Ξενοφῶν μνημονεύει.
| [1,35] Matreas, le plane (d'Alexandrie), fit l'admiration des Grecs et des
Romains. Il disait: « Je nourris une bête qui se mange elle-même ; » et l'on
demande encore aujourd'hui ce que c'était que la bête de Matreas.
Il composa des équivoques dans la forme des problèmes d'Aristote, et
les lut publiquement. En voici quelques-unes : « Pourquoi le soleil se couche-
t-il dans la mer sans s'y plonger ? Pourquoi les éponges s'abreuvent-elles
totalement sans s'enivrer ensemble? « Pourquoi les pièces de monnaie
sont-elles hors d'elles-mêmes sans être fâchées ? »
(19e) Chap. XVII. Les Athéniens accordèrent à un joueur de
marionnettes, nommé Pothin, la scène qu'Euripide avait animée de tout son
enthousiasme. Ils érigèrent même une statue à Euryclide, à côté de celle
d'Eschyle, sur leur théâtre. Le prestigiateur Xénophon s'attira une admiration
générale. Cet homme, qui eut pour élève Cratistène de Phlionte, savait
préparer la matière d'un feu qui s'allumait de lui-même, et faisait nombre
d'autres choses étonnantes qui déconcertaient les spectateurs. (19f) Tel fut
encore un autre prestigiateur nommé Nymphiodore, qui, selon Douris, berna
les Rhégiens par quelque tour de sa façon, et osa, le premier, les railler sur
leur pusillanimité.
Aristoxène nous apprend qu'un bouffon nommé Eudicus, se rendit
fameux par son adresse à contrefaire les lutteurs et les pugiles. Straton de
Tarente fut aussi admiré dans ses imitations des Dithyrambes. Œnonas, qui
était Italien, (20a) n'eut pas moins de renom pour ses parodies des
Citharèdes. C'est lui, dit le même auteur, qui a représenté Polyphème
chantant d'un ton langoureux, et Ulysse parlant le langage du bas peuple,
lorsqu'il paraît après son naufrage.
Diophite de Locres vint un jour à Thèbes, dit Phanodème, ayant en
forme de ceinture des vessies pleines de vin et de lait, qu'il faisait jaillir en les
pressant, et disait qu'il tirait ces fluides de sa bouche. Trois de ces
escamoteurs furent en grande considération auprès d'Alexandre, savoir,
Skymnus de Tarente, Philistide de Syracuse, et Héraclite de Mitilène. Il y eut
aussi des planes célèbres, tels que Céphisodore et Pantaléon. (20b)
Xénophon parle dans quelque passage d'un farceur nommé Philippide.
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