HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Opuscules. Du principe général du mouvement dans les animaux (texte complet)

Chapitre 4

  Chapitre 4

[4] CHAPITRE IV. 1 Ἔστι δέ τις ἀπορία περὶ τὰς κινήσεις τῶν τοῦ οὐρανοῦ μορίων, ἣν ὡς οὖσαν οἰκείαν τοῖς εἰρημένοις ἐπισκέψαιτ´ ἄν τις. 2 Ἐὰν γάρ τις ὑπερβάλλῃ τῇ δυνάμει τῆς κινήσεως τὴν τῆς γῆς ἠρεμίαν, δῆλον ὅτι κινήσει αὐτὴν ἀπὸ τοῦ μέσου. Καὶ ἰσχὺς δ´ ἀφ´ ἧς αὕτη δύναμις, ὅτι οὐκ ἄπειρος, φανερόν· οὐδὲ γὰρ γῆ ἄπειρος, ὥστ´ οὐδὲ τὸ βάρος αὐτῆς. 3 Ἐπεὶ δὲ τὸ ἀδύνατον λέγεται πλεοναχῶς (οὐ γὰρ ὡσαύτως τήν τε φωνὴν ἀδύνατόν φαμεν εἶναι ὁραθῆναι καὶ τοὺς ἐπὶ τῆς σελήνης ὑφ´ ἡμῶν· τὸ μὲν γὰρ ἐξ ἀνάγκης, τὸ δὲ πεφυκὸς ὁρᾶσθαι οὐκ ὀφθήσεται), 4 τὸν δ´ οὐρανὸν ἄφθαρτον εἶναι καὶ ἀδιάλυτον οἰόμεθα μὲν ἐξ ἀνάγκης (εἶναι), συμβαίνει δὲ κατὰ τοῦτον τὸν λόγον οὐκ ἐξ ἀνάγκης· (πέφυκε γὰρ καὶ ἐνδέχεται εἶναι κίνησιν μείζω καὶ ἀφ´ ἧς ἠρεμεῖ γῆ καὶ ἀφ´ ἧς κινοῦνται τὸ πῦρ καὶ τὸ ἄνω σῶμαεἰ μὲν οὖν εἰσὶν ὑπερέχουσαι κινήσεις, διαλυθήσεται ταῦτα ὑπ´ ἀλλήλων· εἰ δὲ μὴ εἰσὶ μέν, ἐνδέχεται δ´ εἶναι (ἄπειρον γὰρ οὐκ ἐνδέχεται διὰ τὸ μηδὲ σῶμα ἐνδέχεσθαι ἄπειρον εἶναι), ἐνδέχοιτ´ ἂν διαλυθῆναι τὸν οὐρανόν. Τί γὰρ κωλύει τοῦτο συμβῆναι, εἴπερ μὴ ἀδύνατον; οὐκ ἀδύνατον δέ, εἰ μὴ τἀντικείμενον ἀναγκαῖον. 5 Ἀλλὰ περὶ μὲν τῆς ἀπορίας ταύτης ἕτερος ἔστω λόγος· 6 ἆρα δὲ δεῖ τι ἀκίνητον εἶναι καὶ ἠρεμοῦν ἔξω τοῦ κινουμένου, μηδὲν ὂν ἐκείνου μόριον, οὔ; καὶ τοῦτο πότερον καὶ ἐπὶ τοῦ παντὸς οὕτως ὑπάρχειν ἀναγκαῖον; 7 ἴσως γὰρ ἂν δόξειεν ἄτοπον εἶναι, εἰ ἀρχὴ τῆς κινήσεως ἐντός. Διὸ δόξειεν ἂν τοῖς οὕτως ὑπολαμβάνουσιν εὖ εἰρῆσθαι Ὁμήρῳ ἀλλ´ οὐκ ἂν ἐρύσαιτ´ ἐξ οὐρανόθεν πεδίονδε (700a) Ζῆν´ ὕπατον πάντων, οὐδ´ εἰ μάλα πολλὰ κάμοιτε· πάντες δ´ ἐξάπτεσθε θεοὶ πᾶσαί τε θέαιναι. 8 Τὸ γὰρ ὅλως ἀκίνητον ὑπ´ οὐδενὸς ἐνδέχεται κινηθῆναι. Ὅθεν λύεται καὶ πάλαι λεχθεῖσα ἀπορία, πότερον ἐνδέχεται οὐκ ἐνδέχεται διαλυθῆναι τὴν τοῦ οὐρανοῦ σύστασιν, εἰ ἐξ ἀκινήτου ἤρτηται ἀρχῆς. Ἐπὶ δὲ τῶν ζῴων οὐ μόνον τὸ οὕτως ἀκίνητον δεῖ ὑπάρχειν, ἀλλὰ καὶ ἐν αὐτοῖς τοῖς κινουμένοις κατὰ τόπον ὅσα κινεῖ αὐτὰ αὑτά. 9 Δεῖ γὰρ αὐτοῦ τὸ μὲν ἠρεμεῖν τὸ δὲ κινεῖσθαι, πρὸς ἀπερειδόμενον τὸ κινούμενον κινήσεται, οἷον ἄν τι κινῇ τῶν μορίων· ἀπερείδεται γὰρ θάτερον ὡς πρὸς μένον θάτερον. Περὶ δὲ τῶν ἀψύχων ὅσα κινεῖται ἀπορήσειεν ἄν τις, πότερον ἅπαντ´ ἔχει ἐν ἑαυτοῖς καὶ τὸ ἠρεμοῦν καὶ τὸ κινοῦν, καὶ πρὸς τῶν ἔξω τι ἠρεμούντων ἀπερείδεσθαι ἀνάγκη καὶ ταῦτα, ἀδύνατον, οἷον πῦρ γῆν τῶν ἀψύχων τι, ἀλλ´ ὑφ´ ὧν ταῦτα κινεῖται πρώτων. Πάντα γὰρ ὑπ´ ἄλλου κινεῖται τὰ ἄψυχα, ἀρχὴ δὲ πάντων τῶν οὕτως κινουμένων τὰ αὐτὰ αὑτὰ κινοῦντα. 10 Τῶν δὲ τοιούτων περὶ μὲν τῶν ζῴων εἴρηται· τὰ γὰρ τοιαῦτα πάντα ἀνάγκη καὶ ἐν αὑτοῖς ἔχειν τὸ ἠρεμοῦν, καὶ ἔξω πρὸς ἀπερείσεται. 11 Εἰ δέ τι ἐστὶν ἀνωτέρω καὶ πρώτως κινοῦν, ἄδηλον, καὶ ἄλλος λόγος περὶ τῆς τοιαύτης ἀρχῆς. 12 Τὰ δὲ ζῷα ὅσα κινεῖται, πάντα πρὸς τὰ ἔξω ἀπερειδόμενα κινεῖται, καὶ ἀναπνέοντα καὶ ἐκπνέοντα. Οὐδὲν γὰρ διαφέρει μέγα ῥῖψαι βάρος μικρόν, ὅπερ ποιοῦσιν οἱ πτύοντες καὶ βήττοντες καὶ οἱ εἰσπνέοντες καὶ ἐκπνέοντες. [4] CHAPITRE IV. § 1. Il est encore, en ce qui concerne les mouvements des parties du ciel, une question qu'il convient de traiter ici, parce qu'elle se rattache étroitement à tout ce qui précède. § 2. Si l'on pouvait surmonter par la puissance d'un mouvement quelconque l'inertie de la terre, il est évident qu'on la déplacerait du centre; et il n'est pas moins clair que la force d'où viendrait cette puissance de déplacement ne serait pas infinie, puisque la terre elle-même n'est pas infinie non plus, et que par une conséquence nécessaire son poids ne l'est pas davantage. § 3. Mais le mot Impossible a plusieurs sens divers; et ce n'est pas dans le même sens, par exemple, qu'on dit qu'il est impossible de voir la voix, et qu'il est impossible de voir, quand on est sur notre terre, les habitants de la lune. Dans un cas, c'est une nécessité absolue; dans l'autre, c'est un objet qui, tout visible qu'il est naturellement, n'est cependant pas vu. § 4. Or, c'est aussi, à ce que nous croyons, une nécessité que le ciel soit incorruptible et indissoluble; mais cette nécessité disparaît dans la théorie dont nous parlons ici. Il est très possible, en effet, que dans la nature il existe un mouvement plus fort que celui par lequel la terre reste immobile, ou plus fort que le mouvement qui anime le feu et le corps supérieur. Si ces mouvements plus puissants ont lieu, ces choses seront détruites les unes par les autres. S'ils n'agissent pas, mais que leur action soit cependant possible, car l'on ne doit point supposer ici l'infini, puisqu'aucun corps ne peut être infini, il y aurait alors simple possibilité que le ciel fût détruit. En effet, qui empêche que cette destruction ne se réalise du moment qu'elle n'est pas impossible? Et elle n'est pas impossible, à moins que l'opposé ne soit nécessaire. § 5. Nous nous réservons, du reste, d'éclaircir ailleurs cette question. § 6. Mais se peut-il donc qu'en dehors du mobile, il y ait un principe immobile et en repos, qui ne fasse point partie de ce mobile? ou bien cela est-il impossible? Et ce principe immobile et extérieur doit-il aussi se retrouver nécessairement dans l'univers? § 7. D'abord, il pourrait sembler absurde que le principe du mouvement fût à l'intérieur; et en adoptant cette opinion, on ne peut qu'approuver celle qu'exprime Homère : « Vous ne pourriez pas tirer du ciel sur la terre « Jupiter, souverain de l'univers, quand même vous y feriez tous vos efforts, « Et que tous les dieux et toutes les déesses y mettraient la main. » En effet, ce qui est absolument immobile ne peut être mû par quoi que ce soit. Ceci, de plus, nous sert à résoudre cette question qui vient d'être indiquée, de savoir jusqu'à quel point il est ou non possible que le ciel se dissolve. S'il dépend d'un principe immobile, (par cela même la question est résolue). § 8. Dans les animaux, il faut non seulement qu'il y ait un principe immobile de ce genre, il faut en outre que ce même principe se trouve chez les êtres qui se meuvent dans l'espace et se donnent le mouvement à eux-mêmes. Il faut qu'il y ait en eux quelque chose qui soit mû et quelque autre chose qui demeure en place, et sur quoi s'appuie ce qui se meut. Pour se mouvoir, par exemple, quand l'animal meut une de ses parties, il faut que cette partie s'appuie sur une autre qui reste comme immobile. § 9. Pour les choses inanimées qui sont mises en mouvement, on peut se demander si elles ont toutes en elles-mêmes, et le principe du repos et le principe du mouvement; et si elles aussi doivent s'appuyer sur quelque point extérieur qui soit en repos; ou bien, si cela est impossible. Par exemple, pour le feu, ou pour la terre, ou pour telle autre chose inanimée, est-il besoin de quelques principes intérieurs qui leur communiquent dès l'origine le mouvement? En effet, toutes les choses inanimées reçoivent le mouvement d'une chose différente d'elles; et le principe de tous les corps qui se meuvent ainsi, ce sont les corps qui se meuvent eux-mêmes. § 10. On a, du reste, traité de ces derniers en parlant des animaux; et l'on a montré que tous les animaux ont besoin, à la fois, d'avoir en eux-mêmes un point en repos, et au dehors, un point sur lequel ils puissent s'appuyer. § 11. Quant à savoir s'il existe quelque moteur supérieur et premier, c'est là ce qui reste obscur; et l'étude d'une cause de ce genre est toute différente. § 12. Mais pour les animaux qui se meuvent, ils ne peuvent se mouvoir qu'en prenant un point d'appui sur les choses du dehors, soit que d'ailleurs {dans l'acte de la respiration} ils expirent, soit qu'ils aspirent, car il n'importe guère que le poids du corps à rejeter soit considérable ou qu'il soit faible; et c'est ce que font les animaux quand ils crachent, quand ils toussent ou qu'ils aspirent et expirent.


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Dernière mise à jour : 12/11/2009