[11] CHAPITRE XI.
1 Πῶς μὲν οὖν κινεῖται τὰς ἑκουσίους κινήσεις τὰ ζῷα, καὶ διὰ τίνας αἰτίας, εἴρηται· κινεῖται δέ τινας καὶ ἀκουσίους ἔνια τῶν μερῶν, τὰς δὲ πλείστας οὐχ ἑκουσίους. 2 Λέγω δ´ ἀκουσίους μὲν οἷον τὴν τῆς καρδίας τε καὶ τὴν τοῦ αἰδοίου (πολλάκις γὰρ φανέντος τινός, οὐ μέντοι κελεύσαντος τοῦ νοῦ κινοῦνται), οὐχ ἑκουσίους δ´ οἷον ὕπνον καὶ ἐγρήγορσιν καὶ ἀναπνοήν, καὶ ὅσαι ἄλλαι τοιαῦταί εἰσιν. Οὐθενὸς γὰρ τούτων κυρία ἁπλῶς ἐστιν οὔθ´ ἡ φαντασία οὔθ´ ἡ ὄρεξις, 3 ἀλλ´ ἐπειδὴ ἀνάγκη ἀλλοιοῦσθαι τὰ ζῷα φυσικὴν ἀλλοίωσιν, ἀλλοιουμένων δὲ τῶν μορίων τὰ μὲν αὔξεσθαι τὰ δὲ φθίνειν, ὥστ´ ἤδη κινεῖσθαι καὶ μεταβάλλειν τὰς πεφυκυίας ἔχεσθαι μεταβολὰς ἀλλήλων.
4 Αἰτίαι δὲ τῶν κινήσεων θερμότητές τε καὶ ψύξεις, αἵ τε θύραθεν καὶ αἱ ἐντὸς ὑπάρχουσαι φυσικαί. Καὶ αἱ παρὰ τὸν λόγον δὴ γινόμεναι κινήσεις τῶν ῥηθέντων μορίων ἀλλοιώσεως συμπεσούσης γίνονται. (Ἡ γὰρ νόησις καὶ ἡ φαντασία, ὥσπερ εἴρηται πρότερον, τὰ ποιητικὰ τῶν παθημάτων προσφέρουσι· τὰ γὰρ εἴδη τῶν ποιητικῶν προσφέρουσι.) 5 Μάλιστα δὲ τῶν μορίων ταῦτα ποιεῖ ἐπιδήλως διὰ τὸ ὥσπερ ζῷον κεχωρισμένον ἑκάτερον εἶναι τῶν μορίων. (Τούτου δ´ αἴτιον ὅτι ἔχουσιν ὑγρότητα ζωτικήν.) Ἡ μὲν οὖν καρδία φανερὸν δι´ ἣν αἰτίαν· τὰς γὰρ ἀρχὰς ἔχει τῶν αἰσθήσεων· τὸ δὲ μόριον τὸ γεννητικὸν ὅτι τοιοῦτόν ἐστι, σημεῖον· καὶ γὰρ ἐξέρχεται ἐξ αὐτοῦ ὥσπερ ζῷόν τι ἡ τοῦ σπέρματος δύναμις.
6 Αἱ δὲ κινήσεις τῇ τε ἀρχῇ ἀπὸ τῶν μορίων καὶ τοῖς μορίοις ἀπὸ τῆς ἀρχῆς εὐλόγως συμβαίνουσι, καὶ πρὸς ἀλλήλας οὕτως ἀφικνοῦνται. Δεῖ γὰρ νοῆσαι τὸ Α ἀρχήν. Αἱ οὖν κινήσεις καθ´ ἕκαστον στοιχεῖον τῶν ἐπιγεγραμμένων ἐπὶ τὴν ἀρχὴν ἀφικνοῦνται, καὶ ἀπὸ τῆς ἀρχῆς κινουμένης καὶ μεταβαλλούσης, ἐπειδὴ πολλὰ δυνάμει ἐστίν, ἡ μὲν τοῦ Β ἀρχὴ ἐπὶ τὸ Β, ἡ δὲ τοῦ Γ ἐπὶ τὸ Γ, ἡ δ´ ἀμφοῖν ἐπ´ ἄμφω. Ἀπὸ δὲ τοῦ Β ἐπὶ τὸ Γ τῷ ἀπὸ μὲν τοῦ Β ἐπὶ τὸ Α ἐλθεῖν ὡς ἐπ´ ἀρχήν, ἀπὸ δὲ τοῦ Α ἐπὶ τὸ Γ ὡς ἀπ´ ἀρχῆς. 7 Ὅτι δὲ ὁτὲ μὲν ταὐτὰ νοησάντων γίνεται ἡ κίνησις ἡ παρὰ τὸν λόγον ἐν τοῖς μορίοις, ὁτὲ δ´ οὔ, αἴτιον τὸ ὁτὲ (704a) μὲν ἐνυπάρχειν τὴν παθητικὴν ὕλην ὁτὲ δὲ μὴ τοσαύτην ἢ τοιαύτην.
8 Περὶ μὲν οὖν τῶν μορίων ἑκάστου τῶν ζῴων, καὶ περὶ ψυχῆς, ἔτι δὲ περὶ αἰσθήσεως καὶ ὕπνου καὶ μνήμης καὶ τῆς κοινῆς κινήσεως, εἰρήκαμεν τὰς αἰτίας· λοιπὸν δὲ περὶ γενέσεως εἰπεῖν.
| [11] CHAPITRE XI.
§ 1. Nous venons donc d'expliquer comment et par quelles causes les animaux exécutent leurs mouvements volontaires. Il y a bien aussi certaines parties de l'animal qui ont des mouvements involontaires, et la plupart de ses mouvements ne sont pas volontaires.
§ 2. Ainsi, pour prendre des exemples, j'appelle involontaires, les mouvements du cœur et ceux des parties génitales, puisque souvent, à la vue de certains objets, ils entrent en mouvement sans que l'intelligence le leur commande; et j'appelle d'autres mouvements non volontaires, par exemple le sommeil et le réveil, la respiration et tant d'autres mouvements analogues à ceux-là; car, ni l'imagination ni l'appétit ne disposent souverainement des mouvements de ce genre.
§ 3. Mais comme les modifications qu'éprouvent les animaux sont nécessairement des modifications naturelles, et que quand les parties sont modifiées, les unes se développent et les autres diminuent, les animaux se meuvent et changent eux-mêmes, selon des changements dont la nature est de se suivre les uns les autres.
§ 4. Les causes des mouvements, qui sont les variations de chaleur ou de froid, soit celles qui viennent du dehors, soit celles qui viennent du dedans, sont toutes naturelles. Mais les mouvements irréguliers des parties qu'on vient de nommer, ne se produisent qu'à la suite de quelque altération accessoire. En effet, la pensée et l'imagination viennent, ainsi qu'on l'a dit antérieurement , apporter les éléments qui produisent les affections, puisqu'elles apportent les images des agents qui les causent.
§ 5. De toutes les parties ce sont celles-là où ces phénomènes sont le plus manifestes, parce que chacune d'elles est en quelque sorte un animal séparé, attendu qu'elles contiennent de l'humidité vitale. Et par là on voit bien évidemment pourquoi le cœur renferme les principes des sensations. Quant à l'appareil de la génération, ce qui prouve bien clairement que telle est aussi sa nature, c'est que la puissance du sperme en sort comme une espèce d'animal.
§ 6. Du reste, il est tout simple que les mouvements aillent ainsi des parties au principe, et du principe aux parties; et qu'ils soient entre eux dans ces rapports que nous voyons. Soit A, par exemple, le principe; les mouvements se rendent vers le principe, suivant chacune des lettres qu'on a écrites ici; puis ils partent du principe une fois qu'il a été mis en mouvement, et qu'il a subi une modification. Comme le principe est multiple en puissance, quand il se rapporte à B il va à B; quand il se rapporte à C, il va à C; quand il se rapporte aux deux, il va aux deux. De B, il va à C; mais le mouvement de B revient à A, comme retournant vers son principe; et de A il va à C, comme partant de son principe.
§ 7. Il faut ajouter que si par suite de la pensée, tantôt le mouvement irrégulier se produit dans les parties (désignées plus haut), et tantôt ne s'y produit pas; c'est que parfois la matière propre à recevoir l'impression se trouve dans ces parties, et que parfois elle ne s'y trouve, ni en quantité suffisante, ni en qualité convenable.
§ 8. Voilà donc ce que nous avions à dire sur le parties des divers animaux et sur l'âme. Nous avons traité, en outre, de la sensibilité, de la mémoire, du sommeil et du mouvement commun dans les animaux. Nous avons exposé les causes de tous ces phénomènes.
§ 9. Il ne nous reste plus qu'à étudier la génération.
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