[5,4] CHAPITRE IV. 1 Οἱ δ´ ἰχθύες ἅπαντες, ἔξω τῶν πλατέων σελαχῶν,
παραπίπτοντες τὰ ὕπτια πρὸς τὰ ὕπτια ποιοῦνται τὸν συνδυασμόν. Τὰ δὲ
πλατέα καὶ κερκοφόρα, οἷον βάτος καὶ τρυγὼν καὶ τὰ τοιαῦτα, οὐ μόνον
παραπίπτοντα ἀλλὰ καὶ ἐπιβαίνοντα τοῖς ὑπτίοις ἐπὶ τὰ πρανῆ τῶν
θηλειῶν, ὅσοις μὴ ἐμποδίζει τὸ οὐραῖον δεινὸν ἔχον πάχος. 2 Αἱ δὲ ῥῖναι,
καὶ ὅσοις τῶν τοιούτων πολὺ τὸ οὐραῖον, παρατριβόμενα μόνον ὀχεύεται
τὰ ὕπτια πρὸς τὰ ὕπτια. Εἰσὶ δέ τινες οἳ ἑωρακέναι φασὶ καὶ συνεχόμενα
τῶν σελαχῶν ἔνια ὄπισθεν, ὥσπερ τοὺς κύνας. 3 Ἔστι δ´ ἐν πᾶσι τοῖς
σελαχώδεσι μεῖζον τὸ θῆλυ τοῦ ἄρρενος· σχεδὸν δὲ καὶ ἐν τοῖς ἄλλοις
ἰχθύσι τὰ θήλεα μείζω τῶν ἀρρένων. Σελάχη δ´ ἐστὶ τά τ´ εἰρημένα καὶ βοῦς
καὶ λάμια καὶ ἀετὸς καὶ νάρκη καὶ βάτραχος καὶ πάντα τὰ γαλεώδη. Τὰ μὲν
οὖν σελάχη πάντα τεθεώρηται ὑπὸ πολλῶν τούτους ποιούμενα τοὺς
τρόπους τὴν ὀχείαν· χρονιωτέρα γὰρ ἡ συμπλοκὴ πάντων τῶν ζῳοτόκων
ἐστὶν ἢ τῶν ᾠοτόκων. 4 Καὶ δελφῖνες δὲ καὶ πάντα τὰ κητώδη τὸν αὐτὸν
τρόπον· παραπίπτοντα γὰρ ὀχεύει παρὰ τὸ θῆλυ τὸ ἄρρεν, καὶ χρόνον
οὔτ´ ὀλίγον οὔτε λίαν πολύν. Διαφέρουσι δ´ ἔνιοι τῶν σελαχωδῶν ἰχθύων
οἱ ἄρρενες τῶν θηλειῶν τῷ τοὺς μὲν ἔχειν ἀποκρεμώμενα ἄττα δύο περὶ
τὴν ἔξοδον τῆς περιττώσεως, τὰς δὲ θηλείας ταῦτα μὴ ἔχειν, οἷον ἐν τοῖς
γαλεώδεσιν· ἐπὶ γὰρ τούτων ὑπάρχει πάντων τὸ εἰρημένον.
5 Ὄρχεις μὲν οὖν οὔτ´ ἰχθύες οὔτ´ ἄλλο τῶν ἀπόδων ἔχει οὐδέν,
πόρους δὲ δύο καὶ οἱ ὄφεις καὶ οἱ ἰχθύες οἱ ἄρρενες ἔχουσιν, οἳ γίνονται
θοροῦ πλήρεις περὶ τὴν τῆς ὀχείας ὥραν, καὶ προΐενται ὑγρότητα
γαλακτώδη πάντες. Οὗτοι δ´ οἱ πόροι εἰς ἓν συνάπτουσιν, ὥσπερ καὶ τοῖς
ὄρνισιν· οἱ γὰρ ὄρνιθες ἐντὸς ἔχουσι τοὺς ὄρχεις, καὶ τὰ ἄλλα πάντα ὅσα
ᾠοτοκεῖ πόδας ἔχοντα. Τοῦτο δὴ συμπεραίνει καὶ ἐπεκτείνεται εἰς τὴν τοῦ
θήλεος χώραν καὶ ὑποδοχήν. 6 Ἔστι δὲ τοῖς μὲν ζῳοτόκοις καὶ πεζοῖς ὁ
αὐτὸς πόρος τοῦ τε σπέρματος καὶ τῆς τοῦ ὑγροῦ περιττώσεως ἔξωθεν,
ἔσωθεν δ´ ἕτερος πόρος, ὥσπερ ἐλέχθη καὶ πρότερον ἐν τῇ διαφορᾷ τῇ
τῶν μορίων. Τοῖς δὲ μὴ ἔχουσι κύστιν ὁ αὐτὸς καὶ τῆς ξηρᾶς περιττώσεως
πόρος ἔξωθεν· ἔσωθεν δὲ σύνεγγυς ἀλλήλων. Ὁμοίως δὲ ταῦτα ἔχει τοῖς
θήλεσιν αὐτῶν καὶ τοῖς ἄρρεσιν· οὐ γὰρ ἔχουσι κύστιν πλὴν ἐπὶ χελώνης,
τούτων δ´ ἡ θήλεια ἕνα πόρον ἔχει, καίτοι κύστιν ἔχουσα· αἱ χελῶναι δὲ
τῶν ᾠοτόκων εἰσίν.
7 Ἡ δὲ τῶν ᾠοτόκων ἰχθύων ὀχεία ἧττον γίνεται κατάδηλος· διόπερ οἱ
πλεῖστοι νομίζουσι πληροῦσθαι τὰ θήλεα τὸν τῶν ἀρρένων ἀνακάπτοντα
θορόν. Τοῦτο γὰρ πολλάκις ὁρᾶται γινόμενον· περὶ μὲν γὰρ τὴν τῆς ὀχείας
ὥραν αἱ θήλειαι τοῖς ἄρρεσιν ἑπόμεναι τοῦτο δρῶσι, καὶ κόπτουσιν ὑπὸ
τὴν γαστέρα τοῖς στόμασιν, οἱ δὲ θᾶττον προΐενται καὶ μᾶλλον· κατὰ δὲ τὸν
τόκον οἱ ἄρρενες τοῖς θήλεσι, καὶ ἀποτικτουσῶν δ´ ἀνακάπτουσι τὰ ᾠά· ἐκ
δὲ τῶν παραλειπομένων γίνονται οἱ ἰχθύες. {541b} 8 Περὶ δὲ τὴν Φοινίκην
καὶ θήραν ποιοῦνται δι´ ἀλλήλων· ἄρρενας μὲν γὰρ ὑπάγοντες κεστρέας
τὰς θηλείας περιβάλλονται συνάγοντες, θηλείας δὲ τοὺς ἄρρενας. Τοῦτο
μὲν οὖν διὰ τὸ πολλάκις ὁρᾶσθαι τὴν δόξαν ἐποίησε τῆς ὀχείας ταύτην,
ποιεῖ δέ τι τοιοῦτον καὶ τὰ τετράποδα τῶν ζῴων· περὶ γὰρ τὴν ὥραν τῆς
ὀχείας ἀπορραίνουσι καὶ τὰ ἄρρενα καὶ τὰ θήλεα, καὶ τῶν αἰδοίων
ὀσμῶνται ἀλλήλων. 9 Αἱ δὲ πέρδικες ἂν κατ´ ἄνεμον στῶσιν αἱ θήλειαι τῶν
ἀρρένων, ἔγκυοι γίνονται· πολλάκις δὲ καὶ τῆς φωνῆς 〈ἀκούουσαι〉, ἐὰν
ὀργῶσαι τύχωσι, καὶ ὑπερπετομένων ἐκ τοῦ καταπνεῦσαι τὸν ἄρρενα·
χάσκει δὲ καὶ ἡ θήλεια καὶ ὁ ἄρρην, καὶ τὴν γλῶτταν ἔξω ἔχουσι περὶ τὴν
τῆς ὀχείας ποίησιν. 10 Ἡ δ´ ἀληθινὴ σύνοδος τῶν ᾠοτόκων ἰχθύων
ὀλιγάκις ὁρᾶται διὰ τὸ ταχέως ἀπολύεσθαι παραπεσόντας, ἐπεὶ ὦπται ἡ
ὀχεία καὶ ἐπὶ τούτων γινομένη τὸν εἰρημένον τρόπον.
| [5,4] CHAPITRE IV.
1 Tous les poissons, sauf les sélaciens à large corps, s'approchent le
ventre contre le ventre pour accomplir l'accouplement. Les sélaciens à
large corps, portant une queue, comme le batos, le trygon et les sélaciens
analogues, ne se jettent pas seulement l'un sur l'autre ; mais encore les
mâles, montés sur la femelle, appliquent leur ventre sur son dos, dans les
espèces où la queue, sans aucune épaisseur, ne fait pas un obstacle à ce
rapprochement. 2 Les Rhines et les espèces où la queue est fort grosse,
ne font que se frotter le ventre contre le ventre pour s'accoupler. Il y a
quelques personnes qui prétendent avoir vu des sélaciens accouplés par
derrière, à la façon des chiens. 3 Dans toutes les espèces de sélaciens, la
femelle est plus grosse que le mâle ; et dans presque tous les autres
poissons, les femelles dépassent aussi le mâle en grosseur. Les
sélaciens sont les animaux qu'on vient de citer, et ce sont encore le bœuf
marin, la lamie, l'aigle marin, la torpille, la grenouille de mer, et tous les
poissons de l'espèce du chien marin. On a pu observer maintes fois
toutes les espèces de sélaciens accomplir l'accouplement, comme on
vient de le dire, parce que cet acte dure beaucoup plus de temps chez
tous les vivipares que chez les ovipares. 4 Les dauphins et tous les
cétacés s'accouplent de même. Le mâle saute sur la femelle qu'il frôle, et
la durée de l'acte n'est ni trop courte, ni trop longue. Dans quelques
espèces de poissons sélaciens, on remarque cette différence entre les
mâles et les femelles, que les mâles ont deux sortes d'appendices placés
près de l'orifice excrétoire, tandis que les femelles ne les ont pas, comme
on peut le voir dans les chiens de mer; d'ailleurs, tous les sélaciens ont
cette organisation.
5 Ni les poissons, ni les animaux sans pieds n'ont jamais de
testicules; les serpents et les poissons mâles ont seulement deux
conduits qui, à la saison de l'accouplement, se remplissent de liqueur
séminale ; et tous émettent alors un liquide qui ressemble à du lait.
D'ailleurs, ces deux canaux se réunissent en un seul, comme cela se voit
aussi chez les oiseaux; car les oiseaux, de même que tous les ovipares
qui ont des pieds, ont des testicules à l'intérieur. Ce double canal se réunit
vers le bout, et s'allonge jusqu'à l'organe de la femelle qui le reçoit. 6 Dans
les vivipares qui marchent sur le sol, il n'y a qu'un même canal, et pour la
semence, et pour l'excrétion liquide, au dehors; mais en dedans, il y a un
autre conduit, ainsi qu'on l'a expliqué antérieurement, en traitant de la
différence des parties. Chez les animaux qui n'ont pas de vessie, c'est le
même canal qui sert à expulser au dehors l'excrétion sèche; mais au
dedans, il y a deux canaux très rapprochés l'un de l'autre. La disposition
est toute pareille dans le mâle et dans la femelle, pour ces espèces; car
elles n'ont pas de vessie, excepté cependant la tortue. La femelle dans
les tortues n'a qu'un seul canal, bien qu'elle ait une vessie; mais c'est que
les tortues sont des ovipares.
7 On connaît moins bien comment se fait l'accouplement des
poissons ovipares. Presque tout le monde croit que les femelles
deviennent pleines en avalant la semence des mâles; et c'est là un fait
qu'on a souvent observé. Vers l'époque de l'accouplement, les femelles,
se mettant à suivre les mâles, dévorent cette semence ; elles les frappent
avec leur bouche sous le ventre; et alors les mâles émettent la semence
plus vite et en plus grande quantité. Après la ponte, ce sont les mâles qui
poursuivent les femelles, et ils dévorent les œufs qu'elles produisent; c'est
des œufs restants que sortent les poissons. {541b} 8 Sur les côtes de
Phénicie, on fait la chasse des uns par les autres. On lâche des muges
mâles pour réunir et prendre les femelles ; et on lâche ensuite des
femelles pour prendre également les mâles. Ce sont des observations
fréquentes de ces faits qui ont fait naître l'opinion dont il s'agit, sur la
fécondation des poissons. Les quadrupèdes font bien aussi quelque
chose de ressemblant; à la saison de l'accouplement, les mâles et les
femelles répandent un liquide, et ils se flairent mutuellement les parties
génitales. 9 Les perdrix sont fécondées par cela seul que les femelles se
tiennent sous le vent du mâle. Souvent, il suffit qu'elles entendent la voix
du mâle ; quand elles sont en chaleur, et que le mâle vole au-dessus
d'elles, le souffle du mâle les féconde. La femelle et le mâle ouvrent leur
bec, et ils ont leur langue dehors pendant l'acte de l'accouplement. 10 Mais
la véritable fécondation des poissons ovipares ne s'observe que très-
rarement, parce qu'ils se séparent très-vite après s'être rapprochés; et l'on
n'a pu constater pour eux que le mode d'accouplement qu'on vient de décrire.
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