[5,18] CHAPITRE XVIII. 1 Περὶ δὲ τὴν γένεσιν τὴν τῶν μελιττῶν οὐ τὸν αὐτὸν τρόπον πάντες
ὑπολαμβάνουσιν. Οἱ μὲν γάρ φασιν οὐ τίκτειν οὐδ´ ὀχεύεσθαι τὰς μελίττας, ἀλλὰ
φέρειν τὸν γόνον, καὶ φέρειν οἱ μὲν ἀπὸ τοῦ ἄνθους τοῦ καλλύντρου, οἱ δ´ ἀπὸ τοῦ
ἄνθους τοῦ καλάμου, ἄλλοι δ´ ἀπὸ τοῦ ἄνθους τῆς ἐλαίας· καὶ σημεῖον λέγουσιν ὅτι,
ἂν ἐλαιῶν φορὰ γένηται, τότε καὶ ἑσμοὶ ἀφίενται πλεῖστοι. Οἱ δέ φασι τὸν μὲν τῶν
κηφήνων γόνον αὐτὰς φέρειν ἀπό τινος ὕλης τῶν προειρημένων, τὸν δὲ τῶν μελιττῶν
τίκτειν τοὺς ἡγεμόνας. 2 Τῶν δ´ ἡγεμόνων ἐστὶ γένη δύο, ὁ μὲν βελτίων πυρρός, ὁ δ´
ἕτερος μέλας καὶ ποικιλώτερος, τὸ δὲ μέγεθος διπλάσιος τῆς χρηστῆς μελίττης· τὸ δὲ
κάτω τοῦ διαζώματος ἔχουσιν ἡμιόλιον μάλιστα τῷ μήκει, καὶ καλοῦνται ὑπό τινων
μητέρες ὡς γεννῶντες. Σημεῖον δὲ λέγουσιν ὅτι ὁ μὲν τῶν κηφήνων ἐγγίνεται γόνος
κἂν μὴ ἐνῇ ἡγεμών, ὁ δὲ τῶν μελιττῶν οὐκ ἐγγίνεται. Οἱ δέ φασιν ὀχεύεσθαι, καὶ εἶναι
ἄρρενας μὲν τοὺς κηφῆνας, θηλείας δὲ τὰς μελίττας.
{554a} 3 Ἔστι δὲ τῶν μὲν ἄλλων ἡ γένεσις ἐν τοῖς κοίλοις τοῦ κηρίου, οἱ δέ γ´ ἡγεμόνες
γίνονται κάτω πρὸς τῷ κηρίῳ, ἀποκρεμάμενοι χωρίς, ἓξ ἢ ἑπτά, ἐναντίως τῷ ἄλλῳ
γόνῳ πεφυκότες. Κέντρον δ´ αἱ μὲν μέλιτται ἔχουσιν, οἱ δὲ κηφῆνες οὐκ ἔχουσιν· οἱ δὲ
βασιλεῖς καὶ ἡγεμόνες ἔχουσι μὲν κέντρον, ἀλλ´ οὐ τύπτουσι, διὸ ἔνιοι οὐκ οἴονται ἔχειν αὐτούς.
| [5,18] CHAPITRE XVIII. 1 La génération des abeilles n'est pas expliquée de
la même manière par tout le monde. Les uns prétendent que l'abeille ne
conçoit pas et ne s'accouple pas, mais qu'elle porte en elle sa semence,
et qu'elle la prend, soit sur la fleur du Kallyntre, selon les uns, soit sur la
fleur du roseau, selon d'autres, soit même sur la fleur de l'olivier, selon
d'autres encore. En preuve de cette dernière hypothèse, on fait remarquer
que les essaims d'abeilles sont d'autant plus nombreux que les oliviers
portent davantage de fleurs. D'autres, soutiennent que les abeilles
recueillent la semence des bourdons, sur une des matières qu'on vient de
nommer, et que cette semence produit les chefs des abeilles. 2 Ces chefs
sont de deux sortes : l'un qui est le principal est roux ; l'autre est noir et
plus bariolé. Celui-là est le double de la grosseur de l'abeille ouvrière.La
partie de leur corps au-dessous du corselet est à peu près une fois et
demie la longueur du reste. On les appelle quelquefois les mères, parce
qu'on croit qu'elles produisent. Ce qui le prouve, à ce qu'on dit, c'est qu'il
peut y avoir génération de bourdons, sans qu'il y ait de chefs et qu'il n'y a
pas de génération d'abeilles. On prétend aussi qu'il y a un accouplement,
les bourdons étant les mâles, et les abeilles étant les femelles. {554a} 3
Les autres abeilles naissent dans les alvéoles du gâteau de cire ; les
chefs naissent en bas sous ce gâteau, séparément, suspendus à ce
gâteau, au nombre de six ou sept, et dans une position toute contraire à
celles des autres abeilles. Les abeilles ont un aiguillon ; les bourdons n'en
ont pas. Les rois et les chefs ont bien un aiguillon aussi ; mais ils ne
piquent pas avec cette arme; et c'est là ce qui a donné quelquefois à
croire qu'en effet ils n'ont pas du tout d'aiguillon.
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