HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, Éthique à Eudème, Livre III

Chapitre 4

  Chapitre 4

[3,4] CHAPITRE IV. 1 Ἔστι δὲ καὶ μεγαλοψυχία καὶ μεγαλοπρέπεια καὶ ἐλευθεριότης μεσότητες. μὲν ἐλευθεριότης περὶ χρημάτων κτῆσιν καὶ ἀποβολήν. μὲν γὰρ κτήσει μὲν πάσῃ (30) μᾶλλον χαίρων δεῖ, ἀποβολῇ δὲ πάσῃ λυπούμενος μᾶλλον δεῖ ἀνελεύθερος, δἀμφότερα ἧττον δεῖ ἄσωτος, δἄμφω ὡς δεῖ ἐλευθέριος. Τοῦτο δὲ λέγω τὸ ὡς δεῖ, καὶ ἐπὶ τούτων καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων, τὸ ὡς λόγος ὀρθός. 2 Ἐπεὶ δἐκεῖνοι μέν εἰσιν ἐν ὑπερβολῇ καὶ ἐλλείψει, ὅπου δὲ (35) ἔσχατα εἰσί, καὶ μέσον, καὶ τοῦτο βέλτιστον, ἓν δὲ περὶ ἕκαστον τῷ εἴδει τὸ βέλτιστον· ἀνάγκη καὶ τὴν ἐλευθεριότητα μεσότητα εἶναι ἀσωτίας καὶ ἀνελευθερίας περὶ χρημάτων κτῆσιν καὶ ἀποβολήν. 3 Διχῶς δὲ τὰ χρήματα λέγομεν καὶ τὴν χρηματιστικήν. μὲν γὰρ καθαὑτὸ χρῆσις τοῦ κτήματος ἐστίν, (1232a) οἷον ὑποδήματος ἱματίου, δὲ κατὰ συμβεβηκὸς μέν, οὐ μέντοι οὕτως ὡς ἂν εἴ τις σταθμῷ χρήσαιτο τῷ ὑποδήματι, ἀλλοἷον πώλησις καὶ μίσθωσις· χρῆται γὰρ ὑποδήματι. 4 δὲ φιλάργυρος περὶ τὸ νόμισμά (5) ἐστιν ἐσπουδακώς, τὸ δὲ νόμισμα τῆς κτήσεως ἀντὶ τῆς κατὰ συμβεβηκὸς χρήσεως ἐστίν· 5 δἀνελεύθερος ἂν εἴη καὶ ἄσωτος περὶ τὸν κατὰ συμβεβηκὸς τρόπον τοῦ χρηματισμοῦ, καὶ γὰρ ἐπὶ τοῦ κατὰ φύσιν χρηματισμοῦ τὴν αὔξησιν διώκει· δἄσωτος ἐλλείπει τῶν ἀναγκαίων· δ᾽ (10) ἐλευθέριος τὴν περιουσίαν δίδωσιν. 6 Αὐτῶν δὲ τούτων εἴδη λέγονται διαφέροντα τῷ μᾶλλον καὶ ἧττον περὶ μόρια, οἷον ἀνελεύθερος φειδωλὸς καὶ κίμβιξ καὶ αἰσχροκερδής, φειδωλὸς μὲν ἐν τῷ μὴ προΐεσθαι, αἰσχροκερδὴς δἐν τῷ ὁτιοῦν προσίεσθαι, κίμβιξ δὲ σφόδρα περὶ μικρὰ διατεινόμενος, (15) παραλογιστὴς δὲ καὶ ἀποστερητὴς ἄδικος κατἀνελευθερίαν. 7 Καὶ τοῦ ἀσώτου ὡσαύτως λαφύκτης μὲν ἐν τῷ ἀτάκτως ἀναλίσκειν, ἀλόγιστος δὲ ἐν τῷ μὴ ὑπομένειν τὴν ἀπὸ λογισμοῦ λύπην. [3,4] CHAPITRE IV. 1 La grandeur d'âme, la magnificence et la libéralité sont aussi des milieux. La libéralité particulièrement se rapporte à l'acquisition et à la perte des richesses. Quand on se réjouit de toute acquisition de fortune (30) plus qu'il ne faut, ou quand on s'afflige de toute perte d'argent plus qu'il ne convient, c'est qu'on est illibéral. Quand on sent ces deux circonstances moins qu'il ne faut, c'est qu'on est prodigue. On n'est vraiment libéral que quand on est dans ces deux cas comme il faut être. Lorsque je dis qu'on est comme il faut être, j'entends ici, comme pour toutes les autres situations, qu'on obéit aux ordres de la droite raison. 2 Il y a donc possibilité de pécher en ce genre par excès et par défaut. Or, là où il y a (35) des extrêmes, il y a aussi un milieu ; et ce milieu est toujours le meilleur. Le meilleur étant unique en son espèce pour chaque chose, il s'en suit nécessairement que la libéralité est le milieu entre la prodigalité et l'ilibéralité, en ce qui regarde l'acquisition et la perte des richesses. 3 On sait que ces mots de richesses et d'enrichissement peuvent se prendre en deux sens. Il y a d'abord l'emploi de la chose ou richesse en soi, c'est-à-dire en tant qu'elle est ce qu'elle est ; (1232a) et, par exemple, l'emploi d'une chaussure, d'un manteau en tant que chaussure et manteau. Il y a, de plus, l'emploi accidentel des choses, sans que ceci veuille dire, par exemple, que l'on pourra se servir d'un soulier en guise de balance, mais l'emploi accidentel des choses, soit pour en acheter, soit pour en vendre d'autres ; et dans ce sens-là, on peut fort bien se servir encore de sa chaussure. 4 L'homme avide d'argent est celui qui ne s'occupe (5) que d'amasser des écus ; et l'argent ainsi accumulé lui devient une possession permanente, au lieu et place de l'usage accidentel qu'il en pouvait faire. 5 L'illibéral, l'avare serait même prodigue dans la manière indirecte et accidentelle dont la richesse peut être employée; car il ne poursuit l'accroissement de sa fortune qu'en amassant comme le veut la nature. Mais le prodigue en arrive à manquer même des choses nécessaires, tandis que (10) l'homme sagement libéral ne donne que son superflu. 6 Les espèces en ces divers genres diffèrent entr'elles du plus au moins. Ainsi, pour l'illibéral, on distingue le ladre, l'avare, le sordide : l'avare est celui qui craint de donner quoique ce soit ; le sordide celui qui cherche toujours à gagner, même au prix de la honte ; le ladre celui qui applique tous ses soins à rogner sur les plus petites choses; (15) enfin, il y a aussi l'escroc et le fripon, qui se laissent aller jusqu'au crime dans leur illibéralité. 7 De même encore pour le prodigue, on peut distinguer le dissipateur, qui dépense avec un absolu désordre, et l'homme insensé, qui ne compte pas parce qu'il ne peut supporter l'ennui de faire un compte de ses dépenses.


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Dernière mise à jour : 19/11/2009