[1,406a] οἵαν 406a φασὶν οἱ λέγοντες ψυχὴν εἶναι τὸ κινοῦν ἑαυτὸ ἢ δυνάμενον κινεῖν, ἀλλ' ἕν τι
τῶν ἀδυνάτων τὸ ὑπάρχειν αὐτῇ κίνησιν.
§ 2. Ὅτι μὲν οὖν οὐκ ἀναγκαῖον τὸ κινοῦν καὶ αὐτὸ κινεῖσθαι, πρότερον εἴρηται. Διχῶς δὲ
κινουμένου παντός-ἢ γὰρ καθ' ἕτερον ἢ καθ' αὑτό· καθ' ἕτερον δὲ λέγομεν ὅσα κινεῖται τῷ ἐν
κινουμένῳ εἶναι, οἷον πλωτῆρες· οὐ γὰρ ὁμοίως κινοῦνται τῷ πλοίῳ· τὸ μὲν γὰρ καθ' αὑτὸ
κινεῖται, οἱ δὲ τῷ ἐν κινουμένῳ εἶναι (δῆλον δ' ἐπὶ τῶν μορίων· οἰκεία μὲν γάρ ἐστι κίνησις
ποδῶν βάδισις, αὕτη δὲ καὶ ἀνθρώπων· οὐχ ὑπάρχει δὲ τοῖς πλωτῆρσι τόδε) διχῶς δὴ λεγομένου
τοῦ κινεῖσθαι νῦν ἐπισκοποῦμεν περὶ τῆς ψυχῆς εἰ καθ' αὑτὴν κινεῖται καὶ μετέχει κινήσεως.
§ 3. Τεσσάρων δὲ κινήσεων οὐσῶν, φορᾶς ἀλλοιώσεως φθίσεως αὐξήσεως, ἢ μίαν τούτων κινοῖτ'
ἂν ἢ πλείους ἢ πάσας. Εἰ δὲ κινεῖται μὴ κατὰ συμβεβηκός, φύσει ἂν ὑπάρχοι κίνησις αὐτῇ· εἰ δὲ
τοῦτο, καὶ τόπος· πᾶσαι γὰρ αἱ λεχθεῖσαι κινήσεις ἐν τόπῳ. Εἰ δ' ἐστὶν ἡ οὐσία τῆς ψυχῆς τὸ
κινεῖν ἑαυτήν, οὐ κατὰ συμβεβηκὸς αὐτῇ τὸ κινεῖσθαι ὑπάρξει, ὥσπερ τῷ λευκῷ ἢ τῷ τριπήχει·
κινεῖται γὰρ καὶ ταῦτα, ἀλλὰ κατὰ συμβεβηκός· ᾧ γὰρ ὑπάρχουσιν, ἐκεῖνο κινεῖται, τὸ σῶμα.
Διὸ καὶ οὐκ ἔστι τόπος αὐτῶν· τῆς δὲ ψυχῆς ἔσται, εἴπερ φύσει κινήσεως μετέχει.
§ 4. Ἔτι δ' εἰ φύσει κινεῖται, κἂν βίᾳ κινηθείη· κἂν εἰ βίᾳ, καὶ φύσει. Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον ἔχει καὶ
περὶ ἠρεμίας· εἰς ὃ γὰρ κινεῖται φύσει, καὶ ἠρεμεῖ ἐν τούτῳ φύσει· ὁμοίως δὲ καὶ εἰς ὃ κινεῖται
βίᾳ, καὶ ἠρεμεῖ ἐν τούτῳ βίᾳ. Ποῖαι δὲ βίαιοι τῆς ψυχῆς κινήσεις ἔσονται καὶ ἠρεμίαι, οὐδὲ
πλάττειν βουλομένοις ῥᾴδιον ἀποδοῦναι.
§ 5. Ἔτι δ' εἰ μὲν ἄνω κινήσεται, πῦρ ἔσται, εἰ δὲ κάτω, γῆ· τούτων γὰρ τῶν σωμάτων αἱ κινήσεις
αὗται·
§ 6. Ὁ δ' αὐτὸς λόγος καὶ περὶ τῶν μεταξύ. Ἔτι δ' ἐπεὶ φαίνεται κινοῦσα τὸ σῶμα, ταύτας
εὔλογον κινεῖν τὰς κινήσεις ἃς καὶ αὐτὴ κινεῖται. Εἰ δὲ τοῦτο, καὶ ἀντιστρέψασιν εἰπεῖν ἀληθὲς
| [1,406a] que (406a) le prétendent ceux qui assurent que l'âme est ce qui se meut soi-même,
ou qui peut produire le mouvement, mais encore y a-t-il impossibilité que le mouvement
lui appartienne.
§ 2. On a démontré antérieurement qu'il n'est pas du tout nécessaire que le moteur
soit mû lui-même. Tout objet mû peut l'être de deux manières: ou par un autre, ou
par soi. Nous disons qu'un objet est mû par un autre, toutes les fois qu'il est mû,
parce qu'il est dans une chose en mouvement : ainsi les passagers d'un navire. Certes
il ne sont pas mus comme le navire. Le navire est mû par lui-même; eux ne sont mus
que parce qu'ils sont dans une chose qui est mue. Ceci est même évident en
regardant aux parties diverses de leur corps. Ainsi la marche est un mouvement
propre des pieds, et elle appartient aussi à l'homme; mais, à ce moment, elle
n'appartient pas aux passagers du vaisseau. Puisque être mû se prend dans deux
sens, voyons maintenant si l'âme se meut d'elle-même, et si elle reçoit le mouvement.
§ 3. Comme il y a quatre mouvements translation, changement, destruction,
accroissement, il faut que l'âme ait ou un seul de ces mouvements, ou plusieurs, ou
tous. Si elle ne se meut pas par accident, il faut que le mouvement lui soit naturel; et
si cela est, il faut aussi qu'elle ait un lieu, car tous les mouvements qu'on vient
d'énumérer s'accomplissent dans un lieu. Mais si l'essence de l'âme est de se mouvoir
elle-même, le mouvement ne lui appartiendra pas par accident, comme le
mouvement appartient à la couleur blanche ou à la longueur de trois coudées; car ces
choses-là se meuvent aussi, mais c'est par simple accident, et parce que le corps dans
lequel elles sont vient à se mouvoir. Voilà aussi pourquoi il n'y a point de lieu pour
elles. Mais il y en aura un pour l'âme, si par sa nature elle est douée du mouvement.
§ 4. De plus, si elle se meut par sa nature, elle peut être mue même par force; et si elle
l'est par force, elle l''est aussi par nature. Il en est de même encore pour le repos. La
chose vers laquelle une autre est mue par sa nature lui sert aussi de point de repos
naturel; et de même, la chose vers laquelle une autre est mue par force lui sert aussi
par force de point de repos. Quels seront les mouvements et les repos forcés de
l'âme? C'est ce qu'il n'est pas facile de dire, même quand on se borne à des à-peu-près.
§ 5. Si elle se meut en haut, elle sera du feu ; si c'est en bas; elle sera de la terre; car ce
sont là les mouvements propres de ces corps.
§ 6. Même raisonnement pour les mouvements intermédiaires. En outre, puisqu'elle
paraît mouvoir le corps, il est tout simple qu'elle donne au corps les mêmes
mouvements qu'elle possède; et réciproquement,
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