[1,411b] πότερον ὅλῃ 411b τῇ ψυχῇ τούτων ἕκαστον ὑπάρχει,
καὶ πάσῃ νοοῦμέν τε καὶ αἰσθανόμεθα καὶ κινούμεθα καὶ τῶν ἄλλων ἕκαστον ποιοῦμέν
τε καὶ πάσχομεν, ἢ μορίοις ἑτέροις ἕτερα; Καὶ τὸ ζῆν δὴ πότερον ἔν τινι τούτων ἐστὶν
ἑνὶ ἢ καὶ ἐν πλείοσιν ἢ πᾶσιν, ἢ καὶ ἄλλο τι αἴτιον;
§ 24. Λέγουσι δή τινες μεριστὴν αὐτήν, καὶ ἄλλῳ μὲν νοεῖν ἄλλῳ δὲ ἐπιθυμεῖν. Τί οὖν δή ποτε
συνέχει τὴν ψυχήν, εἰ μεριστὴ πέφυκεν; Οὐ γὰρ δὴ τό γε σῶμα· δοκεῖ γὰρ τοὐναντίον μᾶλλον ἡ
ψυχὴ τὸ σῶμα συνέχειν· ἐξελθούσης γοῦν διαπνεῖται καὶ σήπεται. Εἰ οὖν ἕτερόν τι μίαν αὐτὴν
ποιεῖ, ἐκεῖνο μάλιστ' ἂν εἴη ψυχή. Δεήσει δὲ πάλιν κἀκεῖνο ζητεῖν πότερον ἓν ἢ πολυμερές. Εἰ
μὲν γὰρ ἕν, διὰ τί οὐκ εὐθέως καὶ ἡ ψυχὴ ἕν; Εἰ δὲ μεριστόν, πάλιν ὁ λόγος ζητήσει τί τὸ συνέχον
ἐκεῖνο, καὶ οὕτω δὴ πρόεισιν ἐπὶ τὸ ἄπειρον.
§ 25. Ἀπορήσειε δ' ἄν τις καὶ περὶ τῶν μορίων αὐτῆς, τίν' ἔχει δύναμιν ἕκαστον ἐν τῷ σώματι. Εἰ
γὰρ ἡ ὅλη ψυχὴ πᾶν τὸ σῶμα συνέχει, προσήκει καὶ τῶν μορίων ἕκαστον συνέχειν τι τοῦ
σώματος. Τοῦτο δ' ἔοικεν ἀδυνάτῳ· ποῖον γὰρ μόριον ἢ πῶς ὁ νοῦς συνέξει, χαλεπὸν καὶ πλάσαι.
§ 26. Φαίνεται δὲ καὶ τὰ φυτὰ διαιρούμενα ζῆν καὶ τῶν ζῴων ἔνια τῶν ἐντόμων, ὡς τὴν αὐτὴν
ἔχοντα ψυχὴν τῷ εἴδει, εἰ καὶ μὴ ἀριθμῷ· ἑκάτερον γὰρ τῶν μορίων αἴσθησιν ἔχει καὶ κινεῖται
κατὰ τόπον ἐπί τινα χρόνον. Εἰ δὲ μὴ διατελοῦσιν, οὐθὲν ἄτοπον· ὄργανα γὰρ οὐκ ἔχουσιν ὥστε
σώζειν τὴν φύσιν. Ἀλλ' οὐδὲν ἧττον ἐν ἑκατέρῳ τῶν μορίων ἅπαντ' ἐνυπάρχει τὰ μόρια τῆς
ψυχῆς, καὶ ὁμοειδῆ ἐστιν ἀλλήλοις καὶ τῇ ὅλῃ, ἀλλήλοις μὲν ὡς οὐ χωριστὰ ὄντα, τῇ δ' ὅλῃ ψυχῇ
ὡς οὐ διαιρετῇ οὔσῃ.
§ 27. Ἔοικε δὲ καὶ ἡ ἐν τοῖς φυτοῖς ἀρχὴ ψυχή τις εἶναι· μόνης γὰρ ταύτης κοινωνεῖ καὶ ζῷα καὶ
φυτά, καὶ αὕτη μὲν χωρίζεται τῆς αἰσθητικῆς ἀρχῆς, αἴσθησιν δ' οὐθὲν ἄνευ ταύτης ἔχει.
| [1,411b] Est-ce par l'âme (411b) tout entière que nous pensons, que nous sentons,
que nous agissons ou souffrons dans chacun de ces cas? Ou bien chaque phénomène
différent se rapporte-t-il à des parties différentes? La vie est-elle dans une de ces
parties, ou dans plusieurs, ou même dans toutes? Ou y a-t-il encore à la vie une autre
cause que l'âme?
§ 24. Quelques uns prétendent que l'âme est divisible, et qu'elle pense par une partie
et qu'elle désire par une autre. Mais qui donc alors maintient les parties de l'âme, si
par sa nature elle est divisée? Certes ce n'est pas le corps; et il paraîtrait bien plutôt
que c'est l'âme qui maintient le corps. Du moment qu'elle en sort, il cesse de respirer,
et bientôt se corrompt. Si donc il y a quelque autre chose qui la rende une, c'est ce
quelque chose qui serait surtout rame. Puis il faudra de nouveau rechercher si ce
quelque chose est un, ou s'il a plusieurs parties. S'il est un , pourquoi l'âme même
n'est-elle pas une du premier coup? S'il est divisé, la raison voudra savoir encore qui
unit les parties; et ainsi elle se perd dans l'infini.
§ 25. Quant aux parties de l'âme, on peut encore se demander quelle force a chacune
d'elles dans le corps. Si l'âme tout entière unit tout le corps, il s'ensuit aussi que
chacune de ces parties unit quelque partie du corps; mais cela ressemble à de
l'impossible, et il serait malaisé même d'imaginer quelle partie l'intelligence unit, et
comment elle l'unit.
§ 26. Nous voyons les plantes, et même certains insectes, vivre fort bien après qu'ils
sont divisés, comme s'ils avaient une âme identique en espèce, si ce n'est identique en
nombre. Chacune des parties a, dans ce cas, la sensation et la locomotion pendant
quelque temps; et si elles ne continuent pas à l'avoir, nous n'en devons pas être
étonnés, c'est qu'elles n'ont pas les organes nécessaires pour conserver leur nature.
Néanmoins, dans chacune des parties, se retrouvent toutes les parties de l'âme,
identiques entre elles par l'espèce, ainsi qu'elles le sont à l'âme entière, identiques
entre elles comme n'étant pas séparables, identiques à l'âme tout entière, comme si
elle était divisible.
§ 27. Mais le principe qui est dans les plantes paraît bien aussi une sorte d'âme; car
les animaux et les plantes n'ont de commun que cette seule âme. Cette espèce d'âme
petit être séparée du principe sensible; mais sans elle, aucun être ne peut avoir la
sensibilité.
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