[1,407a] καὶ διελὼν ἐκ τοῦ ἑνὸς δύο κύκλους δισσαχῇ συνημμένους 407a πάλιν τὸν ἕνα διεῖλεν
εἰς ἑπτὰ κύκλους, ὡς οὔσας τὰς τοῦ οὐρανοῦ φορὰς τὰς τῆς ψυχῆς κινήσεις.
§ 12. Πρῶτον μὲν οὖν οὐ καλῶς τὸ λέγειν τὴν ψυχὴν μέγεθος εἶναι· τὴν γὰρ τοῦ παντὸς δῆλον
ὅτι τοιαύτην εἶναι βούλεται οἷόν ποτ' ἐστὶν ὁ καλούμενος νοῦς (οὐ γὰρ δὴ οἷόν γ' ἡ αἰσθητική,
οὐδ' οἷον ἡ ἐπιθυμητική· τούτων γὰρ ἡ κίνησις οὐ κυκλοφορία)·
§ 13. Ὁ δὲ νοῦς εἷς καὶ συνεχὴς ὥσπερ καὶ ἡ νόησις· ἡ δὲ νόησις τὰ νοήματα· ταῦτα δὲ τῷ ἐφεξῆς
ἕν, ὡς ὁ ἀριθμός, ἀλλ' οὐχ ὡς τὸ μέγεθος· διόπερ οὐδ' ὁ νοῦς οὕτω συνεχής, ἀλλ' ἤτοι ἀμερὴς ἢ
οὐχ ὡς μέγεθός τι συνεχής. Πῶς γὰρ δὴ καὶ νοήσει, μέγεθος ὤν, πότερον ὁτῳοῦν τῶν μορίων
τῶν αὑτοῦ, μορίων δ' ἤτοι κατὰ μέγεθος ἢ κατὰ στιγμήν, εἰ δεῖ καὶ τοῦτο μόριον εἰπεῖν;
§ 14. Εἰ μὲν οὖν κατὰ στιγμήν, αὗται δ' ἄπειροι, δῆλον ὡς οὐδέποτε διέξεισιν· εἰ δὲ κατὰ μέγεθος,
πολλάκις ἢ ἀπειράκις νοήσει τὸ αὐτό. Φαίνεται δὲ καὶ ἅπαξ ἐνδεχόμενον. Εἰ δ' ἱκανὸν θιγεῖν
ὁτῳοῦν τῶν μορίων, τί δεῖ κύκλῳ κινεῖσθαι, ἢ καὶ ὅλως μέγεθος ἔχειν; Εἰ δ' ἀναγκαῖον νοῆσαι
τῷ ὅλῳ κύκλῳ θιγόντα, τίς ἐστιν ἡ τοῖς μορίοις θίξις; Ἔτι δὲ πῶς νοήσει τὸ μεριστὸν ἀμερεῖ ἢ τὸ
ἀμερὲς μεριστῷ; Ἀναγκαῖον δὲ τὸν νοῦν εἶναι τὸν κύκλον τοῦτον· νοῦ μὲν γὰρ κίνησις νόησις
κύ- κλου δὲ περιφορά·
§ 15. Εἰ οὖν ἡ νόησις περιφορά, καὶ νοῦς ἂν εἴη ὁ κύκλος οὗ ἡ τοιαύτη περιφορὰ νόησις. Ἀεὶ δὲ δὴ
τί νοήσει (δεῖ γάρ, εἴπερ ἀΐδιος ἡ περιφορά); Τῶν μὲν γὰρ πρακτικῶν νοήσεων ἔστι πέρατα
(πᾶσαι γὰρ ἑτέρου χάριν), αἱ δὲ θεωρητικαὶ τοῖς λόγοις ὁμοίως ὁρίζονται· λόγος δὲ πᾶς ὁρισμὸς
ἢ ἀπόδειξις· αἱ μὲν οὖν ἀποδείξεις καὶ ἀπ' ἀρχῆς καὶ ἔχουσαί πως τέλος, τὸν συλλογισμὸν ἢ τὸ
συμπέρασμα (εἰ δὲ μὴ περατοῦνται, ἀλλ' οὐκ ἀνακάμπτουσί γε πάλιν ἐπ' ἀρχήν,
προσλαμβάνουσαι δ' ἀεὶ μέσον καὶ ἄκρον εὐθυποροῦσιν· ἡ δὲ περιφορὰ πάλιν ἐπ' ἀρχὴν
ἀνακάμπτει)· οἱ δ' ὁρισμοὶ πάντες πεπερασμένοι.
§ 16. Ἔτι εἰ ἡ αὐτὴ περιφορὰ πολλάκις, δεήσει πολλάκις νοεῖν τὸ αὐτό.
§ 17. Ἔτι δ' ἡ νόησις ἔοικεν ἠρεμήσει τινὶ καὶ ἐπιστάσει μᾶλλον ἢ κινήσει· τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον
καὶ ὁ συλλογισμός.
| [1,407a] (407a) il a divisé de plus ce cercle en sept autres, parce que, selon lui, les
translations du ciel sont les mouvements mêmes de l'âme.
§ 12. Mais d'abord il n'est pas exact de dire que l'âme soit une grandeur ; car,
évidemment, Timée veut que l'âme du monde soit à peu près comme ce qu'on
appelle l'intelligence; et cette âme du monde ne ressemble assurément ni à l'âme
sensible ni à l'âme concupiscible, puisque le mouvement de celles-là n'est pas du tout
la translation circulaire.
§ 13. L'intelligence est une et continue, tout comme l'est la pensée; et la pensée, ce
sont les pensées.
Mais si les pensées forment une unité, parce qu'elles se suivent, c'est comme le
nombre; elles ne sont pas comme la grandeur. Voilà aussi pourquoi l'intelligence non
plus n'est pas continue de cette même façon; elle est sans parties, ou du moins elle
n'est pas continue comme la grandeur. Si elle était une grandeur, comment penserait-
elle? Penserait-elle tout entière? ou par une quelconque de ses parties? Et ses parties
auraient-elles de la grandeur? ou seraient-elles réduites à un point, si toutefois l'on
peut aussi donner le nom de partie à un point?
§ 14. Si elles sont réduites à être des points, comme les points sont infinis, il est
évident que l'intelligence ne pourra jamais les parcourir; et, si elles ont de la
grandeur, l'intelligence pensera une même chose fort souvent, ou plutôt un nombre
infini de fois. Mais, pour penser, il semble qu'il suffise de toucher une seule fois. S'il
suffit à l'intelligence, pour comprendre les choses, de les toucher par l'une de ses
parties, à quoi bon alors la faire mouvoir en cercle? ou même lui donner absolument
aucune grandeur? S'il lui faut, pour qu'elle pense, toucher les choses par le cercle
entier, que produira le contact des parties? Et comment ce qui a des parties pensera-t-
il par ce qui n'en a pas, et ce qui est sans parties par ce qui en a? II faut donc
nécessairement que l'intelligence soit ce cercle même ; car la pensée est le mouvement
de l'intelligence, comme la périphérie est le mouvement du cercle.
§ 15. Si donc la pensée est un mouvement de circonférence, l'intelligence sera le cercle
même dont la pensée serait ce mouvement de circonférence. Mais l'intelligence
pensera éternellement quelque chose; car il le faut, puisque ce mouvement circulaire
est éternel. Or, il y a des limites à toutes les pensées pratiques, car toutes se font en
vue d'un certain but extérieur. Quant aux pensées spéculatives, elles sont également
bornées dans leurs raisonnements; et tout raisonnement est ou une définition ou une
démonstration. D'abord les démonstrations, en même temps qu'elles partent d'un
principe, ont aussi pour terme en quelque sorte le syllogisme ou la conclusion. Même
quand elles ne concluent pas, elles ne reviennent pas du moins à leur principe; mais,
prenant toujours un moyen et un extrême, elles avancent en ligne droite, tandis que
la circonférence, au contraire, revient à son point de départ. Quant aux définitions ,
elles sont toutes limitées.
§ 16. De plus, si le même mouvement de circonférence a lieu plusieurs fois, il faudra
donc aussi que l'intelligence pense plusieurs fois la même chose.
§ 17. En outre, la pensée ressemble, on peut dire, à un repos et à un arrêt bien plutôt
qu'à un mouvement, et il en est de même pour le syllogisme.
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