HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les guêpes

Vers 400-499

  Vers 400-499

[400] (Φιλοκλέων)
οὐ ξυλλήψεσθὁπόσοισι δίκαι τῆτες μέλλουσιν ἔσεσθαι,
Σμικυθίων καὶ Τεισιάδη καὶ Χρήμων καὶ Φερέδειπνε;
πότε δ᾽, εἰ μὴ νῦν, ἐπαρήξετέ μοι, πρίν μεἴσω μᾶλλον ἄγεσθαι;
(Χορός)
εἰπέ μοι τί μέλλομεν κινεῖν ἐκείνην τὴν χολήν,
ἥνπερ, ἡνίκἄν τις ἡμῶν ὀργίσῃ τὴν σφηκιάν;
405 νῦν ἐκεῖνο νῦν ἐκεῖνο
τοὐξύθυμον, κολαζόμεσθα,
κέντρονἐντέτατὀξύ”.
ἀλλὰ θαἰμάτια βαλόντες ὡς τάχιστα, παιδία,
θεῖτε καὶ βοᾶτε, καὶ Κλέωνι ταῦτἀγγέλλετε,
410 καὶ κελεύεταὐτὸν ἥκειν
ὡς ἐπἄνδρα μισόπολιν
ὄντα κἀπολούμενον, ὅτι
τόνδε λόγον ἐσφέρει,
μὴ δικάζειν δίκας.
(Βδελυκλέων)
415 ὦγαθοὶ τὸ πρᾶγμἀκούσατ᾽, ἀλλὰ μὴ κεκράγετε.
(Χορός)
νὴ Δίἐς τὸν οὐρανόν γ᾽.
(Βδελυκλέων)
ὡς τοῦδἐγὼ οὐ μεθήσομαι.
(Χορός)
ταῦτα δῆτοὐ δεινὰ καὶ τυραννίς ἐστιν ἐμφανής;
πόλις καὶ Θεώρου θεοισεχθρία,
κεἴ τις ἄλλος προέστηκεν ἡμῶν κόλαξ.
420 (Ξανθίας) Ἡράκλεις καὶ κέντρἔχουσιν. οὐχ ὁρᾷς δέσποτα;
(Βδελυκλέων) οἷς γἀπώλεσαν Φίλιππον ἐν δίκῃ τὸν Γοργίου.
(Χορός)
καὶ σέ γαὐτοῖς ἐξολοῦμεν· ἀλλὰ πᾶς ἐπίστρεφε
δεῦρο κἀξείρας τὸ κέντρον εἶτἐπαὐτὸν ἵεσο,
ξυσταλεὶς εὔτακτος ὀργῆς καὶ μένους ἐμπλήμενος,
425 ὡς ἂν εὖ εἰδῇ τὸ λοιπὸν σμῆνος οἷον ὤργισεν.
(Ξανθίας)
τοῦτο μέντοι δεινὸν ἤδη νὴ Δί᾽, εἰ μαχούμεθα·
ὡς ἔγωγαὐτῶν ὁρῶν δέδοικα τὰς ἐγκεντρίδας.
(Χορός)
ἀλλἀφίει τὸν ἄνδρ᾽· εἰ δὲ μή, φήμἐγὼ
τὰς χελώνας μακαριεῖν σε τοῦ δέρματος.
(Φιλοκλέων)
430 εἶά νυν ξυνδικασταὶ σφῆκες ὀξυκάρδιοι,
οἱ μὲν ἐς τὸν πρωκτὸν αὐτῶν ἐσπέτεσθὠργισμένοι,
οἱ δὲ τὠφθαλμὼ κύκλῳ κεντεῖτε καὶ τοὺς δακτύλους.
(Βδελυκλέων)
Μίδα καὶ Φρὺξ βοήθει δεῦρο καὶ Μασιντύα,
καὶ λάβεσθε τουτουὶ καὶ μὴ μεθῆσθε μηδενί·
435 εἰ δὲ μή, ᾽ν πέδαις παχείαις οὐδὲν ἀριστήσετε.
ὡς ἐγὼ πολλῶν ἀκούσας οἶδα θρίων τὸν ψόφον.
(Χορός)
εἰ δὲ μὴ τοῦτον μεθήσεις, ἔν τί σοι παγήσεται.
(Φιλοκλέων)
Κέκροψ ἥρως ἄναξ τὰ πρὸς ποδῶν Δρακοντίδη,
περιορᾷς οὕτω μὑπἀνδρῶν βαρβάρων χειρούμενον,
440 οὓς ἐγὼδίδαξα κλάειν τέτταρἐς τὴν χοίνικα;
(Χορός)
εἶτα δῆτοὐ πόλλἔνεστι δεινὰ τῷ γήρᾳ κακά;
δηλαδή· καὶ νῦν γε τούτω τὸν παλαιὸν δεσπότην
πρὸς βίαν χειροῦσιν, οὐδὲν τῶν πάλαι μεμνημένοι
διφθερῶν κἀξωμίδων, ἃς οὗτος αὐτοῖς ἠμπόλα,
445 καὶ κυνᾶς· καὶ τοὺς πόδας χειμῶνος ὄντος ὠφέλει,
ὥστε μὴ ῥιγῶν ἑκάστοτ᾽· ἀλλὰ τούτοις γοὐκ ἔνι
οὐδἐν ὀφθαλμοῖσιν αἰδὼς τῶν παλαιῶν ἐμβάδων.
(Φιλοκλέων)
οὐκ ἀφήσεις οὐδὲ νυνί μ κάκιστον θηρίον,
οὐδἀναμνησθεὶς ὅθεὑρὼν τοὺς βότρυς κλέπτοντά σε
[400] PHILOCLÉON. - Ne viendrez-vous pas à mon secours, vous tous qui devez avoir
des procès cette année, Smicythion, Tisiadès, Chrémon et Phérédippe ? Quand
donc me secourrez-vous, si vous ne le faites maintenant, avant qu'on me
renferme de nouveau ?
LE CHOEUR. - Eh bien ! que tardons-nous à nous armer de cette colère dont
nous châtions quiconque irrite nos essaims ? Notre aiguillon vengeur se dresse.
Enfants, jetez au plus vite vos manteaux ; courez et criez, annoncez la chose à
Cléon ; dites-lui de venir combattre un ennemi de la république, vraiment digne
de mort, puisqu'il ose prétendre qu'il ne faut ni procès ni jugements.
BDÉLYCLÉON.- Mes amis, écoutez les faits, et ne criez pas.
LE CHOEUR. - Nous crierons jusqu'aux cieux ; je ne l'abandonnerai pas. N'est-ce
pas une chose inouïe, une tyrannie manifeste ? O citoyens! ô Théoros,
ennemi des dieux ! et vous tous, flatteurs qui nous présidez !
XANTHIAS. - Par Hercule ! ils ont des aiguillons ; ne les vois-tu pas, mon
maître ?
BDÉLYCLÉON. - Ce sont les mêmes qui percèrent Philippe, fils de Gorgias.
LE CHOEUR. - Tu seras aussi notre victime : tournez tous de ce côté ; tombons
sur lui à coups d'aiguillons, les rangs serrés, le coeur plein de fureur et de rage,
pour qu'il sache désormais quel essaim il a irrité.
XANTHIAS.- Par Jupiter, l'affaire devient grave, il s'agit de combattre ; car la
vue de ces aiguillons m'épouvante.
LE CHOEUR. - Lâche cet homme, ou je te promets que tes côtes envieront aux
tortues leurs dures écailles.
PHILOCLÉON. - Allons, mes collègues, guêpes irritables, élancez-vous sur son
derrière avec furie, piquez-le de toutes parts, aux yeux et aux doigts.
BDÉLYCLÉON.- Midas, Phrygien, Masynthias, au secours ! saisissez-le, et
ne le lâchez pas ; sinon je vous ferai jeûner dans les fers. J'ai souvent entendu
craquer au feu des feuilles de figuier.
LE CHOEUR. - Si tu ne le lâches, tu sentiras mon aiguillon.
PHILOCLÉON. - O Cécrops, héros notre roi, dont le corps se termine en dragon,
souffriras-tu que je sois ainsi le jouet de ces barbares, à qui j'ai appris à
verser quatre mesures de larmes par chénice ?
LE CHOEUR. - N'y a-t-il pas bien des maux terribles dans la vieillesse ? Oui
certes : voilà que ces deux misérables font violence à leur vieux maître et le
retiennent captif, oubliant les peaux, les petites tuniques et les bonnets de peau
de chien qu'il leur achetait, et le soin qu'il prenait de garantir leurs pieds de la
rigueur du froid ; mais ils n'ont ni pudeur dans le regard, ni souvenir
reconnaissant de leurs vieilles chaussures.
PHILOCLÉON.- Veux-tu bien me lâcher, mauvaise bête ? Ne te souviens-tu plus
qu'un jour, t'ayant surpris à voler des raisins,
[450] προσαγαγὼν πρὸς τὴν ἐλάαν ἐξέδειρεὖ κἀνδρικῶς,
ὥστε σε ζηλωτὸν εἶναι; σὺ δἀχάριστος ἦσθἄρα.
ἀλλἄνες με καὶ σὺ καὶ σύ, πρὶν τὸν υἱὸν ἐκδραμεῖν.
(Χορός)
ἀλλὰ τούτων μὲν τάχἡμῖν δώσετον καλὴν δίκην,
οὐκέτἐς μακρὰν ἵνεἰδῆθοἷός ἐστἀνδρῶν τρόπος
455 ὀξυθύμων καὶ δικαίων καὶ βλεπόντων κάρδαμα.
(Βδελυκλέων)
παῖε παἶ Ξανθία τοὺς σφῆκας ἀπὸ τῆς οἰκίας.
(Ξανθίας)
ἀλλὰ δρῶ τοῦτ᾽· ἀλλὰ καὶ σὺ τῦφε πολλῷ τῷ καπνῷ.
(Σωσίας)
οὐχὶ σοῦσθ᾽; οὐκ ἐς κόρακας; οὐκ ἄπιτε; παῖε τῷ ξύλῳ.
(Ξανθίας)
καὶ σὺ προσθεὶς Αἰσχίνην ἔντυφε τὸν Σελλαρτίου.
460 ἆρἐμέλλομέν ποθὑμᾶς ἀποσοβήσειν τῷ χρόνῳ.
(Βδελυκλέων)
ἀλλὰ μὰ Δίοὐ ῥᾳδίως οὕτως ἂν αὐτοὺς διέφυγες,
εἴπερ ἔτυχον τῶν μελῶν τῶν Φιλοκλέους βεβρωκότες.
(Χορός)
ἆρα δῆτοὐκ αὐτὰ δῆλα
τοῖς πένησιν, τυραννὶς
465 “ὡς λάθρᾳ γἐλάνθανὑπιοῦσά με”,
εἰ σύ γ πόνῳ πόνηρε καὶ κομηταμυνία
τῶν νόμων ἡμᾶς ἀπείργεις ὧν ἔθηκεν πόλις,
οὔτε τινἔχων πρόφασιν
οὔτε λόγον εὐτράπελον,
470 αὐτὸς ἄρχων μόνος;
(Βδελυκλέων)
ἔσθὅπως ἄνευ μάχης καὶ τῆς κατοξείας βοῆς
ἐς λόγους ἔλθοιμεν ἀλλήλοισι καὶ διαλλαγάς;
(Χορός)
σοὐς λόγους μισόδημε καὶ μοναρχίας ἐραστά,
475 καὶ ξυνὼν Βρασίδᾳ καὶ φορῶν κράσπεδα
στεμμάτων τήν θὑπήνην ἄκουρον τρέφων;
(Βδελυκλέων)
νὴ Δί μοι κρεῖττον ἐκστῆναι τὸ παράπαν τοῦ πατρὸς
μᾶλλον κακοῖς τοσούτοις ναυμαχεῖν ὁσημέραι.
480 (Χορός) οὐδὲ μὴν οὐδἐν σελίνῳ σοὐστὶν οὐδἐν πηγάνῳ·
τοῦτο γὰρ παρεμβαλοῦμεν τῶν τριχοινίκων ἐπῶν.
ἀλλὰ νῦν μὲν οὐδὲν ἀλγεῖς, ἀλλὅταν ξυνήγορος
ταὐτὰ ταῦτα σου καταντλῇ καὶ ξυνωμότας καλῇ.
(Βδελυκλέων)
ἆρἂν πρὸς τῶν θεῶν ὑμεῖς ἀπαλλαχθεῖτέ μου;
485 δέδοκταί μοι δέρεσθαι καὶ δέρειν διἡμέρας;
(Χορός)
οὐδέποτέ γ᾽, οὐχ ἕως ἄν τί μου λοιπὸν ,
ὅστις ἡμῶν ἐπὶ τυραννίδὧδἐστάλης.
(Βδελυκλέων)
ὡς ἅπανθὑμῖν τυραννίς ἐστι καὶ ξυνωμόται,
ἤν τε μεῖζον ἤν τἔλαττον πρᾶγμά τις κατηγορῇ,
490 ἧς ἐγὼ οὐκ ἤκουσα τοὔνομοὐδὲ πεντήκοντἐτῶν·
νῦν δὲ πολλῷ τοῦ ταρίχους ἐστὶν ἀξιωτέρα,
ὥστε καὶ δὴ τοὔνομαὐτῆς ἐν ἀγορᾷ κυλίνδεται.
ἢν μὲν ὠνῆταί τις ὀρφὼς μεμβράδας δὲ μὴθέλῃ,
εὐθέως εἴρηχ πωλῶν πλησίον τὰς μεμβράδας·
495 ᾽οὗτος ὀψωνεῖν ἔοιχἅνθρωπος ἐπὶ τυραννίδι.᾽
ἢν δὲ γήτειον προσαιτῇ ταῖς ἀφύαις ἥδυσμά τι,
λαχανόπωλις παραβλέψασά φησι θατέρῳ·
εἰπέ μοι, γήτειον αἰτεῖς· πότερον ἐπὶ τυραννίδι,
νομίζεις τὰς Ἀθήνας σοὶ φέρειν ἡδύσματα;”
[450] je t'attachai à un olivier, et t'écorchai vigoureusement, au point que tu faisais
des jaloux ? Mais tu es un ingrat. Laisse-moi ; et toi aussi, avant que mon fils accoure.
LE CHOEUR. - Bientôt vous recevrez le châtiment de votre conduite, ce ne sera
pas long ; vous apprendrez à connaître les hommes irritables, justes, et au
regard courroucé.
BDÉLYCLÉON. - Frappe, frappe, Xanthias, et chasse ces guêpes de la maison.
XANTHIAS., - C'est ce que je fais ; toi, fais de ton côté une épaisse fumée.
SOSIE.- Eh bien, vous sauverez-vous a Ah ! vous ne voulez pas partir ? Joue du
bâton.
XANTHIAS.- Toi, pour faire de la fumée, jette au feu Eschine, fils de
Sélartios. Enfin, nous devions venir à bout de vous chasser.
BDÉLYCLÉON. - Par Jupiter, tu ne t'en serais pas tiré si aisément, s'ils s'étaient
nourris des vers de Philoclès.
LE CHOEUR. - N'est-il pas manifeste pour les pauvres que la tyrannie s'est
clandestinement introduite à notre insu ? Scélérat, toi qui, avec l'arrogance
d'Amynias, nous ravis les lois établies par la république, sans que le moindre
prétexte ni de belles paroles excusent ton usurpation !
BDÉLYCLÉON. - Ne serait-il pas possible, sans nous battre et sans pousser des
cris perçants, de conférer ensemble, et de nous entendre ?
LE CHOEUR. - Conférer avec toi, ennemi du peuple, partisan de la monarchie, et
ami de Brasidas, toi qui portes des franges de laine et laisses croître ta
barbe ?
BDÉLYCLÉON.- En vérité, je ferais mieux d'abandonner tout à fait mon père,
que d'essuyer chaque jour de pareilles bourrasques.
LE CHOEUR. - Eh bien, tu n'en es pas encore au persil ni à la rue, pour
employer le proverbe vulgaire. Ce n'est encore rien que cela : tu verras lorsque
l'accusateur public dénoncera tes crimes, et citera les conspirateurs tes complices.
BDÉLYCLÉON. - Au nom des dieux, partirez-vous enfin ? Autrement, je suis
résolu à vous éreinter tout le jour.
LE CHOEUR. -Non, jamais, tant qu'il me restera un souffle de vie. Je vois bien
que tu aspires à la tyrannie.
BDÉLYCLÉON.- Tout est pour vous tyrannie et conspiration : que les griefs
soient sérieux ou frivoles, peu importe. Pendant cinquante ans, ce mot n'avait
pas frappé mes oreilles ; aujourd'hui, il est plus commun que le poisson salé ; il
retentit dans tous les coins du marché. Que l'un achète des orphes et dédaigne
les membrades (84), le marchand de membrades crie aussitôt : "La cuisine de-
cet homme-là sent furieusement la tyrannie." Qu'un autre demande du poireau
pour assaisonner des anchois, la marchande de légumes le regarde de travers,
et lui dit : "Tu demandes du poireau ; est-ce que tu vises à la tyrannie ?
Penses-tu qu'Athènes doive te fournir des assaisonnements ?"


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Dernière mise à jour : 23/09/2005