HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les guêpes

Vers 300-399

  Vers 300-399

[300] (Χορός) ἀπὸ γὰρ τοῦδέ με τοῦ μισθαρίου
τρίτον αὐτὸν ἔχειν ἄλφιτα δεῖ καὶ ξύλα κὤψον·
< -> σὺ δὲ σῦκά μαἰτεῖς.
(Παίς)
ἄγε νυν πάτερ ἢν μὴ
τὸ δικαστήριον ἅρχων
305 καθίσῃ νῦν, πόθεν ὠνησόμεθ
ἄριστον; ἔχεις ἐλπίδα
χρηστήν τινα νῷν
πόρον Ἕλλας ἱρὸν <εὑρεῖν
(Χορός)
ἀπαπαῖ φεῦ, <ἀπαπαῖ φεῦ,>
310 μὰ Δἴ οὐκ ἔγωγε νῷν οἶδ
ὁπόθεν γε δεῖπνον ἔσται.
(Παίς)
τί με δῆτ μελέα μῆτερ ἔτικτες;
(Χορός)
ἵνἐμοὶ πράγματα βόσκειν παρέχῃς.
(Παίς)
ἀνόνητον ἄρ θυλάκιόν σεἶχον ἄγαλμα.
315 - πάρα νῷν στενάζειν.
(Φιλοκλέων)
φίλοι, τήκομαι μὲν
πάλαι διὰ τῆς ὀπῆς
ὑμῶν ὑπακούων.
ἀλλὰ γὰρ οὐχ οἷός τεἴμ
ᾄδειν. τί ποιήσω;
τηροῦμαι δὑπὸ τῶνδ᾽, ἐπεὶ
320 βούλομαί γε πάλαι μεθὑμῶν
ἐλθὼν ἐπὶ τοὺς καδίσκους
κακόν τι ποιῆσαι.
ἀλλ Ζεῦ <Ζεῦ> μέγα βροντήσας
με ποίησον καπνὸν ἐξαίφνης
325 Προξενίδην τὸν Σέλλου
τοῦτον τὸν ψευδαμάμαξυν.
τόλμησον ἄναξ χαρίσασθαί μοι,
πάθος οἰκτίρας· με κεραυνῷ
διατινθαλέῳ σπόδισον ταχέως,
330 κἄπειτἀνελών μἀποφυσήσας
εἰς ὀξάλμην ἔμβαλε θερμήν·
δῆτα λίθον με ποίησον ἐφοὗ
τὰς χοιρίνας ἀριθμοῦσι.
(Χορός)
τίς γάρ ἐσθ ταῦτά σεἵργων
335 κἀποκλῄων τῇ θύρᾳ; λέξον·
πρὸς εὔνους γὰρ φράσεις.
(Φιλοκλέων)
οὑμὸς υἱός. ἀλλὰ μὴ βοᾶτε· καὶ γὰρ τυγχάνει
οὑτοσὶ πρόσθεν καθεύδων. ἀλλὕφεσθε τοῦ τόνου.
(Χορός)
τοῦ δἔφεξιν μάταιε ταῦτα δρᾶν σε βούλεται;
<καὶ> τίνα πρόφασιν ἔχων;
(Φιλοκλέων)
340 οὐκ ἐᾷ μὦνδρες δικάζειν οὐδὲ δρᾶν οὐδὲν κακόν,
ἀλλά μεὐωχεῖν ἕτοιμός ἐστ᾽· ἐγὼ δοὐ βούλομαι.
(Χορός)
τοῦτἐτόλμησ μιαρὸς χανεῖν
Δημολογοκλέων <ὅδ᾽,>
ὅτι λέγεις <σύ> τι περὶ τῶν νεῶν
ἀληθές. οὐ γὰρ ἄν ποθ
οὗτος ἁνὴρ τοῦτἐτόλμησεν
λέγειν, εἰ
345 μὴ ξυνωμότης τις ἦν.
ἀλλἐκ τούτων ὥρα τινά σοι ζητεῖν καινὴν ἐπίνοιαν,
ἥτις σε λάθρᾳ τἀνδρὸς τουδὶ καταβῆναι δεῦρο ποιήσει.
(Φιλοκλέων)
τίς ἂν οὖν εἴη; ζητεῖθὑμεῖς, ὡς πᾶν <ἂν> ἔγωγε ποιοίην·
οὕτω κιττῶ διὰ τῶν σανίδων μετὰ χοιρίνης περιελθεῖν.
[300] LE CHOEUR. - Quoi ! avec mon chétif salaire il me faut acheter du pain, du bois
et de la viande, et tu me demandes encore des figues !
L'ENFANT. - Eh bien, mon père, si l'archonte ne convoque plus le tribunal, où
prendrons-nous à dîner ? As-tu à nous offrir quelque espoir, ou seulement "le
chemin sacré d'Hellé ?"
LE CHOEUR. - Ah ! dieux ! hélas ! hélas ! je ne sais, en vérité, avec quoi nous
dînerons.
L'ENFANT. - O malheureuse mère ! pourquoi m'as-tu enfanté, si je devais avoir
tant de peine à soutenir ma vie ?
LE CHOEUR. - Ainsi, mon petit sac, tu n'es plus pour moi qu'un ornement inutile.
L'ENFANT. - Hélas ! les gémissements sont notre partage.
PHILOCLÉON. - Mes amis, depuis longtemps je sèche d'impatience à vous
entendre de cette fenêtre ; mais je ne puis plus chanter. Que faire ? Ces gens
me gardent, parce que je brûle d'aller avec vous, joindre nos urnes et prononcer
quelque condamnation. O Jupiter ! fais gronder ton tonnerre, et change-moi
subitement en fumée (60) ; ou bien fais que je ressemble à Proxénide (61) ou
au fils de Sellos, ce grand hâbleur. Accorde-moi cette faveur par pitié pour ma
misère, ou que la foudre me réduise en cendres, et que ton souffle m'emporte
ensuite dans une saumure acide et bouillante ; ou enfin fais de moi la pierre sur
laquelle on compte les suffrages.
LE CHOEUR. - Qui donc te retient ainsi, et te ferme les portes ? Dis-nous-le ;
c'est à des amis que tu parles.
PHILOCLÉON - C'est mon fils : mais ne criez pas ; il dort sur le devant de la
maison ; parlez plus bas.
LE CHOEUR. - Mais, pauvre homme, que prétend-il te défendre ? Quel prétexte
allègue-t-il ?
PHILOCLÉON - O mes amis, il ne veut pas me laisser juger, ni prononcer une
condamnation ; il veut me faire faire bonne chère, et moi je ne le veux pas.
LE CHOEUR. - A-t-il osé le dire, ce scélérat, ce Démologocléon ?... Cet
homme n'aurait pas eu tant d'audace, sil ne tramait quelque conspiration. Mais,
après cela, il est temps de chercher quelque nouvelle invention qui te permette
d'échapper à ton gardien, et de descendre ici.
PHILOCLÉON - Que peut-on inventer ? Cherchez, vous autres ; je suis prêt à
tout faire, tant je désire passionnément parcourir les bancs avec ma coquille.
[350] (Χορός) ἔστιν ὀπὴ δῆθἥντινἂν ἔνδοθεν οἷός τεἴης διορύξαι,
εἶτἐκδῦναι ῥάκεσιν κρυφθεὶς ὥσπερ πολύμητις Ὀδυσσεύς;
(Φιλοκλέων)
πάντα πέφαρκται κοὐκ ἔστιν ὀπῆς οὐδεἰ σέρφῳ διαδῦναι.
ἀλλἄλλο τι δεῖ ζητεῖν ὑμᾶς· ὀπίαν δοὐκ ἔστι γενέσθαι.
(Χορός)
μέμνησαι δῆθ᾽, ὅτἐπὶ στρατιᾶς κλέψας ποτὲ τοὺς ὀβελίσκους
355 ἵεις σαυτὸν κατὰ τοῦ τείχους ταχέως, ὅτε Νάξος ἑάλω.
(Φιλοκλέων)
οἶδ᾽· ἀλλὰ τί τοῦτ᾽; οὐδὲν γὰρ τοῦτἐστὶν ἐκείνῳ προσόμοιον.
ἥβων γὰρ κἀδυνάμην κλέπτειν, ἴσχυόν ταὐτὸς ἐμαυτοῦ,
κοὐδείς μἐφύλαττ᾽, ἀλλἐξῆν μοι
φεύγειν ἀδεῶς. νῦν δὲ ξὺν ὅπλοις
360 ἄνδρες ὁπλῖται διαταξάμενοι
κατὰ τὰς διόδους σκοπιωροῦνται,
τὼ δὲ δύαὐτῶν ἐπὶ ταῖσι θύραις
ὥσπερ με γαλῆν κρέα κλέψασαν
τηροῦσιν ἔχοντὀβελίσκους.
365 (Χορός) ἀλλὰ καὶ νῦν ἐκπόριζε
μηχανὴν ὅπως τάχισθ᾽· ἕως
γάρ, μελίττιον.
(Φιλοκλέων)
διατραγεῖν τοίνυν κράτιστόν ἐστί μοι τὸ δίκτυον.
δέ μοι Δίκτυννα συγγνώμην ἔχοι τοῦ δικτύου.
(Χορός)
ταῦτα μὲν πρὸς ἀνδρός ἐστἄνοντος ἐς σωτηρίαν.
370 ἀλλἔπαγε τὴν γνάθον.
(Φιλοκλέων)
διατέτρωκται τοῦτό γ᾽. ἀλλὰ μὴ βοᾶτε μηδαμῶς,
ἀλλὰ τηρώμεσθὅπως μὴ Βδελυκλέων αἰσθήσεται.
(Χορός)
μηδὲν τᾶν δέδιθι, μηδέν·
ὡς ἐγὼ τοῦτόν γ᾽, ἐὰν γρύξῃ
τι, ποιήσω δακεῖν τὴν
375 καρδίαν καὶ τὸν περὶ ψυχῆς
δρόμον δραμεῖν, ἵνεἰδῇ
μὴ πατεῖν τὰ
τοῖν θεοῖν ψηφίσματα.
ἀλλἐξάψας διὰ τῆς θυρίδος τὸ καλῴδιον εἶτα καθίμα
380 δήσας σαυτὸν καὶ τὴν ψυχὴν ἐμπλησάμενος Διοπείθους.
(Φιλοκλέων)
ἄγε νυν, ἢν αἰσθομένω τούτω ζητῆτόν μἐσκαλαμᾶσθαι
κἀνασπαστὸν ποιεῖν εἴσω, τί ποιήσετε; φράζετε νυνί.
(Χορός)
ἀμυνοῦμέν σοι τὸν πρινώδη θυμὸν ἅπαντες καλέσαντες
ὥστοὐ δυνατόν σεἵργειν ἔσται· τοιαῦτα ποιήσομεν ἡμεῖς.
(Φιλοκλέων)
385 δράσω τοίνυν ὑμῖν πίσυνος, καὶ -- μανθάνετ᾽; -- ἤν τι πάθωγώ,
ἀνελόντες καὶ κατακλαύσαντες θεῖναί μὑπὸ τοῖσι δρυφάκτοις.
(Χορός)
οὐδὲν πείσει· μηδὲν δείσῃς. ἀλλ βέλτιστε καθίει
σαυτὸν θαρρῶν κἀπευξάμενος τοῖσι πατρῴοισι θεοῖσιν.
(Φιλοκλέων)
Λύκε δέσποτα, γείτων ἥρως· σὺ γὰρ οἷσπερ ἐγὼ κεχάρησαι,
390 τοῖς δακρύοισιν τῶν φευγόντων ἀεὶ καὶ τοῖς ὀλοφυρμοῖς·
ᾤκησας γοῦν ἐπίτηδες ἰὼν ἐνταῦθἵνα ταῦτἀκροῷο,
κἀβουλήθης μόνος ἡρώων παρὰ τὸν κλάοντα καθῆσθαι.
ἐλέησον καὶ σῶσον νυνὶ τὸν σαυτοῦ πλησιόχωρον·
κοὐ μή ποτέ σου παρὰ τὰς κάννας οὐρήσω μηδἀποπάρδω.
395 (Βδελυκλέων) οὗτος ἐγείρου.
(Ξανθίας) τί τὸ πρᾶγμ᾽;
(Βδελυκλέων) ὥσπερ φωνή μέ τις ἐγκεκύκλωται.
(Ξανθίας) μῶν γέρων πῃ διαδύεται <αὖ
(Βδελυκλέων) μὰ Δίοὐ δῆτ᾽, ἀλλὰ καθιμᾷ
αὑτὸν δήσας.
(Ξανθίας) μιαρώτατε τί ποιεῖς; οὐ μὴ καταβήσει;
(Βδελυκλέων)
ἀνάβαινἀνύσας κατὰ τὴν ἑτέραν καὶ ταῖσιν φυλλάσι παῖε,
ἤν πως πρύμνην ἀνακρούσηται πληγεὶς ταῖς εἰρεσιώναις.
[350] LE CHOEUR. - N'y a-t-il pas en dedans quelque ouverture par où tu puisses
pratiquer une issue, et disparaître caché sous des haillons, comme le prudent
Ulysse ?
PHILOCLÉON - Tout est bouché un moucheron ne trouverait pas où passer.
Cherchez quelque autre voie ; celle-là est impraticable.
LE CHOEUR. - Ne te souvient-il plus qu'étant de service à la prise de Naxos,
tu descendis du rempart à l'aide de quelques broches volées, que tu
fichais dans le mur ?
PHILOCLÉON- Je le sais; mais à quoi bon ? La situation n'est plus la même.
J'étais jeune alors, plein de vigueur et de dextérité pour voler ; personne ne me
gardait, et je pouvais fuir sans crainte. Maintenant des gardes armés sont
postés sur les passages, où ils font le guet ; deux d'entre eux sont à cette porte
des broches en main, et m'observent comme un chat qui a volé de la viande.
LE CHOEUR. - Trouve donc au plus tôt quelque ruse ; car voici l'aurore, doux ami.
PHILOCLÉON - Je ne vois rien de mieux que de ronger mon filet. Que la déesse
de la chasse me pardonne !
LE CHOEUR. - C'est là le fait d'un homme qui travaille pour sa liberté. Allons,
joue des mâchoires.
PHILOCLÉON - Le voilà rongé ; mais ne poussez pas un cri : prenons garde que
Bdélycléon ne s'en aperçoive.
LE CHOEUR. - Ne crains rien, ami, non, rien ! S'il bouge, je le forcerai à se
ronger le coeur, et à combattre pour sa propre défense ; nous lui apprendrons à
ne pas fouler aux pieds les lois des vénérables déesses. Attache une corde
à la fenêtre, entoures-en ton corps, et laisse-toi descendre, le coeur plein de la
fureur de Diopithe.
PHILOCLÉON - Mais voyons, s'ils s'en aperçoivent, s'ils veulent retirer la corde
et me repêcher ainsi, que ferez-vous, dites-moi ?
LE CHOEUR. - Nous viendrons à ton secours, nous réunirons toutes nos forces
pour qu'ils ne puissent te retenir ; voilà ce que nous ferons.
PHILOCLÉON. - Soit donc ! je ferai ce que vous me dites, je me fie à vous : s'il
m'arrive quelque malheur, souvenez-vous, après m'avoir baigné de vos larmes,
de m'ensevelir sous le tribunal.
LE CHOEUR.- Il ne t'arrivera rien, n'aie pas peur. Allons, mon cher, descends
hardiment, après avoir invoqué les dieux de la patrie.
PHILOCLÉON. - Lycos, génie tutélaire, héros mon voisin, tu te plais ainsi que
moi aux larmes et aux plaintes éternelles des accusés ; sans doute tu as choisi
ce séjour pour ne rien perdre de leurs soupirs ; seul de tous les héros, tu as
voulu vivre au milieu des malheureux. Aie pitié de moi, sauve un fidèle voisin ;
je te promets de ne plus faire aucune ordure près de ta balustrade.
BDÉLYCLÉON. - Holà ! debout.
SOSIE. - Qu'y a-t-il donc ?
BDÉLYCLÉON.- J'entends comme le son d'une voix.
SOSIE. - Est-ce que le vieillard se glisse encore quelque part ?
BDÉLYCLÉON. - Non pas, mais il descend à l'aide d'une corde.
SOSIE. - Malheureux ! que fais-tu ? Ne t'avise pas de descendre !
BDÉLYCLÉON.- Monte vite par l'autre fenêtre, et frappe-le de cette branche
sèche, pour le forcer par tes coups à rebrousser chemin.


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Dernière mise à jour : 23/09/2005