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Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre III

Paragraphes 17-18

  Paragraphes 17-18

[3,17] 17. « Ἐς δὲ τὸ μέλλον, Ἀντώνιε, πρὸς θεῶν τε φιλίων καὶ πρὸς αὐτοῦ σοι Καίσαρος, εἰ μέν τι καὶ τῶν γεγονότων μεταθέσθαι θέλεις δύνασαι γάρ, εἰ θέλεις· εἰ δὲ μή, τά γε λοιπὰ τοὺς φονέας ἀμυνομένῳ μοι μετὰ τοῦ δήμου καὶ τῶνδε τῶν ἔτι μοι πατρικῶν φίλων συνίστασθαι καὶ συνεργεῖν· εἰ δέ σε τῶν ἀνδρῶν τις τῆς βουλῆς αἰδὼς ἔχει, μὴ ἐπιβαρεῖν. Καὶ τάδε μὲν ἀμφὶ τούτων· οἶσθα δ', ὅπως ἔχει μοι καὶ τὰ οἴκοι, δαπάνης τε ἐς τὴν διανομήν, ἣν πατὴρ ἐκέλευσε τῷ δήμῳ δοθῆναι, καὶ ἐπείξεως ἐς αὐτήν, ἵνα μὴ βραδύνων ἀχάριστος εἶναι δοκοίην μηδ' ὅσοι καταλεχθέντες εἰς τὰς ἀποικίας ἐπιμένουσι τῇ πόλει, δι' ἐμὲ τρίβοιντο. Ὅσα δὴ τῶν Καίσαρος εὐθέως ἐπὶ τῷ φόνῳ πρὸς σὲ μετενήνεκται ὡς ἐπ' ἀσφαλὲς ἐξ ἐπικινδύνου τότε οἰκίας, τὰ μὲν κειμήλια αὐτῶν καὶ τὸν ἄλλον ἅπαντα κόσμον ἔχειν ἀξιῶ σε καὶ ὅσα ἂν ἐθέλῃς ἄλλα παρ' ἡμῶν ἐπιλαβεῖν, ἐς δὲ τὴν διανομὴν ἀποδοῦναί μοι τὸ χρυσίον τὸ ἐπίσημον, συνηθροίκει μὲν ἐς τοὺς πολέμους ἐκεῖνος, οὓς ἐπενόει, ἀρκέσει δ' ἐμοὶ νῦν ἐς τριάκοντα μυριάδας ἀνδρῶν μεριζόμενον. Τὰ δὲ λοιπὰ τῆς δαπάνης, εἰ μὲν θαρρήσαιμί σοι, παρὰ σοῦ ἂν ἴσως διὰ σοῦ δανεισαίμην ἐκ τῶν δημοσίων χρημάτων, ἂν διδῷς· διαπεπράσεται δὲ αὐτίκα καὶ οὐσία. » [3,17] 17. " Pour l'avenir, Antoine, je t'en conjure par les dieux qui président à l'amitié, et par César lui-même, de changer légèrement les mesures qui ont été adoptées, parce que tu peux les modifier si tu le souhaites; si tu ne le veux pas, du moins de m'aider et de coopérer avec moi à punir les meurtriers, avec l'aide du peuple et de ceux qui sont toujours les amis fidèles de mon père, et si tu as toujours du respect pour les conspirateurs et le sénat, ne sois pas dur envers moi. En voilà assez sur le sujet. Tu connais mes affaires privées et la distribution d'argent que mon père m'a ordonné de faire au peuple, et la rapidité que cela implique pour que je ne paraisse pas ingrat en raison de mon retard, et pour que ceux qui sont assignés à des colonies ne soient pas obligés de rester en ville et de perdre leur temps à cause de moi. Les bien mobiliers de César, qui ont été apportés juste après son meurtre de chez lui chez toi comme endroit plus sûr, je te demande de conserver ces souvenirs et tout autre ornement et tout ce que tu veux garder chez toi. Mais pour que je puisse verser l'argent au peuple, donne-moi, je t'en prie, l'or que César avait réuni pour ses guerres futures. Pour l'instant cela suffira pour la distribution à 300.000 hommes. Pour le reste de mes dépenses je peux peut-être faire un emprunt chez toi, si je peux te faire confiance, ou au trésor public, avec ta garantie, si tu la donnes, et je mettrai ma propre propriété en vente immédiatement."
[3,18] 18. Τοιαῦτα τοῦ Καίσαρος εἰπόντος ο Ἀντώνιος κατεπλάγη, τῆς τε παρρησίας καὶ τῆς εὐτολμίας παρὰ δόξαν οἱ πολλῆς καὶ παρ' ἡλικίαν φανείσης· χαλεψάμενος δὲ τοῖς τε λόγοις οὐχ ὅσον ἔδει τὸ πρέπον ἐς αὐτὸν ἐσχηκόσι καὶ μάλιστα τῶν χρημάτων τῇ ἀπαιτήσει, αὐστηρότερον αὐτὸν ὧδε ἠμείψατο· « Εἰ μὲν Καῖσάρ σοι μετὰ κλήρου καὶ τῆς ἐπωνυμίας, παῖ, καὶ τὴν ἡγεμονίαν κατέλιπεν, εἰκὸς σὲ τῶν κοινῶν τοὺς λογισμοὺς αἰτεῖν κἀμὲ ὑπέχειν. Εἰ δὲ οὐδενί πω Ῥωμαῖοι τὴν ἡγεμονίαν ἔδοσαν ἐκ διαδοχῆς, οὐδὲ τῶν βασιλέων, οὓς ἐκβαλόντες ἐπώμοσαν μηδ' ἄλλων ἔτι ἀνέξεσθαι, καὶ τῷ πατρί σου μάλιστα οἱ φονεῖς ἐπιλέγοντες φασὶν ἀνελεῖν αὐτὸν βασιλιζόμενον, οὐχ ἡγούμενον ἔτἰ, ἐμοὶ μὲν οὐδ' ἀποκρίσεως δεῖ πρὸς σὲ περὶ τῶν κοινῶν, τῷ δ' αὐτῷ λόγῳ καὶ σὲ κουφίζω, μὴ χάριν ὀφείλειν ἡμῖν ἐπ' αὐτοῖς. Ἐπράσσετο γὰρ οὐ σοῦ χάριν, ἀλλὰ τοῦ δήμου, πλὴν ἑνὸς τοῦ μεγίστου δὴ μάλιστα πάντων ἔς τε Καίσαρα καὶ σὲ ἔργου. Εἰ γὰρ τοῦ κατ' ἐμαυτὸν ἕνεκα ἀδεοῦς καὶ ἀνεπιφθόνου περιεῖδον ἐγὼ τιμὰς ψηφιζομένας τοῖς φονεῦσιν ὡς τυραννοκτόνοις, τύραννος Καῖσαρ ἐγίγνετο, μήτε δόξης μήτε τιμῆς τινος τῶν ἐγνωσμένων βεβαιώσεως ἔτι μετῆν. Οὐ διαθήκας εἶχεν ἄν, οὐ παῖδα, οὐκ οὐσίαν, οὐκ αὐτὸ τὸ σῶμα ταφῆς ἀξιούμενον, οὐδὲ ἰδιώτου· ἄταφα γὰρ οἱ νόμοι τὰ σώματα τῶν τυράννων ὑπερορίζουσι καὶ τὴν μνήμην ἀτιμοῦσι καὶ δημεύουσι τὴν περιουσίαν. [3,18] 18. Tandis qu'Octave parlait ainsi, Antoine fut surpris de sa liberté de parole et de son audace, qui lui semblaient aller beaucoup au delà des limites de la convenance et de son âge. Il fut offensé par ses paroles parce qu'elles manquaient du respect qui lui était dû, et encore plus par la demande d'argent, et, en conséquence, il lui répondit en ces termes assez sévères: " Si César, jeune homme, t'avait laissé le gouvernement, ainsi que son héritage et son nom, il serait normal que tu réclames les raisons de mes actes publics et que je te les donne. Mais si les Romains n'ont jamais donné le gouvernement à quelqu'un par héritage, pas même lorsqu'ils avaient des rois, qu'ils ont expulsé et ont juré de ne plus jamais en avoir (c'était même l'accusation portée par les meurtriers contre votre père, disant qu'ils l'ont tué parce qu'il n'était plus un chef mais un roi), je n'ai pas besoin de te répondre de mes actes publics. Pour la même raison je te libère de toute dette de gratitude pour ces actes à mon égard. Ils ont été exécutés non pas dans ton intérêt, mais dans l'intérêt du peuple, sauf dans un cas particulier, qui était de la plus grande importance, pour César et pour toi-même. Si, pour assurer ma propre sécurité et pour me protéger de l'hostilité, j'avais permis que des honneurs soient votés aux meurtriers comme tyrannicides, César aurait été déclaré tyran : il n'aurait pu obtenir ni la gloire, ni aucun honneur, ni confirmation de ses actes; pas de dispositions testamentaires, pas de fils, pas de propriété, pas d'enterrement, même comme citoyen privé. Les lois disent que les corps des tyrans sont bannis sans sépultures, leur mémoire stigmatisée, et leur propriété confisquée.


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Dernière mise à jour : 6/10/2006