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[3,13] 13. Ὡς δ' ἐς τὴν πόλιν ἀφίκετο, ἡ μὲν μήτηρ αὖθις καὶ Φίλιππος
ὅσοι τε ἄλλοι κηδεμόνες ἦσαν αὐτοῦ, ἐδεδοίκεσαν τήν τε τῆς
βουλῆς ἐς τὸν Καίσαρα ἀλλοτρίωσιν καὶ τὸ δόγμα, μὴ εἶναι
δίκας ἐπὶ Καίσαρι φόνου, καὶ τὴν Ἀντωνίου τότε δυναστεύοντος
ἐς αὐτὸν ὑπεροψίαν, οὔτε ἀφικομένου πρὸς τὸν Καίσαρος υἱὸν
ἐλθόντα οὔτε προσπέμψαντος αὐτῷ· ὁ δὲ καὶ ταῦτ' ἐπράυνεν,
αὐτὸς ἀπαντήσειν ἐς τὸν Ἀντώνιον εἰπὼν οἷα νεώτερος ἐς
πρεσβύτερον καὶ ἰδιώτης ἐς ὕπατον καὶ τὴν βουλὴν
θεραπεύσειν τὰ εἰκότα. Καὶ τὸ δόγμα ἔφη γενέσθαι μηδενός πω
τοὺς ἀνδροφόνους διώκοντος· ἀλλ' ὁπότε θαρρήσας τις διώκοι,
καὶ τὸν δῆμον ἐπικουρήσειν καὶ τὴν βουλὴν ὡς ἐννόμῳ καὶ τοὺς
θεοὺς ὡς δικαίῳ καὶ τὸν Ἀντώνιον ἴσως. Εἰ δὲ καὶ τοῦ κλήρου
καὶ τῆς θέσεως ὑπερίδοι, ἔς τε τὸν Καίσαρα ἁμαρτήσεσθαι καὶ
τὸν δῆμον ἀδικήσειν εἰς τὴν διανομήν. Ἀπερρήγνυ τε λήγων τοῦ
λόγου, ὅτι μὴ κινδυνεύειν οἱ καλὸν εἴη μόνον, ἀλλὰ καὶ
θνῄσκειν, εἰ προκριθεὶς ἐκ πάντων ἐς τοσαῦτα ὑπὸ τοῦ
Καίσαρος ἀντάξιος αὐτοῦ φαίνοιτο φιλοκινδυνοτάτου
γεγονότος. Τά τε τοῦ Ἀχιλλέως, ὑπόγυά οἱ τότε ὄντα μάλιστα, ἐς
τὴν μητέρα ὥσπερ ἐς τὴν Θέτιν ἐπιστρεφόμενος ἔλεγεν·
Αὐτίκα τεθναίην, ἐπεὶ οὐκ ἄρ' ἔμελλον ἑταίρῳ κτεινομένῳ
ἐπαμύνειν.
καὶ τόδε εἰπὼν Ἀχιλλεῖ μὲν ἔφη κόσμον ἀθάνατον ἐκ πάντων
εἶναι τοῦτο τὸ ἔπος, καὶ τὸ ἔργον αὐτοῦ μάλιστα· αὐτὸς δ'
ἀνεκάλει τὸν Καίσαρα οὐχ ἑταῖρον, ἀλλὰ πατέρα, οὐδὲ
συστρατιώτην, ἀλλ' αὐτοκράτορα, οὐδὲ πολέμου νόμῳ
πεσόντα, ἀλλ' ἀθεμίστως ἐν βουλευτηρίῳ κατωκοπέντα.
| [3,13] 13. Quand il arriva en ville sa mère et Philippus et
tous ceux qui prenaient soin de lui étaient anxieux
de l'hostilité du sénat envers César, et du décret
disant que ses meurtriers ne devaient pas être
punis, et du mépris qu'Antoine lui montrait, qui
était alors tout puissant, et qui n'était pas allé
rencontrer le fils de César à son arrivée et qui ne
lui avait envoyé personne. Octave apaisa leurs
craintes, en disant qu'il inviterait Antoine, en tant
qu'homme plus jeune vis-à-vis d'un citoyen plus
âgé et en tant qu'homme privé vis-à-vis d'un
consul, et qu'il montrerait le respect approprié pour
le sénat. Quant au décret, il dit qu'il avait été
passé parce que personne n'avait poursuivi les
meurtriers; mais quand quelqu'un aurait le
courage de les poursuivre, le peuple et le sénat
lui prêteraient leur aide pour suivre la loi, et les
dieux feraient de même pour suivre la justice, et
Antoine également. S'il (Octave) rejette l'héritage
et l'adoption, il trahira César et fera du tort le
peuple qui a eu part à sa volonté. Quand il eut fini
son discours il s'écria que cet honneur exigeait
qu'il doive non seulement courir un danger, mais
même mourir, puisqu'il avait été préféré avant tous
les autres de cette façon par César, et qu'il se
montrerait digne de quelqu'un qui lui-même avait
bravé tous les dangers. Alors il répéta les mots
d'Achille, qui lui vinrent à l'esprit, se tournant vers
sa mère comme si elle était Thétis;
"Je voudrais être mort, moi qui n'ai pas sauvé
mon camarade massacré!"
Après avoir dit cela il ajouta que ces mots
d'Achille, et particulièrement les actes qui
suivirent, lui ont, parmi tous les autres, donné un
renom immortel; et il parla de César non pas
comme d'un ami, mais comme d'un père; non pas
comme d'un soldat, mais comme d'un
commandant en chef; non pas comme quelqu'un
qui était tombé lors d'une guerre, mais comme
quelqu'un qui avait été victime d'un meurtre
sacrilège au sénat.
| [3,14] 14. Ἐφ' οἷς αὐτὸν ἡ μήτηρ, ἐς ἡδονὴν ἐκ τοῦ δέους ὑπαχθεῖσα,
ἠσπάζετο ὡς μόνον ἄξιον Καίσαρος καὶ λέγειν ἔτι ἐπισχοῦσα
ἐπέσπερχεν ἐς τὰ ἐγνωσμένα σὺν τῇ τύχῃ. Παρῄνει γε μὴν ἔτι
τέχνῃ καὶ ἀνεξικακίᾳ μᾶλλον ἢ φανερᾷ θρασύτητί πω χρῆσθαι.
Καὶ ὁ Καῖσαρ ἐπαινέσας καὶ πράξειν ὑποσχόμενος οὕτως,
αὐτίκα τῆς ἑσπέρας ἐς τοὺς φίλους περιέπεμπεν, ἐς ἕω
συγκαλῶν ἕκαστον ἐς τὴν ἀγορὰν μετὰ πλήθους. Ἔνθα Γάιον
Ἀντώνιον τὸν ἀδελφὸν Ἀντωνίου, στρατηγοῦντα τῆς πόλεως,
ὑπαντιάσας ἔφη δέχεσθαι τὴν θέσιν τοῦ Καίσαρος· ἔθος γάρ τι
Ῥωμαίοις τοὺς θετοὺς ἐπὶ μάρτυσι γίγνεσθαι τοῖς στρατηγοῖς.
Ἀπογραψαμένων δὲ τῶν δημοσίων τὸ ῥῆμα, εὐθὺς ἐκ τῆν
ἀγορᾶς ἐς τὸν Ἀντώνιον ἐχώρει. Ὁ δὲ ἦν ἐς κήποις, οὓς ὁ
Καῖσαρ αὐτῷ δεδώρητο Πομπηίου γενομένους. Διατριβῆς δὲ
ἀμφὶ τὰς θύρας πλείονος γενομένης ὁ μὲν Καῖσαρ καὶ τάδε ἐς
ὑποψίαν Ἀντωνίου τῆς ἀλλοτριώσεως ἐτίθετο, εἰσκληθέντος δέ
ποτε ἦσαν προσαγορεύσεις τε καὶ περὶ ἀλλήλων πύσματα
εἰκότα. Ὡς δὲ ἤδη λέγειν ἔδει περὶ ὧν ἦσαν ἐν χρείᾳ, ὁ Καῖσαρ εἶπεν·
| [3,14] 14. Alors l'inquiétude de sa mère se transforma en
joie, et elle l'embrassa comme le seul à être digne
de César. Et le faisant taire elle l'invita à
poursuivre ses desseins avec la faveur de la
fortune. Elle lui conseilla cependant d'user de
stratagème et de patience plutôt que d'audace.
Octave approuva cette politique et promit de
l'adopter dans l'action, et immédiatement il envoya
des messagers à ses amis le soir même, leur
demandant de venir au forum tôt le matin et
d'amener le plus de gens possible avec eux. Là se
présentant à Caius Antonius, frère d'Antoine, qui
était préteur urbain, il dit qu'il acceptait l'adoption
de César; c'était l'usage chez les Romains de faire
confirmer les adoptions par des témoins devant
les préteurs. Quand les scribes publics eurent pris
sa déclaration, Octave alla directement du forum
chez Antoine. Ce dernier était dans les jardins que
César lui avait donnés (c'était auparavant ceux de
Pompée). Octave fut obligé d'attendre dans le
vestibule un certain temps, il interpréta le fait
comme signe du mécontentement d'Antoine, mais
quand il fut admis ce furent les salutations et les
interrogations habituelles. Quand ce fut le moment
de parler des affaires en cours, Octave dit:
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