|
[3,11] 11. Ὡς δέ οἱ τά τε ἀκριβέστερα περὶ τοῦ φόνου καὶ τοῦ
δημοσίου πάθους τῶν τε διαθηκῶν καὶ τῶν ἐψηφισμένων ἦλθε
τὰ ἀντίγραφα, οἱ μὲν ἔτι μᾶλλον αὐτὸν ἠξίουν τοὺς ἐχθροὺς
Καίσαρος δεδιέναι, υἱόν τε αὐτοῦ καὶ κληρονόμον ὄντα, καὶ
παρῄνουν ἅμα τῷ κλήρῳ τὴν θέσιν ἀπείπασθαι· ὁ δὲ καὶ ταῦτά
οἱ καὶ τὸ μὴ τιμωρεῖν αὐτὸν Καίσαρι αἰσχρὸν ἡγούμενος ἐς τὸ
Βρεντέσιον ᾖει, προπέμψας καὶ διερευνησάμενος, μή τις ἐκ τῶν
φονέων ἐγκαθέζοιτο ἐνέδρα. Ὡς δὲ αὐτῷ καὶ ὁ ἐνθάδε στρατὸς
οἷα Καίσαρος υἱὸν δεξιούμενος ἀπήντα, θαρρήσας ἔθυε καὶ
εὐθὺς ὠνομάζετο Καῖσαρ. Ἔθος γάρ τι Ῥωμαίοις τοὺς θετοὺς τὰ
τῶν θεμένων ὀνόματα ἐπιλαμβάνειν. Ὁ δὲ οὐκ ἐπέλαβεν, ἀλλὰ
καὶ τὸ αὑτοῦ καὶ τὸ πατρῷον ὅλως ἐνήλλαξεν, ἀντὶ Ὀκταουίου
παιδὸς Ὀκταουίου Καῖσαρ εἶναι καὶ Καίσαρος υἱός, καὶ
διετέλεσεν οὕτω χρώμενος. Εὐθύς τε ἐς αὐτὸν ἄθρουν καὶ
πανταχόθεν ὡς ἐς Καίσαρος υἱὸν πλῆθος ἀνθρώπων
συνέθεον, οἱ μὲν ἐκ φιλίας Καίσαρος, οἱ δὲ ἐξελεύθεροι καὶ
θεράποντες αὐτοῦ, καὶ ἕτεροι στρατιῶται σὺν αὐτοῖς, οἱ μὲν
ἀποσκευὰς ἢ χρήματα φέροντες ἐς τὴν Μακεδονίαν, οἱ δὲ ἕτερα
χρήματα καὶ φόρους ἐξ ἐθνῶν ἄλλων ἐς τὸ Βρεντέσιον.
| [3,11] 11. Quand lui arrivèrent des informations plus
précises sur le meurtre et sur le chagrin public,
ainsi que des retranscriptions des dernières
volontés de César et des décrets du sénat, ses
parents l'avertirent encore plus de prendre garde
aux ennemis de César, car il était le fils adopté de
ce dernier et son héritier. Ils lui conseillèrent
même de renoncer à l'adoption, ainsi qu'à
l'héritage. Mais il considéra que faire cela et ne
pas venger César, serait chose honteuse. Aussi il
alla à Brundusium, envoyant d'abord des hommes
pour voir si un des meurtriers ne lui avait pas
tendu un piège. Comme l'armée qui se trouvait là
vint à sa rencontre et le reçut comme le fils de
César, il reprit courage, offrit un sacrifice, et
immédiatement prit le nom de César; il est en
usage chez les Romains que le fils adopté prenne
le nom du père adoptif. Non seulement il le prit,
mais il changea son propre nom et son patronyme
complètement, se faisant appeler César fils de
César, au lieu d'Octave fils d'Octave, et il continua
à le faire toujours dans la suite. Aussitôt des
multitudes de gens se rassemblèrent de partout
autour de lui comme le fils de César, il y avait les
amis de César, ses affranchis et ses esclaves, et
en plus les soldats, les uns occupés à fournir des
approvisionnements et de l'argent à l'armée de
Macédoine, les autres apportant à Brundusium
argent et hommage d'autres pays.
| [3,12] 12. Ὁ δὲ καὶ τῷ πλήθει τῶν εἰς αὐτὸν ἀφικνουμένων καὶ τῇ
Καίσαρος αὐτοῦ δόξῃ τε καὶ τῇ πάντων εἰς ἐκεῖνον εὐνοία
θαρρῶν ὥδευεν ἐς Ῥώμην σὺν ἀξιολόγῳ πλήθει, αὐξομένῳ
μᾶλλον ἑκάστης ἡμέρας οἷα χειμάρρῳ, φανερᾶς μὲν ἐπιβουλῆς
ὢν ἀμείνων διὰ τὸ πλῆθος, ἐνέδρας δὲ δι' αὐτὸ καὶ μάλιστα
ὑφορώμενος, ἀρτιγνώστων οἱ τῶν συνόντων σχεδὸν ὄντων
ἁπάντων. Τὰ δὲ τῶν πόλεων τῶν μὲν ἄλλων οὐ πάντῃ πρὸς
αὐτὸν ἦν ὁμαλά· οἱ δὲ τῷ Καίσαρι στρατευσάμενοί τε καὶ ἐς
κληρουχίας διῃρημένοι συνέτρεχον ἐκ τῶν ἀποικιῶν ἐπὶ χάριτι
τοῦ μειρακίου καὶ τὸν Καίσαρα ὠλοφύροντο καὶ τὸν Ἀντώνιον
ἐβλασφήμουν οὐκ ἐπεξιόντα τηλικούτῳ μύσει καὶ σφᾶς ἔλεγον,
εἴ τις ἡγοῖτο, ἀμυνεῖν. Οὓς ὁ Καῖσαρ ἐπαινῶν καὶ ἀνατιθέμενος
ἐν τῷ παρόντι ἀπέπεμπεν. Ὄντι δ' αὐτῷ περὶ Ταρρακίνας, ἀπὸ
τετρακοσίων που Ῥώμης σταδίων, ἀγγέλλεται Κάσσιός τε καὶ
Βροῦτος ἀφῃρημένοι πρὸς τῶν ὑπάτων Συρίαν καὶ Μακεδονίαν
καὶ ἐς παρηγορίαν βραχύτερα ἔτερα Κυρήνην καὶ Κρήτην
ἀντειληφότες, φυγάδων τέ τινων κάθοδοι καὶ Πομπηίου
μετάκλησις καὶ ἀπὸ τῶν Καίσαρος ὑπομνημάτων ἔς τε τὴν
βουλὴν ἐγγραφαί τινων καὶ ἕτερα πολλὰ γιγνόμενα.
| [3,12] 12. Encouragé par la foule qui le rejoignait, et par
la gloire de César, et par la bonté de tous à son
égard, il partit pour Rome avec une foule
importante qui, comme un torrent, grossissait de
jours en jours. Bien qu'il fût en sécurité pour des
attaques ouvertes en raison de la multitude qui
l'entourait, il était d'autant plus sur ses gardes
contre les embuscades, parce que presque tous
ceux qui l'accompagnaient étaient de nouvelles
connaissances. Certaines villes ne lui étaient pas
tout à fait favorables, mais les vétérans de César,
qui étaient installés dans les colonies, venaient en
foule de leurs colonies pour saluer le jeune
homme. Ils pleuraient César, et maudissaient
Antoine de ne pas poursuivre ce crime
monstrueux, et ils disaient qu'ils le vengeraient si
quelqu'un se mettait à leur tête. Octave les félicita,
mais remit le sujet à plus tard et les renvoya.
Quant il arriva à Tarracina, à environ 400 stades
de Rome, il reçut la nouvelle que Cassius et
Brutus avaient été privés de la Syrie et de la
Macédoine par les consuls, et qu'ils avaient reçu
en compensation des provinces plus petites : la
Cyrénaïque et Crète; que certains exilés étaient
revenus; que Sextus Pompée avait été rappelé;
que quelques nouveaux membres avaient été
ajoutés au sénat selon les notes de César, et que
beaucoup d'autres choses se produisaient.
| | |