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[3,97] 97. Τοσάδε μὲν ἀλλήλοις ἐπέστειλαν, διώκοντι δὲ τῷ Ἀντωνίῳ
Δέκμον προσγίγνεται Πολλίων Ἀσίνιος ἄγων δύο τέλη. Καὶ
Πλάγκῳ μὲν Ἀσίνιος ἔπραξε διαλλαγάς, καὶ ὁ Πλάγκος σὺν
τρισὶ τέλεσι μεθίστατο ἐς τὸν Ἀτώνιον, ὥστε ἤδη βαρυτάτης
δυνάμεως ἦρχεν ὁ Ἀντώνιος· Δέκμῳ δὲ ἦν τέλη δέκα, ὧν
τέσσαρα μὲν τὰ ἐμπειροπολεμώτατα ὑπὸ λιμοῦ διέφθαρτο καὶ
ἐνόσει ἔτι, τὰ νεοστράτευτα δὲ ἦν ἕξ, ἀταλαίπωρα ἔτι καὶ πόνων
ἄπειρα. Ἀπογνοὺς οὖν μάχεσθαι, φεύγειν ἔκρινε πρὸς Βροῦτον
ἐς Μακεδονίαν. Ἔφευγε δ' οὐκ ἐπὶ τάδε τῶν Ἄλπεων, ἀλλ' ἐς
Ῥάβενναν ἢ Ἀκυληίαν. Ἐπεὶ δὲ Καῖσαρ ὥδευε ταύτῃ, ἄλλην
μακροτέραν ὁδὸν καὶ δύσπορον ἐπενόει, τόν τε Ῥῆνον περᾶσαι
καὶ τὰ ἀγριώτερα τῶν βαρβάρων ὑπερελθεῖν· ὅθεν αὐτὸν ὑπό
τε τῆς ἀπορίας καὶ τοῦ καμάτου πρῶτοι μὲν οἱ νεοστράτευτοι
καταλιπόντες ἐς Καίσαρα ἐχώρουν, ἐπὶ δὲ ἐκείνοις καὶ τὰ
ἀρχαιότερα τέσσαρα ἐς Ἀντώνιον καὶ ὁ ἄλλος ὅμιλος ἤδη χωρὶς
τῶν σωματοφυλάκων ἱππέων Κελτῶν. Ὁ δὲ καὶ τούτων τοῖς
ἐθέλουσιν ἐπιτρέψας ἐς τὰ οἰκεῖα σφῶν ἀφίστασθαι καὶ διαδοὺς
ἐκ τοῦ παρόντος ἔτι χρυσίου, μετὰ τριακοσίων τῶν
παραμεινάντων μόνων ἐπὶ τὸν Ῥῆνον ἐφέρετο. Δυσπόρου δ'
ὄντος αὐτοῦ περᾶν σὺν ὀλίγοις, ἀπελείφθη καὶ ὑπὸ τῶνδε πλὴν
δέκα μόνων. Ἤλλαξε δὲ τὴν ἐσθῆτα ἐς τὸ Κελτικόν,
ἐξεπιστάμενος ἅμα καὶ τὴν φωνήν, καὶ διεδίδρασκε σὺν ἐκείνοις
οἷά τις Κελτός, οὐ τὴν μακροτέραν ἔτι περιιών, ἀλλὰ ἐπὶ
Ἀκυληίας, λήσεσθαι νομίζων διὰ τὴν ὀλιγότητα.
| [3,97] 97. Voilà les lettres qu'ils s’échangèrent. Tout en
poursuivant Decimus, Antoine fut rejoint par
Asinius Pollio avec deux légions. Asinius avait
aussi fait un arrangement avec Plancus, en vertu
duquel Plancus passait dans le camp d’Antoine
avec trois légions, de sorte qu'Antoine possédait
maintenant de loin les forces les plus importantes.
Decimus avait dix légions, dont quatre, les plus
expérimentées militairement, avaient beaucoup
souffert de la famine et étaient toujours affaiblies;
tandis que les six autres étaient composées de
nouveaux conscrits, pas encore formés et inaptes
à la guerre. Aussi il n’osa pas combattre, il décida
de fuir chez Marcus Brutus en Macédoine. Il se
retira non de ce côté des Apennins, mais vers
Ravenne et Aquilée. Mais comme Octave prenait
ce chemin, Decimus en proposa un autre plus
long et plus difficile - suivre le Rhin et traverser le
pays sauvage des tribus barbares. Mais les jeunes
conscrits, déconcertés et fatigués, furent les
premiers à l'abandonner et à rejoindre Octave;
après eux les quatre légions qui les dernières
rejoignirent Antoine, et les troupes auxiliaires firent
de même, sauf ses gardes du corps composés de
cavaliers gaulois. Alors Decimus permit à ceux qui
le souhaitaient de rentrer chez eux, et, après leur
avoir fait distribuer l’or qu’il possédait, se dirigea
vers le Rhin avec 300 partisans, les seuls qui lui
restaient. Comme il était difficile de traverser le
fleuve avec si peu de gens, il fut alors aussi
abandonné par ceux-ci à l’exception de dix
hommes. Il se revêtit de l’habillement gaulois, et,
comme il connaissait leur langue, il continua son
voyage avec ces derniers, se faisant passer pour
un Gaulois. Il ne suivit plus l'itinéraire le plus long,
mais se dirigea vers Aquilée, pensant qu'il pourrait
s’échapper en raison du petit nombre de ses troupes.
| [3,98] 98. Ἁλοὺς δὲ ὑπὸ λῃστῶν καὶ δεθείς, ἤρετο μὲν ὅτου Κελτῶν
δυνάστου τὸ ἔθνος εἴη, μαθὼν δ' ὅτι Καμίλου, πολλὰ
πεποιηκὼς εὖ τὸν Κάμιλον, ἄγειν αὑτὸν αὐτοῖς ἐς τὸν Κάμιλον
ἐκέλευεν. Ὁ δὲ ἀχθέντα ἰδὼν ἐφιλοφρονεῖτο μὲν ἐς τὸ φανερὸν
καὶ τοῖς δήσασιν ἐπεμέμφετο ὑπ' ἀγνοίας ἐνυβρίσασιν ἀνδρὶ
τοσῷδε, κρύφα δ' ἐπέστελλεν Ἀντωνίῳ. Καὶ ὁ Ἀντώνιός τι
παθὼν ἐπὶ τῇ μεταβολῇ οὐχ ὑπέστη τὸν ἄνδρα ἰδεῖν, ἀλλ'
ἐκέλευσε τῷ Καμίλῳ κτείναντα τὴν κεφαλὴν ἐς αὑτὸν ἐκπέμψαι·
καὶ τὴν κεφαλὴν ἰδὼν ἐκέλευσε τοῖς παροῦσι θάψαι. Τοῦτο
Δέκμῳ τέλος ἦν, ἱππάρχῃ τε Καίσαρος γενομένῳ καὶ ἄρξαντι
τῆς παλαιᾶς Κελτικῆς ὑπ' ἐκείνῳ καὶ ἐς τὸ μέλλον ἔτος
ὑπατεύειν ὑπ' αὐτοῦ κεχειροτονημένῳ καὶ τῆς ἑτέρας Κελτικῆς
ἄρχειν. Καὶ δεύτερος τῶν σφαγέων οὗτος ἐπὶ Τρεβωνίῳ δίκην
ἐδίδου μετ' ἐνιαυτόν που καὶ ἥμισυ τῆς ἀναιρέσεως. Τῷ δ' αὐτῷ
χρόνῳ καὶ Μινούκιος Βάσιλος, σφαγεὺς καὶ ὅδε Καίσαρος, ὑπὸ
τῶν θεραπόντων ἀνῃρέθη, εὐνουχίζων τινὰς αὐτῶν ἐπὶ τιμωρίᾳ.
| [3,98] 98. Mais capturé par les voleurs et enchaîné, il
leur demanda qui était le chef de cette tribu
gauloise. On lui dit que c’était Camilus, un homme
à qui il avait fait beaucoup de faveurs; aussi il leur
dit de l'amener chez Camilus. Quand ce dernier le
vit arriver, il le salua amicalement en public, et
blâma ceux qui l'avaient lié d’avoir fait subir une
indignité à un si grand homme par ignorance; mais
secrètement il envoya un mot à Antoine. Antoine
fut quelque peu touché par ce changement de
fortune, mais refusa de voir Decimus, et il ordonna
à Camilus de le tuer et de lui envoyer sa tête.
Quand il vit la tête il ordonna aux gens présents
de l'enterrer. Telle fut la fin de Decimus, qui avait
été préfet de cavalerie de César et avait gouverné
la Gaule Narbonnaise pour lui et avait été proposé
par lui pour le consulat l’année suivante et pour le
gouvernement de l'autre Gaule. Il était le second des
meurtriers après Trebonius à être puni, un an et
demi après l'assassinat. Au même moment
Minucius Basilius, un autre des meurtriers de
César, fut tué par ses esclaves, une partie de
ceux-ci le mutilèrent par punition.
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