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[3,3] 3. Τούτοις δὲ αὐτοῖς ὁ Ἀμάτιος, ὅτε συντύχοι, καὶ ἐνεδρεύσειν
ἐλέγετο. Τῷδε οὖν τῷ λόγῳ τῆς ἐνέδρας ὁ Ἀντώνιος ἐπιβαίνων
οἷα ὕπατος συλλαμβάνει καὶ κτείνει τὸν Ἀμάτιον χωρὶς δίκης,
μάλα θρασέως· καὶ ἡ βουλὴ τὸ μὲν ἔργον ἐθαύμαζεν ὡς μέγα
καὶ παράνομον, τὴν δὲ χρείαν αὐτοῦ προσεποιοῦντο ἥδιστα· οὐ
γὰρ αὐτοῖς ἐδόκει ποτὲ χωρὶς τοιᾶσδε τόλμης ἀσφαλῆ τὰ κατὰ
Βροῦτον καὶ Κάσσιον ἔσεσθαι. Οἱ δὲ τοῦ Ἀματίου στασιῶται καὶ
ὁ ἄλλος δῆμος ἐπ' ἐκείνοις πόθῳ τε τοῦ Ἀματίου καὶ
ἀγανακτήσει τοῦ γεγονότος, ὅτι μάλιστα αὐτὸ ὁ Ἀντώνιος
ἐπεπράχει ὑπὸ τοῦ δήμου τιμώμενος, οὐκ ἠξίουν σφῶν
καταφρονεῖν· τὴν ἀγορὰν οὖν καταλαβόντες ἐβόων καὶ τὸν
Ἀντώνιον ἐβλασφήμουν καὶ τὰς ἀρχὰς ἐκέλευον ἀντὶ Ἀματίου
τὸν βωμὸν ἐκθεοῦν καὶ θύειν ἐπ' αὐτοῦ Καίσαρι πρώτους.
Ἐξελαυνόμενοι δ' ἐκ τῆς ἀγορᾶς ὑπὸ στρατιωτῶν
ἐπιπεμφθέντων ὑπὸ Ἀντωνίου μᾶλλόν τε ἠγανάκτουν καὶ
ἐκεκράγεσαν καὶ ἕδρας ἔνιοι τῶν Καίσαρος ἀνδριάντων
ἐπεδείκνυον ἀνῃρημένων. Ὡς δέ τις αὐτοῖς ἔφη καὶ τὸ
ἐργαστήριον, ἔνθα οἱ ἀνδριάντες ἀνεσκευάζοντο, δείξειν, εὐθὺς
εἵποντο καὶ ἰδόντες ἐνεπίμπρασαν, ἕως ἑτέρων ἐπιπεμφθέντων
ἐξ Ἀντωνίου ἀμυνόμενοί τε ἀνῃρέθησαν ἔνιοι καὶ συλληφθέντες
ἕτεροι ἐκρεμάσθησαν, ὅσοι θεράποντες ἦσαν, οἱ δὲ ἐλεύθεροι
κατὰ τοῦ κρημνοῦ κατερρίφησαν.
| [3,3] 3. On lui dit qu'Amatius n'attendait qu'une
occasion de tendre une embuscade contre Brutus
et Cassius. Sur cette rumeur, Antoine, tirant profit
du complot, et utilisant son autorité consulaire, fit
arrêter Amatius et avec audace il le fit mettre à
mort sans jugement. Les sénateurs furent surpris
de ce qu'il avait fait parce que c'était un acte de
violence et contraire à la loi, mais ils lui
pardonnèrent aisément son usage, parce qu'ils
pensaient que la situation de Brutus et de Cassius
ne serait jamais sûre sans une telle audace. Les
partisans d'Amatius, et en général les plébéiens,
regrettant Amatius et indignés par cet acte, et
surtout parce qu'il avait été exécuté par Antoine,
que le peuple avait honoré, décidèrent qu'on ne
les mépriserait pas de cette façon. Au milieu des
cris ils prirent possession du forum, hurlant
violemment contre Antoine, et invitèrent les
magistrats à consacrer l'autel à la place d'Amatius,
et à y offrir les premiers sacrifices à César. Après
avoir été expulsés du forum par des soldats
envoyés par Antoine, ils s'indignèrent encore plus,
se mirent à vociférer encore plus fort, et certains
d'entre eux montrèrent les endroits où les statues
de César avaient été enlevées de leurs
piédestaux. Un homme leur dit qu'il pourrait leur
montrer le magasin où les statues avaient été
transportées. Les autres le suivirent, et après avoir
vu la chose de leurs propres yeux, ils mirent le feu
à l'endroit. Alors Antoine envoya davantage de
soldats et plusieurs de ceux qui résistèrent furent
tués, d'autres furent capturés, et parmi ceux-ci les
esclaves furent crucifiés et les hommes libres
précipités du haut de la roche Tarpéienne.
| [3,4] 4. Καὶ ὁ μὲν τάραχος ἐπέπαυτο, μῖσος δὲ ἄρρητον ἐξ ἀρρήτου
εὐνοίας τοῦ δήμου πρὸς τὸν Ἀντώνιον ἐγήγερτο. Ἡ βουλὴ δ'
ἔχαιρον ὡς οὐκ ἂν ἑτέρως ἐν ἀδεεῖ περὶ τῶν ἀμφὶ τὸν Βροῦτον
γενόμενοι. Ὡς δὲ καὶ Σέξστον Πομπήιον ὁ Ἀντώνιος, τὸν
Πομπηίου Μάγνου περιποθήτου πᾶσιν ἔτι ὄντος, εἰσηγήσατο
καλεῖν ἐξ Ἰβηρίας, πολεμούμενον ἔτι πρὸς τῶν Καίσαρος
στρατηγῶν, ἀντί τε τῆς πατρῴας οὐσίας δεδημευμένης ἐκ τῶν
κοινῶν αὐτῷ δοθῆναι μυριάδας Ἀττικῶν δραχμῶν
πεντακισχιλίας, εἶναι δὲ καὶ στρατηγὸν ἤδη τῆς θαλάσσης,
καθὼς ἦν καὶ ὁ πατὴρ αὐτοῦ, καὶ ταῖς Ῥωμαίων ναυσὶν αὐτίκα
ταῖς πανταχοῦ χρῆσθαι εἰς τὰ ἐπείγοντα, θαυμάζουσα ἕκαστα ἡ
βουλὴ μετὰ προθυμίας ἐξεδέχετο καὶ τὸν Ἀντώνιον ἐπὶ ὅλην
εὐφήμουν ἡμέραν· οὐ γάρ τις αὐτοῖς ἐδόκει Μάγνου γενέσθαι
δημοκρατικώτερος, ὅθεν οὐδὲ περιποθητότερος ἦν. Ὅ τε
Κάσσιος καὶ ὁ Βροῦτος, ἐκ τῆς στάσεως ὄντε τῆς Μάγνου καὶ
πᾶσι τότε τιμιωτάτω, τὴν σωτηρίαν ἐδόκουν ἕξειν ἀσφαλῆ καὶ
τὴν γνώμην ὧν ἐπεπράχεσαν ἐγκρατῆ, καὶ τὴν δημοκρατίαν ἐς
τέλος ἐπάξεσθαι, τῆς μοίρας σφῶν ἀνισχούσης. Ἃ καὶ Κικέρων
συνεχῶς ἐπῄνει τὸν Ἀντώνιον· καὶ ἡ βουλὴ συγγινώσκουσα
αὐτῷ διὰ σφᾶς ἐπιβουλεύοντα τὸν δῆμον ἔδωκε φρουρὰν
περιστήσασθαι περὶ τὸ σῶμα, ἐκ τῶν ἐστρατευμένων καὶ
ἐπιδημούντων ἑαυτῷ καταλέγοντα.
| [3,4] 4. C'est ainsi que les troubles furent réprimés;
mais la bienveillance extrême des plébéiens pour
Antoine se transforma en une haine farouche. Le
sénat fut enchanté, parce qu'il croyait qu'il ne
pouvait plus être en sécurité avec Brutus et ses
partisans. Antoine proposa également que Sextus
Pompée (le fils de Pompée le Grand, qui était
toujours fort aimé de tous) soit rappelé d'Espagne,
où il était encore attaqué par les lieutenants de
César, et qu'on payerait 50 millions de drachmes
du trésor public pour la propriété de son père qui
avait été confisquée et qu'on le nommerait
commandant de la mer, comme son père l'avait
été, avec la charge de tous les bateaux romains,
où qu'ils soient, qui étaient nécessaires pour son
service. Le sénat étonné accepta chacun de ces
décrets avec joie et applaudit Antoine toute la
journée; personne, selon eux, ne s'était davantage
consacré à la république que Pompée l'Ancien, et
par conséquent personne n'était plus regretté.
Cassius et Brutus, qui étaient de la faction de
Pompée, et plus honorés de tous à ce moment-là,
pensèrent qu'ils étaient vraiment en sécurité. Ils
pensaient que ce qu'ils avaient fait était confirmé,
et que la république était enfin rétablie, et que leur
parti l'avait remporté. Et Cicéron félicita Antoine en
toutes occasions, et le sénat, sentant que les
plébéiens complotaient contre lui à cause de cela,
lui permit d'avoir une garde pour sa sûreté
personnelle, choisie uniquement dans les vétérans
qui séjournaient en ville.
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