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| [2,139] « Ἀλλὰ τίς, φασίν, ἔτι ὅρκος ἐς ἀσφάλειαν εἰρήνης ἂν γένοιτο; 
Εἰ μὲν οὐ τυραννήσει τις, οὐδὲ ὅρκων δεῖ οὐδὲ γὰρ τοῖς πατράσιν 
ἡμῶν ἐδέησεν οὐδέποτε· εἰ δ' ἐπιθυμήσει τις ἄλλος τυραννίδος, 
οὐδὲν πιστόν ἐστι Ῥωμαίοις πρὸς τύραννον οὐδ' εὔορκον. Καὶ τάδε 
προλέγομεν ἔτι ὄντες ὑπὸ τῷ κινδύνῳ καὶ προεροῦμεν ὑπὲρ τῆς 
πατρίδος αἰεί· καὶ γὰρ ὄντες ἐν ἀσφαλεῖ τιμῇ παρὰ Καίσαρι τὴν 
πατρίδα τῆς ἡμετέρας τιμῆς προετιμήσαμεν. Διαβάλλουσι δ' ἡμᾶς 
καὶ ἐπὶ ταῖς κληρουχίαις, ἐρεθίζοντες ὑμᾶς. Εἰ δή τινες τῶν 
ᾠκισμένων ἢ οἰκισθησομένων πάρεστε, χαρίσασθέ μοι καὶ 
ἐπισημήνασθε ἑαυτούς. »
 | [2,139] « Mais, dira-ton, quel serment pourra encore 
garantir la paix ? S'il n'y a pas à l'avenir de tyrannie, il 
n'est pas besoin de serments et nos aïeux n'en ont 
effectivement jamais éprouvé la nécessité ; mais si un 
autre vise une tyrannie, aucune parole ne lie des 
Romains à un tyran, ni aucun serment. Nous le 
proclamons alors que nous sommes encore en danger, 
et nous ne cesserons jamais de le proclamer pour le 
salut de la patrie ; et nous avons effectivement, alors que 
nous occupions une position sûre aux côtés de César, 
préféré la patrie à notre propre position. On nous dénigre 
encore en vous inquiétant à propos des colonies : eh 
bien ! s'il se trouve ici des hommes qui ont reçu un lot de 
colonisation ou qui attendent d'en recevoir un, qu'ils 
aient l'obligeance de se faire connaître ! »
 |  | [2,140] Ἐπισημηναμένων δὲ πολλῶν « Εὖ γε, εἶπεν, ὦ ἄνδρες, τοῖς 
ἄλλοις ἐποιήσατε συνελθόντες. Χρὴ δὲ ὑμᾶς, τὰ εἰκότα τιμωμένους 
τε καὶ περιποιουμένους ἐκ τῆς πατρίδος, τὰ ἴσα τὴν ἐκπέμπουσαν 
ἀντιγεραίρειν. Ὑμᾶς δὲ ὁ δῆμος ἔδωκεν ἐπὶ Κελτοὺς καὶ Βρεττανοὺς 
τῷ Καίσαρι, καὶ ἀριστεύοντας ἔδει τιμῶν καὶ ἀριστείων τυχεῖν. Ὁ δὲ 
ὑμᾶς τοῖς ὅρκοις προλαβὼν ἐπήγαγε μὲν ἐπὶ τὴν πόλιν μάλ' 
ἀβουλοῦντας, ἐπήγαγε δὲ τοῖς ἀρίστοις τῶν πολιτῶν ἐς Λιβύην 
ὀκνοῦντας ὁμοίως. Εἰ μὴν δὲ μόνα ταῦτα ὑμῖν ἐπέπρακτο, ᾐδεῖσθε 
ἂν ἴσως ἐπὶ τοιούτοις αἰτεῖν ἀριστεῖα· ἐπεὶ δὲ οὐδεὶς φθόνος ἢ 
χρόνος ἢ ἀνθρωπίνη λήθη τὰ ἐπὶ Κελτοῖς καὶ Βρεττανοῖς ὑμῶν 
ἔργα σβέσει, ὑπὲρ τούτων ὑμῖν ἐστι τὰ ἀριστεῖα· ἃ καὶ τοῖς πάλαι 
στρατευομένοις ὁ δῆμος ἐδίδου, οἰκείων μὲν ἀνδρῶν ἢ 
ἀναμαρτήτων οὔ ποτε γῆν ἀφαιρούμενος οὐδ' ἑτέροις ἐπινέμων τὰ 
ἀλλότρια οὐδ' ἡγούμενος δεῖν ἀμείβεσθαι δι' ἀδικημάτων.  
« Τῶν δὲ πολεμίῳν ὅτε κρατήσαιεν, οὐδὲ τούτων ἅπασαν τὴν γῆν 
ἀφηροῦντο, ἀλλὰ ἐμερίζοντο καὶ ἐς τὸ μέρος ᾤκιζον τοὺς 
ἐστρατευμένους, φύλακας εἶναι τῶν πεπολεμηκότων· καὶ οὐκ 
ἀρκούσης ἐνίοτε τῆς δορικτήτου γῆς καὶ τὴν δημοσίαν ἐπένεμον ἢ 
ἐωνοῦντο ἑτέραν. Οὕτω μὲν ὑμᾶς ὁ δῆμος συνῴκιζεν ἀλύπως 
ἅπασι· Σύλλας δὲ καὶ Καῖσαρ, οἱ σὺν ὅπλοις ἐς τὴν πατρίδα ὡς 
πολεμίαν ἐμβαλόντες, ἐπὶ αὐτῇ τῇ πατρίδι φρουρῶν καὶ δορυφόρων 
δεόμενοι, οὔτε διέλυσαν ὑμᾶς ἐς τὰς πατρίδας, οὔτε γῆν ὑμῖν 
ἐωνοῦντο ἢ τὴν τῶν δεδημευμένων ἀνδρῶν ἐπένεμον, οὔτε τὰς 
τιμὰς τοῖς ἀφαιρουμένοις ἐς παρηγορίαν ἐδίδοσαν, πολλὰ μὲν ἐκ 
τῶν ταμιείων ἔχοντες, πολλὰ δὲ ἐκ τῶν δεδημευμένων, ἀλλὰ τὴν 
Ἰταλίαν οὐδὲν ἁμαρτοῦσαν οὐδὲ ἀδικοῦσαν πολέμου νόμῳ καὶ 
λῃστηρίου νόμῳ τήν τε γῆν ἀφῃροῦντο καὶ οἰκίας καὶ τάφους καὶ 
ἱερά, ὧν οὐδὲ τοὺς ἀλλοφύλους πολεμίους ἀφῃρούμεθα, ἀλλὰ 
δεκάτην αὐτοῖς μόνην καρπῶν ἐπετάσσομεν. 
 | [2,140] Beaucoup s'étant fait connaître, il leur dit : « Vous 
avez bien fait, messieurs, de vous joindre aux autres 
pour venir ici. Et il faut, puisque vous recevez de la patrie 
les honneurs et les avantages qui vous reviennent, que 
vous rendiez des honneurs équivalents à celle qui vous 
envoie  : or le peuple vous avait confiés 
à César pour lutter contre les Celtes et les Bretons, et 
vous vous êtes comportés brillamment, méritant par là 
honneurs et récompenses ; mais César s'est servi de 
vos serments pour vous faire marcher, tout à fait à 
contrecoeur, contre la Ville, puis il vous a menés en 
Afrique contre les meilleurs des citoyens, alors que vous 
hésitiez pareillement. Et si vous n'aviez accompli que 
ces seuls exploits, vous auriez peut-être des scrupules à 
demander des récompenses pour eux. Mais puisque ni 
la rancoeur ni le temps ni l'oubli des hommes 
n'éteindront le souvenir de vos prouesses contre les 
Celtes et les Bretons, vous avez droit pour celles-là aux 
récompenses que le peuple donnait également aux 
vétérans d'autrefois, sans jamais priver de leur terre des 
compatriotes ou des innocents, sans distribuer aux uns 
les biens des autres, considérant qu'il ne convenait pas 
de récompenser des services en commettant des 
injustices. Et même les ennemis dont ils étaient 
victorieux ne se voyaient pas dépossédés de toutes 
leurs terres, nos ancêtres n'en prenaient qu'une partie, 
sur laquelle ils installaient les vétérans pour en faire les 
gardiens des vaincus ; et quand il arrivait que la terre 
conquise fût insuffisante, ils cédaient une part du 
domaine public et même ils achetaient d'autres terres. 
C'est ainsi que le peuple vous établissait dans des 
colonies sans léser personne. Mais Sylla, puis César, qui 
ont envahi en armes leur patrie comme un territoire 
ennemi, avaient besoin contre elle de gardes et de 
garnisons ; et donc, au lieu de vous renvoyer dans vos 
foyers, de vous acheter des terres ou de vous distribuer 
celles qui avaient été confisquées à certains, sans non 
plus accorder de compensations aux citoyens spoliés, 
alors même que le trésor était plein et que les 
confiscations aussi avaient rempli leurs caisses, ils 
soumirent l'Italie, à laquelle ils n'avaient à reprocher ni 
faute ni manquement, à la loi de la guerre, ou plutôt à 
celle du brigandage, en la dépouillant de terres, de 
maisons, de tombeaux et de temples — ce que nous 
n'avions pas même coutume d'imposer à des ennemis 
étrangers, nous limitant à exiger d'eux le dixième de 
leurs récoltes.
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