[23] Ἄξιον δὲ τὴν τόλμαν αὐτοῦ σαφέστερον ἔτι διελθεῖν. Ἐκ
ταύτης γὰρ παιδοποιεῖται τῆς γυναικός, ἣν ἀντ' ἐλευθέρας δούλην
κατέστησε, καὶ ἧς τὸν πατέρα καὶ τοὺς προσήκοντας ἀπέκτεινε, καὶ
{ἧς} τὴν πόλιν ἀνάστατον πεποίηκεν, ὡς ἂν μάλιστα τὸν
υἱὸν ἐχθρὸν ἑαυτῷ καὶ τῇ πόλει ποιήσειε· τοσαύταις
ἀνάγκαις κατείληπται μισεῖν. Ἀλλ' ὑμεῖς ἐν μὲν ταῖς
τραγῳδίαις τοιαῦτα θεωροῦντες δεινὰ νομίζετε,
γιγνόμενα δ' ἐν τῇ πόλει ὁρῶντες οὐδὲν φροντίζετε.
Καίτοι ἐκεῖνα μὲν οὐκ ἐπίστασθε πότερον οὕτω
γεγένηται ἢ πέπλασται ὑπὸ τῶν ποιητῶν· ταῦτα δὲ
σαφῶς εἰδότες οὕτω παρανόμως πεπραγμένα ῥᾳθύμως φέρετε.
| [23] Mais il vaut la peine de montrer plus manifestement encore
son audace. Il a donc un enfant d'une femme qui étant libre est
devenue esclave par lui, dont il a tué le père et les proches, dont il a
détruit la cité, en sorte qu'il a fait de ce fils son pire ennemi et
celui de la république; tant de misères condamnent cet
enfant à haïr. Et vous à qui ces aventures vues au
théâtre dans les tragédies semblent affreuses, vous les
voyez se produire dans la cité sans en être touchés.
Pourtant vous ne savez pas si les premières sont réelles
ou ont été imaginées par les poètes; assurés au contraire
que les autres ont eu lieu réellement, contre les lois de la
nature, vous restez indifférents.
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