HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Albinus (-os) de Smyrne, Épitomé de la philosophie de Platon

Chapitre 9

 Chapitre 9

[9] Ἀρχικὸν δὲ λόγον ἐπεχούσης τῆς ὕλης, ἔτι καὶ ἄλλας ἀρχὰς παραλαμβάνει, τήν τε παραδειγματικήν, τουτέστι τὴν τῶν ἰδεῶν, καὶ τὴν τοῦ πατρός τε καὶ αἰτίου πάντων θεοῦ. Ἔστι δὲ ἰδέα ὡς μὲν πρὸς θεὸν νόησις αὐτοῦ, ὡς δὲ πρὸς ἡμᾶς νοητὸν πρῶτον, ὡς δὲ πρὸς τὴν ὕλην μέτρον, ὡς δὲ πρὸς τὸν αἰσθητὸν κόσμον παράδειγμα, ὡς δὲ πρὸς αὑτὴν ἐξεταζομένη οὐσία. Καθόλου γὰρ πᾶν τὸ γινόμενον κατ´ ἐπίνοιαν πρός τι ὀφείλει γίνεσθαι, οὗ ὥσπερ εἰ ἀπό τινός τι γένοιτο, ὡς ἀπ´ ἐμοῦ ἐμὴ εἰκών, δεῖ τὸ παράδειγμα προϋποκεῖσθαι· εἴτε καὶ μὴ εἴη ἔξω τὸ παράδειγμα, πάντη πάντως ἕκαστος ἐν αὐτῷ τὸ παράδειγμα ἴσχων τῶν τεχνιτῶν τὴν τούτου μορφὴν τῇ ὕλῃ περιτίθησιν. Ὁρίζονται δὲ τὴν ἰδέαν παράδειγμα τῶν κατὰ φύσιν αἰώνιον. Οὔτε γὰρ τοῖς πλείστοις τῶν ἀπὸ Πλάτωνος ἀρέσκει τῶν τεχνικῶν εἶναι ἰδέας, οἷον ἀσπίδος λύρας, οὔτε μὴν τῶν παρὰ φύσιν, οἷον πυρετοῦ καὶ χολέρας, οὔτε τῶν κατὰ μέρος, οἷον Σωκράτους καὶ Πλάτωνος, ἀλλ´ οὐδὲ τῶν εὐτελῶν τινός, οἷον ῥύπου καὶ κάρφους, οὔτε τῶν πρός τι, οἷον μείζονος καὶ ὑπερέχοντος· εἶναι γὰρ τὰς ἰδέας νοήσεις θεοῦ αἰωνίους τε καὶ αὐτοτελεῖς. Ὅτι δέ εἰσιν αἱ ἰδέαι, καὶ οὕτω παραμυθοῦνται· εἴτε γὰρ νοῦς θεὸς ὑπάρχει εἴτε νοερόν, ἔστιν αὐτῷ νοήματα, καὶ ταῦτα αἰώνιά τε καὶ ἄτρεπτα· εἰ δὲ τοῦτο, εἰσὶν αἱ ἰδέαι· καὶ γὰρ εἰ ἄμετρος ὑπάρχει ὕλη κατὰ τὸν ἑαυτῆς λόγον, παρ´ ἑτέρου τινὸς κρείττονος, καὶ ἀΰλου, τῶν μέτρων ὀφείλει τυγχάνειν· τὸ δὲ ἡγούμενον, τὸ ἄρα λῆγον· εἰ δὲ τοῦτο, εἰσὶν αἱ ἰδέαι μέτρα τινὰ ἄϋλα ὑπάρχουσαι. Ἔτι γε μὴν εἰ κόσμος μὴ ἐκ ταὐτομάτου τοιοῦτός ἐστιν, οὐ μόνον ἔκ τινός ἐστι γεγονώς, ἀλλὰ καὶ ὑπό τινος, καὶ οὐ μόνον τοῦτο, ἀλλὰ καὶ πρός τι· τὸ δὲ πρὸς γέγονε τί ἂν ἄλλο εἴη ἰδέα; ὥστε εἶεν ἂν αἱ ἰδέαι. Ἀλλὰ μὴν καὶ εἰ νοῦς διαφέρει δόξης ἀληθοῦς, καὶ τὸ νοητὸν ἦν τοῦ δοξαστοῦ διαφέρον· εἰ δὲ τοῦτο, ἔστι νοητὰ ἕτερα τῶν δοξαστῶν· ὥστε εἴη ἂν καὶ πρῶτα νοητά, ὡς καὶ πρῶτα αἰσθητά· εἰ δὲ τοῦτο, εἰσὶν αἱ ἰδέαι· ἀλλὰ μὴν διαφέρει νοῦς δόξης ἀληθοῦς· ὥστε εἶεν ἂν αἱ ἰδέαι. [9] CHAPITRE IX. APRES avoir parlé de la matière Platon passe aux autres principes : le premier est un principe prototypique, c'est-à-dire celui des idées et de Dieu, le père et l'auteur de tout. L'idée est par rapport à Dieu son intelligence, par rapport à nous, le premier objet de l’entendement, par rapport à la matière, la mesure, par rapport au monde sensible, le type ou le modèle, par rapport à elle-même, lorsqu'elle se considère, l’essence. En général, tout ce qui se fait avec intention doit avoir une fin, comme lorsque quelqu'un fait quelque chose : par exemple, lorsque je fais mon image, il faut que le modèle ait été précédemment conçu; et si le modèle n'existe point au dehors, chaque ouvrier, ayant en soi son modèle, en imprime l'image à la matière. Platon définit l'idée, le modèle de ce qui est naturellement éternel. La plupart des platoniciens ne regardent pas comme idée le modèle que se forment les artistes, tel que celui d'un bouclier, d'une lyre ; ils ne l'appliquent pas non plus aux choses qui sont contre la nature, telles que la fièvre, la colère ; ni aux choses qui n'existent que partiellement, comme Socrate, Platon ; ni aux choses de peu d'importance, comme une ordure, un fétu; ni aux choses qui se rapportent à d'autres, comme le plus grand, l'extrême : ils pensent que les idées n'appartiennent qu'aux opérations éternelles et innées de l'intelligence de Dieu. L'existence des idées, Platon l'établit ainsi: Que Dieu soit esprit, ou qu'il soit intelligence, il a des pensées ; et ces pensées sont éternelles et immuables. De cela suit l'existence des idées; car si la matière est sans mesure par rapport à elle-même, elle doit être mesurée par quelque chose de plus excellent qu'elle et d'immatériel. L'antécédent est vrai ; le conséquent l'est donc aussi : les idées sont donc quelque chose d'immatériel qui a la faculté de mesurer. De plus, si le monde tel qu'il est n'existe point par lui-même, non seulement il a été fait de quelque chose, mais encore par quelque chose ; et non seulement cela, mais encore il a été fait pour une certaine fin. Or la fin pour laquelle il a été fait, qu'est-ce autre chose qu'une idée ? Les idées existent donc. D'un autre côté, si l'esprit est une chose différente d'une pensée vraie, si l'intelligence est une chose différente de l'objet de ses opérations, si cela est, ce qui est susceptible d'intelligence est donc différent de ce qui en est l'objet. Il y a donc un premier ordre de choses intelligibles, et un premier ordre de choses sensibles : il existe donc des idées. L'esprit et la vérité sont des choses différentes : il existe donc des idées.


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Dernière mise à jour : 27/05/2010