[8] Μετὰ δὲ ταῦτα ἑπομένως περὶ τῶν ἀρχῶν τὲ
καὶ τῶν θεολογικῶν λέγωμεν θεωρημάτων, ἄνωθεν ἀπὸ τῶν
πρώτων ἀρχόμενοι καὶ ἀπ´ αὐτῶν κατίοντες καὶ ἐπισκοποῦντες
τὴν τοῦ κόσμου γένεσιν, τελευτῶντες δὲ εἰς ἀνθρώπων γένεσιν
καὶ φύσιν. Καὶ πρῶτόν γε περὶ ὕλης λέγωμεν.
Ταύτην τοίνυν ἐκμαγεῖόν τε καὶ πανδεχὲς καὶ τιθήνην
καὶ μητέρα καὶ χώραν ὀνομάζει καὶ ὑποκείμενον ἁπτόν τε μετ´
ἀναισθησίας καὶ νόθῳ λογισμῷ ληπτόν· ἰδιότητα δ´ ἔχειν τοιαύτην,
ὥστε πᾶσαν γένεσιν ὑποδέχεσθαι τιθήνης λόγον ἐπέχουσαν
τῷ φέρειν αὐτὰς καὶ ἀναδέχεσθαι μὲν αὐτὴν πάντα τὰ εἴδη,
αὐτὴν δὲ καθ´ αὑτὴν ἄμορφόν τε ὑπάρχειν καὶ ἄποιον καὶ ἀνείδεον,
ἀναματτομένην δὲ τὰ τοιαῦτα καὶ ἐκτυπουμένην καθάπερ
ἐκμαγεῖον καὶ σχηματιζομένην ὑπὸ τούτων, μηδὲν ἴδιον σχῆμα
ἔχουσαν μηδὲ ποιότητα. Οὐ γὰρ γένοιτ´ ἄν τι εὖ παρεσκευασμένον
πρὸς ποικίλας ἐκτυπώσεις καὶ μορφάς, εἰ μὴ ἄποιον αὐτὸ
ὑπάρχοι καὶ ἀμέτοχον ἐκείνων τῶν εἰδῶν, ἃ δεῖ αὐτὸ δέξασθαι·
ὁρῶμεν δὲ καὶ τοὺς τὰ ἀλείμματα ἐξ ἐλαίου κατασκευάζοντας
τὰ εὐώδη ἀοσμοτάτῳ τούτῳ χρωμένους, καὶ τοὺς τὰς μορφὰς
δημιουργεῖν βουλομένους ἐκ κηροῦ ἢ πηλοῦ προλεαίνοντας
ταῦτα καὶ ὡς ἐνδέχεται ἀσχημάτιστα παρέχοντας.
Προσήκει δὴ καὶ τῇ πανδεχεῖ ὕλῃ, εἰ μέλλει κατὰ πᾶν
δέχεσθαι τὰ εἴδη, τῷ μηδεμίαν αὐτῶν φύσιν ἔχειν ὑποκεῖσθαι,
ἀλλ´ ἄποιόν τε εἶναι καὶ ἀνείδεον πρὸς ὑποδοχὴν τῶν εἰδῶν·
τοιαύτη δ´ οὖσα οὔτε σῶμα ἂν εἴη οὔτε ἀσώματον, δυνάμει
δὲ σῶμα, ὡς καὶ τὸν χαλκὸν ὑπακούομεν δυνάμει ἀνδριάντα,
διότι τὸ εἶδος δεξάμενος ἀνδριὰς ἔσται.
| [8] CHAPITRE VIII.
APRES ce que nous venons de dire il est dans l’ordre des choses de parler des premiers principes de la théologie : c'est par là qu'il faut commencer. Nous passerons ensuite, à l'examen de l'origine et de la formation du monde, et nous finirons par celui de l'origine et de la nature de l'homme. Passons d'abord à la
matière. Platon la regardait comme un simulacre, comme capable ou susceptible de tout, comme
mère, comme nourrice, comme étendue, comme un sujet qui tombe sous le sens du tact (et de la
vue) sans être susceptible de sensibilité, et qu'on ne peut comprendre que par un raisonnement
bâtard: il pensait que sa propriété était de recevoir le germe de toute génération, et qu'elle faisait
les fonctions d'une nourrice en les développant; qu'elle était susceptible de toutes les formes, (de
toutes les qualités, de toutes les figures), quoiqu'elle fût elle-même, sans forme, sans figure et sans
qualité ; que, dans toutes ces sortes d'impressions et de figures qu'elle recevait, elle était
absolument passive comme la toile d'un tableau ; que c'était ainsi qu'elle prenait toutes les figures,
quoiqu'elle n'eût aucune figure particulière: car, pour être disposé à prendre diverses formes et à
subir diverses impressions, il faut être sans propriété et ne pas posséder (d’avance) ce que l'on
doit recevoir. Nous voyons que ceux qui veulent composer avec de l'huile des onguents de bonne
odeur, choisissent la partie de cette liqueur la moins odorante, et que ceux qui veulent faire des
figures de cire ou d'argile, pétrissent et repétrissent l'argile ou la cire, et lui donnent au hasard
une multitude de formes. Il convient donc que la matière, susceptible en général de prendre
toutes les figures, ne soit naturellement disposée à aucune d'elles, mais qu'elle soit sans forme
pour recevoir celle qu'on voudra lui donner. Sur ces principes elle n'est ni un corps ni sans corps;
elle est corps virtuellement, de même que nous concevons que l'airain est virtuellement une
statue, parce qu'il n'a qu'à en recevoir la forme pour l'être en effet.
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