HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Xénophon, L'Économique

Chapitre 18

  Chapitre 18

[18] XVIII. ἀτὰρ οὖν, ἔφην ἐγώ, ἐκ τούτου ἄρα θερίζειν εἰκός. δίδασκε οὖν εἴ τι ἔχεις με καὶ εἰς τοῦτο. ἂν μή γε φανῇς, ἔφη, καὶ εἰς τοῦτο ταὐτὰ ἐμοὶ ἐπιστάμενος. ὅτι μὲν οὖν τέμνειν τὸν σῖτον δεῖ οἶσθα. τί δ' οὐ μέλλω; ἔφην ἐγώ. πότερ' οὖν τέμνοις, ἔφη, στὰς ἔνθα πνεῖ ἄνεμος ἀντίος; οὐκ ἀντίος, ἔφην, ἔγωγε: χαλεπὸν γὰρ οἶμαι καὶ τοῖς ὄμμασι καὶ ταῖς χερσὶ γίγνεται ἀντίον ἀχύρων καὶ ἀθέρων θερίζειν. (2) καὶ ἀκροτομοίης δ' ἄν, ἔφη, παρὰ γῆν τέμνοις; ἂν μὲν βραχὺς κάλαμος τοῦ σίτου, ἔγωγ', ἔφην, κάτωθεν ἂν τέμνοιμι, ἵνα ἱκανὰ τὰ ἄχυρα μᾶλλον γίγνηται: ἐὰν δὲ ὑψηλὸς , νομίζω ὀρθῶς ἂν ποιεῖν μεσοτομῶν, ἵνα μήτε οἱ ἁλοῶντες μοχθῶσι περιττὸν πόνον μήτε οἱ λικμῶντες ὧν οὐδὲν προσδέονται. τὸ δὲ ἐν τῇ γῇ λειφθὲν ἡγοῦμαι καὶ κατακαυθὲν συνωφελεῖν ἂν τὴν γῆν καὶ εἰς κόπρον ἐμβληθὲν τὴν κόπρον συμπληθύνειν. (3) ὁρᾷς, ἔφη, Σώκρατες, ὡς ἁλίσκει ἐπ' αὐτοφώρῳ καὶ περὶ θερισμοῦ εἰδὼς ἅπερ ἐγώ; κινδυνεύω, ἔφην ἐγώ, καὶ βούλομαί γε σκέψασθαι εἰ καὶ ἁλοᾶν ἐπίσταμαι. οὐκοῦν, ἔφη, τοῦτο μὲν οἶσθα, ὅτι ὑποζυγίῳ ἁλοῶσι τὸν σῖτον. (4) τί δ' οὐκ, ἔφην ἐγώ, οἶδα; καὶ ὑποζύγιά γε καλούμενα πάντα ὁμοίως, βοῦς, ἡμιόνους, ἵππους. οὐκοῦν, ἔφη, ταῦτα μὲν ἡγῇ τοσοῦτον μόνον εἰδέναι, πατεῖν τὸν σῖτον ἐλαυνόμενα; τί γὰρ ἂν ἄλλο, ἔφην ἐγώ, ὑποζύγια εἰδείη; (5) ὅπως δὲ τὸ δεόμενον κόψουσι καὶ ὁμαλιεῖται ἁλοατός, τίνι τοῦτο .., Σώκρατες; ἔφη. Δῆλον ὅτι, ἔφην ἐγώ, τοῖς ἐπαλωσταῖς. στρέφοντες γὰρ καὶ ὑπὸ τοὺς πόδας ὑποβάλλοντες τὰ ἄτριπτα ἀεὶ δῆλον ὅτι μάλιστα ὁμαλίζοιεν ἂν τὸν δῖνον καὶ τάχιστα ἁνύτοιεν. ταῦτα μὲν τοίνυν, ἔφη, οὐδὲν ἐμοῦ λείπει γιγνώσκων. (6) οὐκοῦν, ἔφην ἐγώ, Ἰσχόμαχε, ἐκ τούτου δὴ καθαροῦμεν τὸν σῖτον λικμῶντες. καὶ λέξον γέ μοι, Σώκρατες, ἔφη Ἰσχόμαχος, οἶσθα ὅτι ἂν ἐκ τοῦ προσηνέμου μέρους τῆς ἅλω ἄρχῃ, δι' ὅλης τῆς ἅλω οἴσεταί σοι τὰ ἄχυρα; ἀνάγκη γάρ, ἔφην ἐγώ. (7) οὐκοῦν εἰκὸς καὶ ἐπιπίπτειν, ἔφη, αὐτὰ ἐπὶ τὸν σῖτον. πολὺ γάρ ἐστιν, ἔφην ἐγώ, τὸ ὑπερενεχθῆναι τὰ ἄχυρα ὑπὲρ τὸν σῖτον εἰς τὸ κενὸν τῆς ἅλω. ἂν δέ τις, ἔφη, λικμᾷ ἐκ τοῦ ὑπηνέμου ἀρχόμενος; Δῆλον, ἔφην ἐγώ, ὅτι εὐθὺς ἐν τῇ ἀχυροδόκῃ ἔσται τὰ ἄχυρα. (8) ἐπειδὰν δὲ καθάρῃς, ἔφη, τὸν σῖτον μέχρι τοῦ ἡμίσεος τῆς ἅλω, πότερον εὐθὺς οὕτω κεχυμένου τοῦ σίτου λικμήσεις τὰ ἄχυρα τὰ λοιπὰ συνώσας τὸν καθαρὸν πρὸς τὸν πόλον ὡς εἰς στενότατον; συνώσας νὴ Δί', ἔφην ἐγώ, τὸν καθαρὸν σῖτον, ἵν' ὑπερφέρηταί μοι τὰ ἄχυρα εἰς τὸ κενὸν τῆς ἅλω, καὶ μὴ δὶς ταὐτὰ ἄχυρα δέῃ λικμᾶν. (9) σὺ μὲν δὴ ἄρα, ἔφη, Σώκρατες, σῖτόν γε ὡς ἂν τάχιστα καθαρὸς γένοιτο κἂν ἄλλον δύναιο διδάσκειν. ταῦτα τοίνυν, ἔφην ἐγώ, ἐλελήθη ἐμαυτὸν ἐπιστάμενος. καὶ πάλαι ἐννοῶ ἄρα εἰ λέληθα καὶ χρυσοχοεῖν καὶ αὐλεῖν καὶ ζωγραφεῖν ἐπιστάμενος. ἐδίδαξε γὰρ οὔτε ταῦτά με οὐδεὶς οὔτε γεωργεῖν: ὁρῶ δ' ὥσπερ γεωργοῦντας καὶ τὰς ἄλλας τέχνας ἐργαζομένους ἀνθρώπους. (10) οὐκοῦν, ἔφη Ἰσχόμαχος, ἔλεγον ἐγώ σοι πάλαι ὅτι καὶ ταύτῃ εἴη γενναιοτάτη γεωργικὴ τέχνη, ὅτι καὶ ῥᾴστη ἐστὶ μαθεῖν. ἄγε δή, ἔφην ἐγώ, οἶδα, Ἰσχόμαχε: τὰ μὲν δὴ ἀμφὶ σπόρον ἐπιστάμενος ἄρα ἐλελήθειν ἐμαυτὸν ἐπιστάμενος. [18] CHAPITRE XVIII.
"Après cela il s'agit de moissonner. Si tu as sur cela des connaissances, ne me les refuse pas. — Oui, à condition que je ne te trouverai pas aussi savant que moi. Tu sais qu'iI faut couper le blé. — Belle demande! — Le coupe-t-on sous le vent ou à contre-vent? — Pas à contre-vent ; car et les yeux et les mains auraient, je crois, à souffrir, si le vent renvoyait contre le moissonneur la paille et l'épi. — Couperas-tu la paille près de l'épi ou à fleur de terre ? — Si le brin est court, je le couperais au pied, pour que la paille fût de suffisante grandeur. S'il est haut, je ferais bien de le scier à mi-chaume, pour épargner un travail inutile aux fouleurs et aux vanneurs. Quant au chaume qu'on laisse sur terre, je pense qu'il la fertilise si on le brûle : si on le jette dans le réceptacle du fumier, il augmente la masse d'engrais. — Tu le vois, Socrate, tu es pris sur le fait, et convaincu d'en savoir autant que moi sur la manière de moissonner. — Je le croirais presque ; mais voyons si je sais aussi comment il faut battre. — Tu sais que ce sont les bétes de somme qu'on emploie à ce travail. — Comment ne le saurais-je pas ? Je sais de plus qu'on nomme indistinctement bêtes de somme les boeufs, les chevaux, les mulets. — Tu penses que ces animaux ne savent que fouler le grain sur lequel on les conduit ? — Ils ne peuvent en effet en savoir davantage. — Mais qui veillera, Socrate, à ce que rien ne soit broyé que ce qui doit l'être, et que le battage se fasse d'une manière égale ? — Les ouvriers de l'aire, assurément. En retournant la paille en tout sens, en mettant sous les pieds des animaux ce qui n'y a point encore passé, ils obtiendront un foulage égal, et promptement achevé. — Te voilà, à cet égard, aussi instruit que moi. — Après cela, Ischomaque, nous nettoyons le blé en le vannant. — Assurément : mais, dis-moi, Socrate, sais-tu que si tu commences à vanner contre le vent, toute l'aire se couvrira de balles? — Cela doit être. Par une conséquence nécessaire, toute la balle reviendra sur le grain. — Il serait en effet singulier qu'elle passât par-dessus le tas de blé pour aller se rendre dans la partie de l'aire où il n'y a rien. — Et si l'on commence à vanner sous le vent ? — Il est clair qu'alors les pailles se trouveront naturellement dans le réceptacle qui leur est destiné. — Quand tu auras nettoyé le grain jusqu'au milieu de l'aire, continueras-tu en le laissant ainsi épars, ou pousseras-tu le grain pur autour du poteau central, de telle sorte qu'il occupe le moins de place possible ? — Oui vraiment ; je l'y pousserai de manière que la paille, passant par-dessus, se rende dans la partie vide de l'aire, et que je ne sois pas obligé de vanner deux fois la même paille. — Certes, tu pourrais enseigner à d'autres la manière de vanner promptement. — Je ne me connaissais pas un talent que pourtant je possédais depuis bien des années. Que sais-je, moi ? sans m'en douter, ne serais-je pas orfévre, joueur de flûte, peintre ? Personne, il est vrai, ne m'en a donné des leçons : mais en ai-je reçu sur l'agriculture ? Or, je m'aperçois que l'agriculture est un métier comme les autres. — Ne t'ai-je pas dit, depuis longtemps, que l'agriculture est le plus noble des arts, parce qu'on l'apprend facilement ? — Je le vois bien, Ischomaque, puisque, tout instruit que j'étais de la manière de semer, j'ignorais mon talent.»


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Bibliotheca Classica Selecta |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 24/03/2005