HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Romulus

Chapitre 29

  Chapitre 29

[29] (1) Τὴν δὲ γενομένην ἐπωνυμίαν τῷ Ῥωμύλῳ τὸν Κυρῖνον οἱ μὲν Ἐνυάλιον προσαγορεύουσιν, οἱ δ´ ὅτι καὶ τοὺς πολίτας Κυρίτας ὠνόμαζον, οἱ δὲ τὴν αἰχμὴν τὸ δόρυ τοὺς παλαιοὺς κύριν ὀνομάζειν, καὶ Κυρίτιδος Ἥρας ἄγαλμα καλεῖν ἐπ´ αἰχμῆς ἱδρυμένον, ἐν δὲ τῇ Ῥηγίᾳ δόρυ καθιδρυμένον Ἄρεα προσαγορεύειν καὶ δόρατι τοὺς ἐν πολέμοις ἀριστεύοντας γεραίρειν· ὡς οὖν ἀρήιόν τινα τὸν Ῥωμύλον αἰχμητὴν θεὸν ὀνομασθῆναι Κυρῖνον. (2) ἱερὸν μὲν οὖν αὐτοῦ κατεσκευασμένον ἐστὶν ἐν τῷ λόφῳ τῷ Κυρίνᾳ προσαγορευομένῳ δι´ ἐκεῖνον· δ´ ἡμέρᾳ μετήλλαξεν, ὄχλου φυγὴ καλεῖται καὶ νῶναι Καπρατῖναι διὰ τὸ θύειν εἰς τὸ τῆς αἰγὸς ἕλος ἐκ πόλεως κατιόντας· τὴν γὰρ αἶγα κάπραν ὀνομάζουσιν. (3) ἐξιόντες δὲ πρὸς τὴν θυσίαν πολλὰ τῶν ἐπιχωρίων ὀνομάτων φθέγγονται μετὰ βοῆς, οἷον Μάρκου, Λουκίου, Γαΐου, μιμούμενοι τὴν τότε τροπὴν καὶ ἀνάκλησιν ἀλλήλων μετὰ δέους καὶ ταραχῆς. (4) ἔνιοι μέντοι τὸ μίμημα τοῦτό φασι μὴ φυγῆς, ἀλλ´ ἐπείξεως εἶναι καὶ σπουδῆς, εἰς αἰτίαν τοιαύτην ἀναφέροντες τὸν λόγον. ἐπεὶ Κελτοὶ τὴν Ῥώμην καταλαβόντες ἐξεκρούσθησαν ὑπὸ Καμίλλου, καὶ δι´ ἀσθένειαν πόλις οὐκέτι ῥᾳδίως ἑαυτὴν ἀνελάμβανεν, ἐστράτευσαν ἐπ´ αὐτὴν πολλοὶ τῶν Λατίνων, ἄρχοντα Λίβιον Ποστούμιον ἔχοντες. (5) οὗτος δὲ καθίσας τὸν στρατὸν οὐ πρόσω τῆς Ῥώμης ἔπεμπε κήρυκα, βούλεσθαι λέγων τοὺς Λατίνους ἐκλιποῦσαν ἤδη τὴν παλαιὰν οἰκειότητα καὶ συγγένειαν ἐκζωπυρῆσαι, καιναῖς αὖθις ἀνακραθέντων ἐπιγαμίαις τῶν γενῶν. (6) ἂν οὖν πέμψωσι παρθένους τε συχνὰς καὶ γυναικῶν τὰς ἀνάνδρους, εἰρήνην ἔσεσθαι καὶ φιλίαν αὐτοῖς, ὡς ὑπῆρξε πρὸς Σαβίνους πρότερον ἐκ τῶν ὁμοίων. ταῦτ´ ἀκούσαντες οἱ Ῥωμαῖοι τόν τε πόλεμον ἐφοβοῦντο, καὶ τὴν παράδοσιν τῶν γυναικῶν οὐδὲν αἰχμαλωσίας ἐπιεικέστερον ἔχειν ἐνόμιζον. (7) ἀποροῦσι δ´ αὐτοῖς θεράπαινα Φιλωτίς, ὡς δ´ ἔνιοι λέγουσι Τουτόλα καλουμένη, συνεβούλευσε μηδέτερα ποιεῖν, ἀλλὰ χρησαμένους δόλῳ διαφυγεῖν ἅμα τὸν πόλεμον καὶ τὴν ἐξομήρευσιν. ἦν δ´ δόλος, αὐτήν τε τὴν Φιλωτίδα καὶ σὺν αὐτῇ θεραπαινίδας εὐπρεπεῖς κοσμήσαντας ὡς ἐλευθέρας ἀποστεῖλαι πρὸς τοὺς πολεμίους· εἶτα νύκτωρ τὴν Φιλωτίδα πυρσὸν ἆραι, τοὺς δὲ Ῥωμαίους ἐπελθεῖν μετὰ τῶν ὅπλων καὶ χρήσασθαι κοιμωμένοις τοῖς πολεμίοις. (8) ταῦτα δ´ ἐδρᾶτο πεισθέντων τῶν Λατίνων, καὶ τὸν πυρσὸν ἀνέσχεν Φιλωτὶς ἔκ τινος ἐρινεοῦ, περισχοῦσα προκαλύμμασι καὶ παραπετάσμασιν ὄπισθεν, ὥστε τοῖς πολεμίοις ἀόρατον εἶναι τὸ φῶς, τοῖς δὲ Ῥωμαίοις κατάδηλον. ὡς οὖν ἐπεῖδον, εὐθὺς ἐξῄεσαν ἐπειγόμενοι καὶ διὰ τὴν ἔπειξιν ἀλλήλους περὶ τὰς πύλας ἀνακαλοῦντες πολλάκις. (9) ἐμπεσόντες δὲ τοῖς πολεμίοις ἀπροσδοκήτως καὶ κρατήσαντες, ἐπινίκιον ἄγουσι τὴν ἑορτήν. καὶ Καπρατῖναι μὲν αἱ νῶναι καλοῦνται διὰ τὸν ἐρινεόν, καπρίφικον ὑπὸ Ῥωμαίων ὀνομαζόμενον. ἑστιῶσι δὲ τὰς γυναῖκας ἔξω συκῆς κλάδοις σκιαζομένας· (10) αἱ δὲ θεραπαινίδες ἀγείρουσι περιιοῦσαι καὶ παίζουσιν, εἶτα πληγαῖς καὶ βολαῖς λίθων χρῶνται πρὸς ἀλλήλας, ὡς καὶ τότε τοῖς Ῥωμαίοις παραγενόμεναι καὶ συναγωνισάμεναι μαχομένοις. (11) ταῦτ´ οὐ πολλοὶ προσίενται τῶν συγγραφέων, ἀλλὰ καὶ τὸ μεθ´ ἡμέραν χρῆσθαι τῇ ἀνακλήσει τῶν ὀνομάτων καὶ τὸ πρὸς τὸ ἕλος τὸ τῆς αἰγὸς ὡς ἐπὶ θαλίαν βαδίζειν ἔοικε τῷ προτέρῳ λόγῳ προστίθεσθαι μᾶλλον, εἰ μὴ νὴ Δία τῆς αὐτῆς ἡμέρας ἐν χρόνοις ἑτέροις ἀμφότερα τὰ πάθη συνέτυχε γενέσθαι. (12) Λέγεται δὲ Ῥωμύλος τέσσαρα μὲν ἔτη καὶ πεντήκοντα γεγονώς, ὄγδοον δὲ βασιλεύων ἐκεῖνο καὶ τριακοστόν, ἐξ ἀνθρώπων ἀφανισθῆναι. [29] Le surnom de Quirinus donné à Romulus est, selon les uns, le même que celui de Mars. D'autres lui donnent la même origine qu'à celui de Quirites que portent les Romains. Suivant d'autres, enfin, les anciens nommaient "quiris" le fer d'une lance ou la lance même; la statue de Junon, qu'on portait au bout d'une pique, était appelée Quiritis; on donnait le nom de Mars à la lance consacrée dans le palais de Numa; ceux qui s'étaient distingués dans les combats recevaient une lance pour prix de leur valeur. Romulus fut donc surnommé Quirinus, parce qu'il était un dieu guerrier, ou le dieu même des combats. (2) On lui dédia un temple sur une des collines de Rome, qui, de son nom, fut appelée le mont Quirinal. Le jour auquel il disparut s'appelle "la Fuite du peuple", et "nones Caprotines", parce qu'on fait ce jour-là un sacrifice hors de la ville, près du marais de la Chèvre; et le nom latin de chèvre est "capra". (3) Ceux qui vont à ce sacrifice prononcent, avec de grands cris, plusieurs noms romains, tels que Marcus, Lucius, Caïus, pour imiter la fuite qui eut lieu dans cette occasion, et la manière dont ils s'appelaient les uns les autres dans le trouble et la frayeur où ils étaient. (4) Suivant d'autres auteurs, ce n'est pas l'imitation d'une fuite, mais d'une course hâtive et précipitée; et voici la raison qu'ils en donnent. Quand les Gaulois qui s'étaient rendus maîtres de Rome en eurent été chassés par Camille, la ville eut bien de la peine à se remettre de l'état d'épuisement auquel elle était réduite. Plusieurs peuples du Latium, profitant de sa faiblesse, se réunirent pour l'attaquer. Ils avaient à leur tête Lucius Postumius, (5) qui, ayant établi son camp près de Rome, envoya dire aux Romains, par un héraut, que les Latins voulaient renouer, par de nouveaux mariages, leur ancienne alliance, qui commençait à s'affaiblir; (6) que s'ils leur envoyaient un grand nombre de leurs filles et de leurs femmes sans maris, ils auraient la paix avec eux, comme ils l'avaient eue avec les Sabins par le même moyen. Devant cette proposition les Romains étaient partagés entre la crainte de la guerre et le sentiment que livrer leurs femmes ne valait pas mieux que d'être emmenés en captivité. (7) Dans cette perplexité, une esclave nommée Philotis, ou Tutula selon d'autres, vint leur conseiller de ne suivre aucun de ces deux partis, mais d'employer la ruse pour éviter à la fois de faire la guerre et de livrer des otages. La ruse consistait à envoyer aux ennemis Philotis elle-même, avec les plus belles esclaves, vêtues en femmes de condition libre la nuit, Philotis élèverait, du camp des ennemis, un flambeau allumé; à ce signal, les Romains sortiraient en armes, et viendraient facilement à bout des Latins, qu'ils trouveraient endormis. (8) Son conseil fut suivi, et les ennemis donnèrent dans le piège. Philotis plaça le signal convenu au haut d'un figuier sauvage, sur lequel elle avait étendu par derrière des couvertures, afin que les ennemis ne pussent voir la lumière du flambeau, et qu'elle ne fût vue que des Romains. Dès que ceux-ci l'aperçurent, ils sortirent promptement, en s'appelant les uns les autres aux portes de la ville, afin de s'animer réciproquement. (9) Ils surprirent les ennemis et les taillèrent en pièces. C'est, dit-on, pour conserver le souvenir de leur victoire, qu'ils célèbrent la fête de "la Fuite du peuple"; et ils appellent ce jour les nones Caprotines, du mot "caprificus", nom du figuier sauvage chez les Romains. Ce jour-là, on donne aux femmes un grand festin hors de la ville, sous des tentes faites de branches de figuier. (10) Les esclaves font une quête, en parcourant la ville et en s'amusant elles se frappent et se jettent des pierres, pour imiter ce que firent alors les esclaves qui avaient assisté les Romains dans le combat. (11) Mais peu d'historiens adoptent ce récit. Cette manière de s'appeler les uns les autres en plein jour, cette sortie de la ville pour aller sacrifier au marais de la Chèvre, tout cela s'accorde mieux, semble-t-il, avec la première opinion à moins que les deux événements ne soient arrivés le même jour, à des époques différentes. (12) Quand Romulus disparut d'entre les hommes, il était âgé de cinquante-quatre ans, et en avait régné trente-huit.


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Dernière mise à jour : 18/04/2005