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Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Vie de Romulus

Chapitre 27

  Chapitre 27

[27] (1) Ἐπεὶ δὲ τοῦ πάππου Νομήτορος ἐν Ἄλβῃ τελευτήσαντος, αὐτῷ βασιλεύειν προσῆκον, εἰς μέσον ἔθηκε τὴν πολιτείαν δημαγωγῶν, καὶ κατ´ ἐνιαυτὸν ἀπεδείκνυεν ἄρχοντα τοῖς Ἀλβανοῖς, ἐδίδαξε δὲ καὶ τοὺς ἐν Ῥώμῃ δυνατοὺς ἀβασίλευτον ζητεῖν καὶ αὐτόνομον πολιτείαν, ἀρχομένους ἐν μέρει καὶ ἄρχοντας. (2) οὐδὲ γὰρ οἱ καλούμενοι πατρίκιοι πραγμάτων μετεῖχον, ἀλλ´ ὄνομα καὶ σχῆμα περιῆν ἔντιμον αὐτοῖς, ἔθους ἕνεκα μᾶλλον γνώμης ἀθροιζομένοις εἰς τὸ βουλευτήριον· εἶτα σιγῇ προστάττοντος ἠκροῶντο, καὶ τῷ πρότεροι τὸ δεδογμένον ἐκείνῳ πυθέσθαι τῶν πολλῶν πλέον ἔχοντες ἀπηλλάττοντο. (3) καὶ τἆλλα μὲν ἦν ἐλάττονα· τῆς δὲ γῆς τὴν δορίκτητον αὐτὸς ἐφ´ ἑαυτοῦ δασάμενος τοῖς στρατιώταις, καὶ τοὺς ὁμήρους τοῖς Βηίοις ἀποδούς, οὔτε πεισθέντων οὔτε βουλομένων ἐκείνων, ἔδοξε κομιδῇ τὴν γερουσίαν προπηλακίζειν. ὅθεν εἰς ὑποψίαν καὶ διαβολὴν ἐνέπεσε παραλόγως ἀφανισθέντος αὐτοῦ μετ´ ὀλίγον χρόνον. (4) ἠφανίσθη δὲ νώναις Ἰουλίαις ὡς νῦν ὀνομάζουσιν, ὡς δὲ τότε, Κυντιλίαις, οὐδὲν εἰπεῖν βέβαιον οὐδ´ ὁμολογούμενον πυθέσθαι περὶ τῆς τελευτῆς ἀπολιπών, ἀλλ´ τὸν χρόνον, ὡς προείρηται. δρᾶται γὰρ ἔτι νῦν ὅμοια τῷ τότε πάθει πολλὰ κατὰ τὴν ἡμέραν ἐκείνην. (5) οὐ δεῖ δὲ θαυμάζειν τὴν ἀσάφειαν, ὅπου Σκηπίωνος Ἀφρικανοῦ μετὰ δεῖπνον οἴκοι τελευτήσαντος οὐκ ἔσχε πίστιν οὐδ´ ἔλεγχον τρόπος τῆς τελευτῆς, ἀλλ´ οἱ μὲν αὐτομάτως ὄντα φύσει νοσώδη καμεῖν λέγουσιν, οἱ δ´ αὐτὸν ὑφ´ ἑαυτοῦ φαρμάκοις ἀποθανεῖν, οἱ δὲ τοὺς ἐχθροὺς τὴν ἀναπνοὴν ἀπολαβεῖν αὐτοῦ νύκτωρ παρεισπεσόντας. καίτοι Σκηπίων ἔκειτο νεκρὸς ἐμφανὴς ἰδεῖν πᾶσι, καὶ τὸ σῶμα παρεῖχε πᾶσιν ὁρώμενον ὑποψίαν τινὰ τοῦ πάθους καὶ κατανόησιν· (6) Ῥωμύλου δ´ ἄφνω μεταλλάξαντος οὔτε μέρος ὤφθη σώματος οὔτε λείψανον ἐσθῆτος. ἀλλ´ οἱ μὲν εἴκαζον ἐν τῷ ἱερῷ τοῦ Ἡφαίστου τοὺς βουλευτὰς ἐπαναστάντας αὐτῷ καὶ διαφθείραντας, νείμαντας τὸ σῶμα καὶ μέρος ἕκαστον ἐνθέμενον εἰς τὸν κόλπον ἐξενεγκεῖν· ἕτεροι δ´ οἴονται μήτ´ ἐν τῷ ἱερῷ τοῦ Ἡφαίστου μήτε μόνων τῶν βουλευτῶν παρόντων γενέσθαι τὸν ἀφανισμόν, ἀλλὰ τυχεῖν μὲν ἔξω περὶ τὸ καλούμενον αἰγὸς ζορκὸς ἕλος ἐκκλησίαν ἄγοντα τὸν Ῥωμύλον, ἄφνω δὲ θαυμαστὰ καὶ κρείττονα λόγου περὶ τὸν ἀέρα πάθη γενέσθαι καὶ μεταβολὰς ἀπίστους· (7) τοῦ μὲν γὰρ ἡλίου τὸ φῶς ἐκλιπεῖν, νύκτα δὲ κατασχεῖν οὐ πρᾳεῖαν οὐδ´ ἥσυχον, ἀλλὰ βροντάς τε δεινὰς καὶ πνοὰς ἀνέμων ζάλην ἐλαυνόντων πανταχόθεν ἔχουσαν· ἐν δὲ τούτῳ τὸν μὲν πολὺν ὄχλον σκεδασθέντα φυγεῖν, τοὺς δὲ δυνατοὺς συστραφῆναι μετ´ ἀλλήλων· (8) ἐπεὶ δ´ ἔληξεν ταραχὴ καὶ τὸ φῶς ἐξέλαμψε, καὶ τῶν πολλῶν εἰς ταὐτὸ πάλιν συνερχομένων ζήτησις ἦν τοῦ βασιλέως καὶ πόθος, οὐκ ἐᾶν τοὺς δυνατοὺς ἐξετάζειν οὐδὲ πολυπραγμονεῖν, ἀλλὰ τιμᾶν παρακελεύεσθαι πᾶσι καὶ σέβεσθαι Ῥωμύλον, ὡς ἀνηρπασμένον εἰς θεοὺς καὶ θεὸν εὐμενῆ γενησόμενον αὐτοῖς ἐκ χρηστοῦ βασιλέως. (9) τοὺς μὲν οὖν πολλοὺς ταῦτα πειθομένους καὶ χαίροντας ἀπαλλάττεσθαι, μετ´ ἐλπίδων ἀγαθῶν προσκυνοῦντας· εἶναι δέ τινας οἳ τὸ πρᾶγμα πικρῶς καὶ δυσμενῶς ἐξελέγχοντες ἐτάραττον τοὺς πατρικίους καὶ διέβαλλον, ὡς ἀβέλτερα τὸν δῆμον ἀναπείθοντας, αὐτοὺς δὲ τοῦ βασιλέως αὐτόχειρας ὄντας. [27] (1) Numitor son aïeul étant mort, Romulus devait réunir à son domaine le royaume d'Albe. Mais il en avait laissé le gouvernement au peuple, pour gagner par là sa confiance, et s'était seulement réservé d'y nommer tous les ans un magistrat suprême. Il apprit ainsi aux grands de Rome à désirer un état indépendant et sans roi, où ils pussent commander chacun à leur tour. (2) Les patriciens, décorés simplement d'un vain titre et de quelques marques d'honneur, mais n'ayant aucune part aux affaires, étaient appelés au conseil plutôt pour obéir à la coutume, que pour donner des avis. Ils écoutaient en silence les ordres du roi, et se retiraient ensuite sans avoir d'autre avantage sur le peuple que d'être instruits les premiers de ce qui avait été décidé. (3) Ce n'était pas encore ce qui les eût le plus blessés; mais quand Romulus, de sa seule autorité et sans leur approbation, sans même les avoir consultés, eut distribué aux soldats les terres qu'il avait conquises, et rendu aux Véiens leurs otages, alors le sénat se crut indignement outragé. Aussi lorsque peu de temps après Romulus disparut d'une manière inattendue, le soupçon de sa mort tomba sur les sénateurs. (4) Elle arriva le jour des nones de juillet, appelé alors Quintilis; et son époque est la seule chose qu'on en sache d'une manière sûre; car, encore à présent, il se pratique ce jour-là plusieurs cérémonies qui rappellent cet événement. (5) Il ne faut pas s'étonner de l'imprécision dont je parle, puisque, même dans le cas de Scipion l'Africain, qui mourut dans sa propre maison en sortant de table, le genre de mort ne fut pas clairement établi les uns croient à une mort naturelle, causée par la maladie; les autres, à un suicide par empoisonnement; d'autres enfin prétendent que les ennemis du grand homme, ayant fait irruption nuitamment chez lui, l'étouffèrent. Pourtant le corps de Scipion fut exposé à tous les regards, et sa vue pouvait permettre à tout le monde de soupçonner ou de deviner son mal. (6) Mais Romulus, lui, disparut tout à coup, sans qu'il restât aucune partie de son corps ni de ses vêtements. Les uns conjecturèrent que les sénateurs s'étaient jetés sur lui dans le temple de Vulcain, qu'ils l'avaient mis en pièces, et que chacun avait emporté sous sa robe une partie de son corps. D'autres croient que cette disparition n'eut lieu ni dans le temple de Vulcain, ni en présence des sénateurs seuls; mais que Romulus, tenant ce jour-là une assemblée du peuple hors de la ville, près du marais de la Chèvre, il se fit tout à coup dans l'air un bouleversement extraordinaire, et il survint une tempête si affreuse, qu'il serait impossible de la décrire. (7) La lumière du soleil fut totalement éclipsée; une nuit horrible couvrit les airs; on n'entendait de toutes parts que de grands éclats de tonnerre, que des vents impétueux qui soufflaient avec violence. Le peuple effrayé se dispersa; mais les sénateurs se rapprochèrent les uns des autres. (8) Dès que l'ouragan fut passé, et que le jour eut repris sa lumière, les gens du peuple revinrent au lieu de l'assemblée. Leur premier soin fut de demander et de chercher le roi, qui ne paraissait pas mais les sénateurs, arrêtant leurs enquêtes, leur ordonnent d'honorer Romulus, qui, disaient-ils, venait d'être enlevé parmi les dieux, et qui désormais serait pour eux, au lieu d'un roi doux et humain, une divinité propice. (9) Le petit peuple les crut sur parole; ravi de joie et plein d'espérance, il se retira en adorant le nouveau dieu. Mais d'autres, animés par le ressentiment et la vengeance, poussèrent plus loin leurs recherches et causèrent de vives inquiétudes aux sénateurs, les accusant d'être les meurtriers du roi et de chercher à couvrir leur crime par des contes ridicules.


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Dernière mise à jour : 18/04/2005