HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre III

Chapitre 9

  Chapitre 9

[3,9] Ἐνδιατρίψαντες οὖν ἡμερῶν δύο καὶ ἀναλαβόντες ἑαυτοὺς ἐκ τῶν κακῶν, ναῦν Αἰγυπτίαν μισθωσάμενοι (εἴχομεν δὲ ὀλίγον χρυσίον, ὅπερ ἐτύχομεν ἐζωσμένοι) διὰ τοῦ Νείλου πλοῦν ἐπ´ Ἀλεξάνδρειαν ἐποιούμεθα, μάλιστα μὲν ἐκεῖ διεγνωκότες ποιήσασθαι τὴν διατριβὴν καὶ νομίζοντες ταύτῃ τάχα τοὺς φίλους εὑρήσειν προσενεχθέντας. ἐπεὶ δὲ ἐγενόμεθα κατά τινα πόλιν, ἐξαίφνης βοῆς ἀκούομεν πολλῆς. καὶ ναύτης, εἰπών· " βουκόλος", μεταστρέφει τὴν ναῦν ὡς ἐπαναπλεύσων εἰς τοὐπίσω. καὶ ἅμα πλήρης ἦν γῆ φοβερῶν καὶ ἀγρίων ἀνθρώπων· μεγάλοι μὲν πάντες, μέλανες δὲ τὴν χροιάν (οὐ κατὰ τὴν τῶν Ἰνδῶν τὴν ἄκρατον, ἀλλ´ οἷος ἂν γένοιτο νόθος Αἰθίοψ), ψιλοὶ τὰς κεφαλάς, λεπτοὶ τοὺς πόδας, τὸ σῶμα παχεῖς· ἐβαρβάριζον δὲ πάντες. καὶ κυβερνήτης, εἰπών· "Ἀπολώλαμεν", ἔστησε τὴν ναῦν, γὰρ ποταμὸς ταύτῃ στενώτατος, καὶ ἐπεμβάντες τῶν λῃστῶν τέσσαρες πάντα μὲν τὰ ἐν τῇ νηῒ λαμβάνουσι καὶ τὸ χρυσίον ἡμῶν ἀποφέρουσιν, ἡμᾶς δὲ δήσαντες καὶ κατακλείσαντες εἴς τι δωμάτιον ἀπηλλάττοντο, φύλακας ἡμῖν καταλιπόντες, ὡς τὴν ἐπιοῦσαν ἄξοντες ἡμᾶς εἰς τὸν βασιλέα· τούτῳ γὰρ ἐκάλουν τῷ ὀνόματι τὸν λῃστὴν τὸν μείζονα. καὶ ἦν ὁδὸς ἡμερῶν δύο, ὡς παρὰ τῶν σὺν ἡμῖν ἑαλωκότων ἠκούσαμεν. [3,9] Après avoir passé deux jours à nous remettre de nos tribulations, nous louâmes un bateau égyptien (nous avions un peu d'or, qui se trouvait dans nos ceintures) et nous nous mîmes en route, sur le Nil, pour Alexandrie. Nous avions l'intention de séjourner quelque temps dans cette ville dans la pensée que, peut-être, nous y trouverions nos amis, venus là après le naufrage. Mais, lorsque nous fûmes parvenus à la hauteur d'une ville — je ne sais laquelle — tout à coup nous entendons pousser de grands cris cris. Le batelier s'écrie : "Les bergers!" et il vire de bord, pour essayer de revenir en arrière; en même temps, sur le rivage, c'était un grand tumulte, et, partout, apparaissaient des hommes sauvages, tous de grande taille, la peau noire, non pas d'un noir complet, comme les Indiens, mais à la façon des métis éthiopiens, la tête rasée, les pieds petits et le corps massif. Et tous parlaient une langue barbare. Et le patron du bateau s'écria : « Nous sommes perdus », puis il arrêta le bateau, car le fleuve, à cet endroit était très étroit; alors quatre brigands sautent à bord, s'emparent de tout ce qui se trouve dans le bateau, nous enlèvent notre or, nous ligotent et nous enferment dans la cabine, puis ils s'en vont, mais en laissant des gardes, avec l'intention de nous emmener, le lendemain, chez leur roi. C'est le nom qu'ils donnent au chef des brigands. Et ce serait un voyage de deux jours, ainsi que nous l'apprirent ceux qui avaient été faits prisonniers en même temps que nous.


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Dernière mise à jour : 24/03/2006