[3,8] Ἑξῆς δὲ τὸ τοῦ Προμηθέως ἐγεγόνει. δέδεται μὲν ὁ Προμηθεὺς σιδήρῳ
καὶ πέτρᾳ, ὥπλισται δὲ Ἡρακλῆς τόξῳ καὶ δόρατι.
ὄρνις ἐς τὴν τοῦ Προμηθέως γαστέρα τρυφᾷ· ἕστηκε γὰρ αὐτὴν
ἀνοίγων, ἤδη μὲν ἀνεῳγμένην, ἀλλὰ τὸ ῥάμφος ἐς τὸ ὄρυγμα
κεῖται, καὶ ἔοικεν ἐπορύττειν τὸ τραῦμα καὶ ζητεῖν τὸ ἧπαρ· τὸ
δὲ ἐκφαίνεται τοσοῦτον, ὅσον ἀνέῳξεν ὁ γραφεὺς τὸ διόρυγμα τοῦ
τραύματος· ἐρείδει τῷ μηρῷ τῷ τοῦ Προμηθέως τὰς τῶν ὀνύχων ἀκμάς.
ὁ δὲ ἀλγῶν πάντῃ συνέσταλται καὶ τὴν πλευρὰν συνέσπασται καὶ τὸν μηρὸν
ἐγείρει καθ´ αὑτοῦ· εἰς γὰρ τὸ ἧπαρ συνάγει τὸν ὄρνιν·
ὁ δὲ ἕτερος αὐτῷ τοῖν ποδοῖν τὸν σπασμὸν ὄρθιον ἀντιτείνει κάτω καὶ
εἰς τοὺς δακτύλους ἀποξύνεται.
τὸ δὲ ἄλλο σχῆμα δείκνυσι τὸν πόνον· κεκύρτωται τὰς ὀφρῦς, συνέσταλται
τὸ χεῖλος, φαίνει τοὺς ὀδόντας. ἠλέησας ἂν ὡς ἀλγοῦσαν τὴν γραφήν.
ἀναφέρει δὲ λυπούμενον Ἡρακλῆς· ἕστηκε γὰρ τοξεύων τοῦ Προμηθέως
τὸν δήμιον· ἐνήρμοσται τῷ τόξῳ βέλος, τῇ λαιᾷ προβέβληται τὸ
κέρας ὠθῶν, ἐπὶ μαζὸν ἕλκει τὴν δεξιάν, ἕλκων τὸ νεῦρον κεκύρτωται
κατόπιν τὸν ἀγκῶνα.
πάντα οὖν ὁμοῦ πτύσσεται, τὸ τόξον, τὸ νεῦρον, ἡ δεξιά. συνάγεται μὲν ὑπὸ
τοῦ νεύρου τὸ τόξον, διπλοῦται δὲ ὑπὸ τῆς χειρὸς τὸ νεῦρον, κλίνεται δὲ ἐπὶ μαζὸν
ἡ χείρ.
ὁ δὲ Προμηθεὺς μεστός ἐστιν ἐλπίδος ἅμα καὶ φόβου· πῇ μὲν γὰρ εἰς τὸ
ἕλκος, πῇ δὲ εἰς τὸν Ἡρακλέα βλέπει, καὶ θέλει μὲν αὐτὸν ὅλοις τοῖς
ὀφθαλμοῖς ἰδεῖν, ἕλκει δὲ τὸ ἥμισυ τοῦ βλέμματος ὁ πόνος.
| [3,8] A côté, c'était celle de Prométhée. Prométhée était
prisonnier du fer et de la pierre; Héraclès était armé d'un
arc et d'une lance. L'oiseau fait ripaille avec le ventre
de Prométhée; il est là, en train de l'ouvrir, ou plutôt
il vient juste de l'ouvrir. En tout cas, son bec est enfoncé
dans l'ouverture, il a l'air de fouiller la blessure et de
rechercher le foie. Le foie apparaît juste, d'après la
profondeur à laquelle le peintre a représenté l'ouverture
de la plaie; l'oiseau enfonce dans la cuisse de Prométhée
les pointes de ses serres. Et lui, dans sa souffrance, est
tout contrarié, il est tourné sur son côté et ramène la
cuisse vers lui; mais, ce faisant, il rapproche l'oiseau de
son foie; son autre jambe, en revanche, est tendue,
toute raide, jusqu'à son pied et la contraction se fait
sentir dans ses orteils. Le reste de son attitude exprime
son supplice, ses sourcils sont relevés, sa lèvre supérieure
contractée, et l'on voit ses dents. On se sent
pris de pitié, tant cette image évoque de souffrance.
Et voici Héraclès au secours du malheureux; il est
debout, visant d'une flèche le bourreau de Prométhée.
La flèche est sur la corde; de la main gauche, il
tient l'arc éloigné de son corps, il a ramené sa main
droite près de sa poitrine et, en tirant la corde, son bras
apparaît, par derrière, courbé à l'endroit du coude.
Tout, à la fois, se ramasse : l'arc, la corde, la flèche, le
bras. L'arc est de plus en plus courbé sous l'effet de
la corde, la corde est en train de se doubler, sous l'action
de la main, le bras prend appui sur la poitrine. Prométhée,
lui, est plein d'espoir et aussi de crainte : d'une
part, il regarde sa blessure, mais, d'autre part, il regarde
Héraclès, et il voudrait le voir de tous ses yeux, mais la
moitié de son regard est retenu par son supplice.
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