HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

ACHILLES TATIUS, Leucippé et Clitophon, livre III

Chapitre 25

  Chapitre 25

[3,25] "Καὶ τίς ὄρνις οὗτος, ὅστις τοσαύτης," ἔφην, "τιμῆς ἠξίωται; ποίαν δὲ καὶ κομίζει ταφήν;" "Φοῖνιξ μὲν ὄρνις ὄνομα, τὸ δὲ γένος Αἰθίοψ, μέγεθος κατὰ ταῶνα· τῇ χροιᾷ ταὼς ἐν κάλλει δεύτερος. κεκέρασται μὲν τὰ πτερὰ χρυσῷ καὶ πορφύρᾳ· αὐχεῖ δὲ τὸν Ἥλιον δεσπότην, καὶ κεφαλὴ μαρτυρεῖ· ἐστεφάνωσε γὰρ αὐτὴν κύκλος εὐφυής· ἡλίου δέ ἐστιν τοῦ κύκλου στέφανος εἰκών. κυάνεός ἐστιν, ῥόδοις ἐμφερής, εὐειδὴς τὴν θέαν, ἀκτῖσι κομᾷ, καὶ εἰσὶν αὗται πτερῶν ἀνατολαί. μερίζονται δὲ αὐτοῦ Αἰθίοπες μὲν τὴν ζωήν, Αἰγύπτιοι δὲ τὴν τελευτήν. ἐπειδὰν γὰρ ἀποθάνῃ (σὺν χρόνῳ δὲ τοῦτο πάσχει μακρῷ), παῖς αὐτὸν ἐπὶ τὸν Νεῖλον φέρει, σχεδιάσας αὐτῷ καὶ τὴν ταφήν. σμύρνης γὰρ βῶλον τῆς εὐωδεστάτης, ὅσον ἱκανὸν πρὸς ὄρνιθος ταφήν, ὀρύττει τε τῷ στόματι καὶ κοιλαίνει κατὰ μέσον, καὶ τὸ ὄρυγμα θήκη γίνεται τῷ νεκρῷ. ἐνθεὶς δὲ καὶ ἐναρμόσας τὸν ὄρνιν τῇ σορῷ καὶ κλείσας τὸ χάσμα γηΐνῳ χώματι, ἐπὶ τὸν Νεῖλον οὕτως ἵπταται τὸ ἔργον φέρων. ἕπεται δὲ αὐτῷ χορὸς ἄλλων ὀρνίθων ὥσπερ δορυφόρων, καὶ ἔοικεν ὄρνις ἀποδημοῦντι βασιλεῖ καὶ τὴν πόλιν οὐ πλανᾶται τὴν Ἡλίου· ὄρνιθος αὕτη μετοικία νεκροῦ. ἕστηκεν οὖν ἐπὶ μετεώρου σκοπῶν καὶ ἐκδέχεται τοὺς προπόλους τοῦ θεοῦ. ἔρχεται δή τις ἱερεὺς Αἰγύπτιος, βιβλίον ἐξ ἀδύτων φέρων, καὶ δοκιμάζει τὸν ὄρνιν ἐκ τῆς γραφῆς. δὲ οἶδεν ἀπιστούμενος καὶ τὰ ἀπόρρητα φαίνει τοῦ σώματος καὶ τὸν νεκρὸν ἐπιδείκνυται καὶ ἔστιν ἐπιτάφιος σοφιστής. ἱερέων δὲ παῖδες Ἡλίου τὸν ὄρνιν τὸν νεκρὸν παραλαβόντες θάπτουσι. ζῶν μὲν οὖν Αἰθίοψ ἐστὶ τῇ τροφῇ, ἀποθανὼν δὲ Αἰγύπτιος γίνεται τῇ ταφῇ." [3,25] « Et quel est cet oiseau sacré, dis-je, qui est digne de tant d'honneurs ? — Un oiseau appelé phénix originaire d'Éthiopie, et à peu près de la taille d'un paon; mais pour le plumage, le paon lui est inférieur en beauté. Sur ses ailes se mêlent l'or et la pourpre; il se vante d'avoir pour maître le Soleil, et sa tête en porte témoignage, car elle est couronnée d'une magnifique auréole; or, l'auréole circulaire est l'image du soleil. Cette auréole et violette, couleur de rose, et offre un spectacle magnifique; elle est entourée de rayons, formés par la naissance des plumes. Les Éthiopiens l'ont en partage pendant sa vie, les Égyptiens, pendant ses derniers moments. Lorsqu'il meurt — ce qui arrive, au bout d'un très long espace de temps — son fils l'amène sur les bords du Nil, et lui improvise une sépulture. Il creuse, avec son bec, une boule de myrrhe, la plus odorante qui soit, et y ménage, au milieu, un trou suffisant pour loger un oiseau, et ce trou devient le sépulcre du corps. Il y place l'oiseau, l'adapte à ce cercueil, scelle l'ouverture avec de la boue et s'envole jusqu'au Nil avec le produit de ses efforts. Avec lui vole tout un groupe d'autres oiseaux, comme des gardes du corps, et cet oiseau ressemble à un roi en voyage, et il ne manque pas de se rendre à Héliopolis; telle est la destination du cadavre de l'oiseau. Le phénix se pose alors sur un endroit élevé attendant les serviteurs du dieu, jusqu'à ce qu'ils arrivent. Alors s'avance un prêtre égyptien tenant un livre tiré d'un sanctuaire, et il s'assure qu'il s'agit bien de l'oiseau, d'après un dessin. Et l'oiseau sait qu'il doit se faire croire, aussi montre-t-il les parties les plus secrètes de son corps, puis il expose le cadavre et se donne l'air de prononcer une oraison funèbre. Alors, les serviteurs des prêtres du Soleil recueillent l'oiseau et l'ensevelissent. Pendant sa vie, le phénix est donc éthiopien, puisque c'est là qu'il se nourrit, mais, quand il est mort, il devient égyptien parce que c'est là qu'il est enterré. »


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Dernière mise à jour : 24/03/2006